lAtlantique Est et de la Méditerranée mis en place par la CICTA n’a pas vocation première à régir : - Les navires qui ne pêchant pas activement du thon rouge ; - la pêche sportive ; - la pêche récréative. 178 Paragraphe 2 de la Recommandation 17-07 de l’ICCAT qui remplace la Recommandation 14-04 qui remplace la Recommandation 13-07 de l’ICCAT visant à
La solution à ce puzzle est constituéè de 9 lettres et commence par la lettre G CodyCross Solution ✅ pour DÉTROIT RÉUNISSANT L'ATLANTIQUE À LA MÉDITERRANÉE de mots fléchés et mots croisés. Découvrez les bonnes réponses, synonymes et autres types d'aide pour résoudre chaque puzzle Voici Les Solutions de CodyCross pour "DÉTROIT RÉUNISSANT L'ATLANTIQUE À LA MÉDITERRANÉE" CodyCross Planete Terre Groupe 8 Grille 5 5 2 Partagez cette question et demandez de l'aide à vos amis! Recommander une réponse ? Connaissez-vous la réponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! CODYCROSS Planete Terre Solution 8 Groupe 5 Similaires
Ladiplomatie a longtemps été l’univers consacré des ambassadeurs et des délégations dûment accréditées pour conclure des traités de paix au nom de leur royal mandataire. Cette diplomatie des grands acteurs est progressivement laissée de côté depuis une trentaine d’années. Le présent colloque propose de prolonger ces avancées en s’intéressant aux interactions entre les
1Entre la Méditerranée et l’Atlantique la frontière est ténue. Leurs origines et leurs configurations géographiques les unissent. Les eaux de l’une et celles de l’autre parviennent à se fondre selon les océanographes, au point que l’Organisation hydrographique internationale propose, pour limiter de façon arbitraire océan Atlantique et mer Méditerranée, les caps de l’Atlantique, consacrant une union déjà entérinée par bien des voix autorisées, que ce soit celles des scientifiques, de Michelet à Cousteau, ou celles des poètes, de Pierre de Marbeuf à Nadia Tuéni. Sans d’ailleurs qu’une ligne de partage des eaux sépare ces deux ordres de discours tant leurs rhétoriques se confondent dans un lyrisme qui dénote la signification archétypale commune de cette mer et de cet océan, au sens où la définit Gilbert Durand, dont les théories vont étayer le présent propos. 2Il semble y avoir parenté entre la mer, l’océan et la poésie. Parenté fonctionnelle au moins pour des réalités qui confrontent l’homme à ce qui le dépasse, lui enseignent la sagesse en lui dévoilant les secrets de son cœur tant en elles se mirent sa vie intérieure et ses aspirations les plus indicibles, allant de la quête d’un absolu des plus élevés aux désirs sensuels les plus terrestres. Ainsi avons-nous choisi d’étudier le lien entre Atlantique et Méditerranée en suivant l’expression poétique qu’il engendre. 3L’origine du nom de l’océan Atlantique est à chercher au cœur des mythes grecs, soit celui des Atlantes, soit celui du titan Atlas qui soutenait la voûte céleste grâce, notamment, aux Colonnes d’Hercule, localisables dans le détroit de Gibraltar. Pour les peuples antiques, l’Atlantique désignait la mer qui s’étendait au-delà de ce détroit par rapport à la Méditerranée. La mer Océane fut longtemps le nom donné à cet océan Christophe Colomb était ainsi surnommé l’Amiral de la Mer Océane. L’océan Atlantique trouve donc l’étymologie de son nom en des mythes porteurs des peurs et des rêves de l’homme ou à travers ceux d’un Titan régnant avant l’équilibre apporté par Zeus. Cet océan, dans l’inconscient humain, transporte donc les sentiments originels associés à l’inconnu. 4Des côtes de l’Atlantique sont en effet parties les plus grandes explorations européennes vers des terres d’abord fantasmées et des exploits surhumains, des Vikings, en passant par Gil Eanes, Christophe Colomb et Alessandro Bianchi, jusqu’à Guy Delage. 5Cet océan est particulièrement déroutant car il est bordé de mers et se définit en fonction de ses mers que l’on nomme bordières, telle la mer Méditerranée. 6Le terme de Méditerranée vient du latin mediterraneus qui signifie au milieu des terres », du monde connu » s’entend. Elle prend différents noms à travers l’histoire, dont Mare nostrum, qui lui confère un caractère hospitalier, voire intime. Les Grecs l’appelaient aussi la mer de Téthys, la déesse mère exprimant ainsi le lien affectif mêlé également des peurs de l’enfant pour sa mère qui les unissait à cette étendue d’eau nourricière. 1 Gilbert Durand, Les Structures anthropologiques de l’imaginaire, Paris, PUF, 1960, p. 38. 7Le bassin méditerranéen est le berceau de la civilisation occidentale. Ainsi est-il apte à marquer les imaginaires, c’est-à-dire, nous explique Gilbert Durand, l’incessant échange qui existe ... entre les pulsions subjectives et assimilatrices et les intimations objectives émanant du milieu cosmique et social »1. En effet, elle est le réceptacle comme originel de civilisations rayonnantes qui ensemencent de leur culture les peuples migrateurs, les peuples de la mer » dont sont issus les Celtes qui vont peupler l’Europe et la féconder, à chacune de leurs escales, de la Mésopotamie, de l’Égypte jusqu’à la Galice, la Bretagne et l’Irlande. Ces influences culturelles font que les sources d’images de l’Atlantique et de la Méditerranée, de façon intrinsèque, sont naturellement poreuses. 8Sa configuration physique valide ce constat la mer Méditerranée est une mer méditerranéenne, les échanges d’eaux profondes avec les océans sont limités, mais existent. Mer intérieure, elle est rassurante, et c’est là sa principale caractéristique dont les textes se font l’écho, à l’opposé de la mer océane qui s’ouvre, elle, sur l’immensité terrifiante, mais aussi combien fascinante ! Dans cette typologie différentielle, toutes deux participent, par les images qu’elles suscitent, de l’expression humaine de l’angoisse existentielle à laquelle cet imaginaire contrasté tente de répondre puisque, à suivre Gilbert Durand, l’origine de l’imaginaire renvoie à l’angoisse existentielle que provoque l’expérience négative » du Temps » chez un être humain qui se sait mortel. De cette angoisse existentielle et universelle naît l’imaginaire, jaillissement liquide qui combine des eaux calmes et bienfaisantes et des eaux torrentielles et furieuses, capables de tout emporter. 9Méditerranée et Atlantique sont donc d’abord géographiquement apparentés avant d’être unis dans le langage poétique. Les spécificités de cette mer et de cet océan font leur richesse et leur confèrent une force attractive créatrice exceptionnelle où se mêlent les images porteuses de l’expression de la Weltanschauung de l’homme. Les hypotextes les plus décisifs qui se construisent autour de l’image de la mer se trouvent chez Homère et Virgile. Ils donnent naissance à un genre poétique, que l’on pourrait baptiser poésie maritime », qui va des poètes de la Renaissance jusqu’à nos jours en passant par les romantiques, et qui ne s’épuisera jamais car ce genre exprime l’imaginaire humain primordial au sens où le définit Gilbert Durand les images sont le moule affectif représentatif des idées, c’est-à-dire qu’elles sont antérieures aux idées et non le contraire. Ce genre fait naître et contient donc la quête du sens, L’Odyssée pouvant être considérée comme le récit mythique de l’aventure humaine. 10Ce genre se définit par des particularités sémiologiques et sémantiques et se détermine à partir d’un archétype, selon la définition de Gilbert Durand, qui est la mer qu’elle soit Océane ou Méditerranée. À la lecture des poèmes maritimes », on peut observer la construction de certaines images et voir comment elles constellent » à partir d’un noyau organisateur archétypique ». C’est ainsi que peut s’expliquer la rencontre entre l’océan Atlantique et la mer Méditerranée dans un même poème au fond de ce réceptacle où perdure le liquide amniotique, l’homme regarde l’infini de son âme et l’étendue de tous ses possibles. 11Nous montrerons dans un premier temps comment l’océan Atlantique et la mer Méditerranée se mêlent au cœur d’un même poème. Avant d’analyser l’évolution de cette fusion à travers les œuvres des poètes qui contemplent la mer et de ceux qui s’amarinent ; nous étudierons ainsi des extraits d’œuvres occidentales de la Renaissance à nos jours, sans oublier les poètes arabes modernes telle la libanaise Nadia Tuéni. Puis nous expliquerons en quoi cette fusion relève de l’archétype de la mer, caractéristique de ce genre original qu’est la poésie maritime. Par le langage maritime, la poésie ouvre une porte vers un lendemain où tout est possible, tel le gabier qui observe l’horizon, le poète est tendu vers l’avenir, vers tous les avenirs où se lit la quête de l’être aimé et idéalisé, l’aspiration vers l’ailleurs, vers le dépassement de soi, vers l’essence des choses quête qui n’est autre que celle de la parole poétique. Confluence poétique de la Méditerranée et de l’Atlantique 12Le tableau suivant montre la signification de la présence de ces deux espaces, intimement liés ou clairement distincts Poèmes Mer Océan Eau “À l’horizon” Didier Sicchia Personnification. Figure hostile à la fois fascinante et terrifiante qui soumet l’homme. Représentation du lieu de la lutte inhérente à l’homme exprimée dans le mythe de Sisyphe. Prise à témoin du lecteur lutte élevée à une dimension collective “ Alfred de Musset Métaphore de l’adversité Incarnation de la colère Comparaison homme et océan Infériorité de l’océan face à un sentiment propre à l’humanité l’amitié. La contemplation des fureurs océanes sert de contre-miroir à la grandeur de l’homme et permet d’exprimer un hymne à l’amitié. “À Ulric G” Alfred de Musset Métaphore profondeur des eaux exprimant la profondeur de la douleur humaine qui, elle, est sans fond. “Bleu” Blaise Cendrars Expression de la douceur Comparaison avec un lac. Réunification des éléments. “Brise marine” Mallarmé Métaphore de l’ailleurs, de la destination assurant l’antidote à l’ennui. “L’appel du large” Baudelaire Mer métaphore de l’utopie de toute évasion, Miroir sans fond de l’âme humaine, vision de l’homme condamné à l’amertume. “L’homme et la mer” Baudelaire Personnification de la mer. Fraternité entre l’homme et la mer dans la complexité de leur âme, mer et homme que voilà toutefois frères ennemis. “L’éternité” Rimbaud Lieu de l’allégresse. Union de l’eau et du feu de la mer et du soleil. Retour à l’origine qui se traduit par un retour à l’éternité. “La mer” Chateaubriand Personnification mère aux multiples possibles, omniprésente, lieux de tous les rêves et des rêves les plus doux où l’homme est enfin compris. Guide de l’âme qui lui permet de s’unir au cosmos. Un élément du grand tout, associé aux orages » vers où la mer guide l’âme. “La mer” Sully Prudhomme Personnification femme déesse dont la grandeur isole et rend inaccessible. “Oceano nox” Victor Hugo Lieu fécond Personnification de la mère. Lieu où se manifeste la transcendance. Sentiment de la présence de Dieu. Lieu hostile et porteur de guerre et de tourments pour l’homme. “Aurore sur la mer” Renée Vivien Confidente libératrice et porteuse de vie. “L’âge d’écume” Nadia Tuéni Image de la vie. Présence immanente porteuse de renouveau et de résurrection. Transcendance porteuse de rivalité. Une poétique à deux versants ? 13Victor Hugo, dans le poème suivant où il se met face à la mer et à l’océan, montre de façon caractéristique le visage de ces deux étendues Un jour que mon esprit de brume était couvert,Je gravis lentement la falaise au dos vert,Et puis je regardai quand je fus sur la moi l’air et l’onde ouvraient leur double chose de grand semblait tomber des bruit de l’océan, sinistre et furieux,Couvrait de l’humble port les rumeurs soleil d’où pendaient des rayons magnifiques,À travers un réseau de nuages flottants,S’épandait sur la mer qui brillait par vent chassait les flots ou des formes sans nombre,Couraient. Des vagues d’eau berçaient des vagues d’ était immense et l’on y sentait Dieu. 14La mer lui inspire des pensées d’énergie vitale et l’océan des pensées d’énergie destructrices. 15Renée Vivien, dans Aurore sur la Mer », reprend la thématique de Victor Hugo pour comprendre, grâce à la vision de la mer, l’énergie de vie qui l’habite au-delà des circonstances de son existence. La mer y est personnifiée en confidente et en Muse libératrice. Je te méprise enfin, souffrance passagère !J’ai relevé le front. J’ai fini de âme est affranchie, et ta forme légèreDans les nuits sans repos ne vient plus l’ je souris à l’Amour qui me vent des vastes mers, qui, sans parfum de fleurs,D’une âcre odeur de sel ranimes ma faiblesse,Ô vent du large ! Emporte à jamais les douleurs !Emporte les douleurs au loin, d’un grand coup d’aile,Afin que le bonheur éclate, triomphal,Dans nos cœurs où l’orgueil divin se renouvelle,Tournés vers le soleil, les chants et l’idéal ! 16Ces poèmes emblématiques montrent que la contemplation de la mer et, plus encore, son contact ouvrent le cœur de l’homme au lyrisme. En effet, tous les poèmes où se trouve le mot mer ou le mot océan expriment l’épanchement du cœur, les questionnements sur l’âme, définition fondamentale du lyrisme ainsi naissent les poètes et les images porteuses d’idées qu’ils transmettent. 17La mer Méditerranée ou Océane est le lieu de tous les rêves espace sans limite où se disent les maux des hommes jusqu’aux plus innommables. Avant les romantiques, mis à part le cas de Marbeuf qui écrit un exercice de style autour du mot mer Et l’amour et la mer ont l’amer pour partage » et qui met en évidence combien l’image réveille l’idée et à quel point la mer va devenir un archétype, les poètes disant la mer ou l’océan étaient des navigateurs ils exprimaient donc la lutte de l’homme contre les flots, mais aussi l’émerveillement face à la mer, sentiments annonciateurs de l’archétype que constituent mer et océan. Ainsi de Joseph-Étienne Esménard 1769-1811, qui a résidé aux Antilles et qui écrit La Navigation. De nos jours, il existe encore des poètes qui prennent la mer ou des marins qui deviennent poètes tel Henry Jacques 1886-1973, qui a franchi le Cap Horn sur un trois-mâts. 18Tous ces poètes peuvent faire leur la phrase de Victor Hugo Je rends à la mer ce que j’ai reçu d’elle ». 19La poésie orientale, telle que la chante Nadia Tuéni, par exemple dans L’âge d’écume », évoque la mer comme une entité faisant partie de l’âme humaine, inscrite au plus profond de sa conscience, la mer habite l’homme comme l’homme habite la mer. Sa poésie dévide le thème de l’osmose, voire de la fusion entre l’homme et la mer À Nijni-Novgorod la mer est oubliée dans les yeux du pêcheurQui tout bas sous le vent ramasse l’ombre des figuiersIl met les transparences dans le jaune des ruinesSonnent les cloches vivesÀ Nijni-Novgorod où le soleil entend et gonfle les prièresDes bûchers de visages regardent le ciel froidTout incendié d’oiseaux. 20Dans le poème Les Survivants », l’océan est personnifié, comme créateur transcendant qui met en rivalité les éléments alors que la mer est immanente à l’homme et est unificatrice, accueillante et protectrice. Elle peut être également purificatrice et libératrice et, surtout, source de vie et même de résurrection car elle est l’origine, le premier habitacle de l’homme. Vie et mer sont synonymes. 21Elle est renouvellement, donc porteuse de l’oubli qui assure la vie. Reprenant la vision de la mer et de l’océan jusque-là véhiculée par les poètes, Nadia Tuéni montre bien qu’elle est un archétype, celui de l’origine qui contient tout ce qui touche à l’âme humaine Un oiseau sur l’occident se pose. À peine dans tes mains la nuit s’obstine, l’amour comme une odeur se couche, telle est l’aube qui me paralyse jusqu’à la je pouvais dire je n’ai qu’un silence, si je pouvais dans la lumière sans réponse faire d’un cri un pays, alors il n’y aurait pas de fin sur l’ pas d’océan je nomme l’eau, et le ciel sera fou. La terre a reconnu mes lèvres. Moi je cherche encore ce qui dans le sommeil est peuplé de vautours. Aucun lien entre la croix et le geste. En fermant les yeux je vois la vie à perdre du voyageur telle est la tendre plainte, et dans sa voix l’écho d’un ancien bord de la mémoire une oreille jardins rampent sous la lune et la pluie immobile sur l’aile d’ survivrons jusqu’à en rire ; de dos c’est survivrons au mouvement paisible du soleil avec la patience des dont le ventre est temps d’aimer, moi qui n’ai rien compris au règne des distances, que dire au vent qui nous démembre, à la peur qui nous tranche la tête ? Tout homme endormi est une été cette image trouée de mille angoisses qui saignait de mémoire ? Ô mort plus nourricière que le feu, s’il n’y a qu’un conteur sans histoire et le chien bleu des songes, alors je ne dépends que de la un bruit de corps froissé envahit le désert ; il s’agit d’un matin qui m’échappe des doigts, avec des cris de toutes les couleurs. Les villes se peignent de survivons jusqu’à en rire, jusqu’au regard fixe entre parole et temps long se repose. 22Dans ses poèmes suivants, la mer apparaît comme l’origine de toute vie et, partant, réponse de vie à la mort, elle assure le renouveau jusqu’à la résurrection inclusivement À l’origine il y eut un rêveur de terreComme une goutte de pluie au soleilQuand l’hiver n’est plus tout à fait dire mon envie d’êtreElle qui et simplement la mort ?Dois-je dire l’espace qui se tord les mainsDe n’avoir rien compris au rire de l’enfant ?“Qu’on me donne un chemin et j’en ferais un mondeProfond comme une couleur une odeur un matin” ;Ainsi parleraient la mer et ses peuplesÀ qui ne demande qu’à croire ;Pourtant le ciel de peur existe Et le sol sous nos têtes espère l’interminable est tardif ce geste de colèreQui nous fait deux fois homme et plusieurs fois vivant. Reviendras-tu si je disais la terre est au bout de tes doigtsComme une branche calcinée et déjà refroidie ?Les oiseaux sont morts plusieurs fois à pic contre tes cheveux blondsIls avaient adopté la mer pour viceÀ cause des algues sonoresEt des pistes qui se défontLentementTrop tard pour naître chaque instantÀ genoux devant des visages où toute couleur est hostieComme une gorge prise au bétail qui dévore un rayon de soleilReviendras-tu si je disais la mer est au bout de tes doigts ? J’ai retenu la viePour que dure l’instant sous le poids des mémoiresJ’ai retenu la nuitPlus doucement qu’une main de femmePlus longuement sans oublierContre des murs vivantsSur un étroit chemin utile comme un arbrePour que le don de Mort recouvre les eaux suresJ’ai retenu la merLoin des cathédrales dont elle se glorifieLoin de ces araignées qui tissent encore des vagues pour attirer la plageEt des rochers tordus où s’en ira la vieJ’ai retenu la vieJ’ai retenu la merPour que reste le cri des oiseaux de l’orageCeux qui n’ont plus rien dit depuis la grande attenteCeux qui prient chaque fois pour les morts en puissanceEt détiennent la tour d’où soufflent tous les ventsJ’ai retenu la merLa nuit est moins féroceQui permet au soleilUn temps de revenir. 23Ainsi, l’étude des poèmes les plus porteurs de sens, quels que soient les âges et les cultures, montre que la mer, qu’elle soit Méditerranée ou Océane, est le miroir où l’homme tente de percer les secrets de son âme en quête de lui-même, de l’origine retrouvée et, ainsi, de la mort vaincue. La mer l’attire et le fait fuir de façon magnétique selon les émotions qui le traversent. Archétype et émergence d’un genre 24Qu’est-ce qu’un archétype ? Gilbert Durand utilise ce terme dans la lignée des études de Jung qui définit l’archétype comme un concept se rapportant à une structure psychique. Un archétype est, au sens étymologique, un modèle général, une forme d’expression donnée a priori », c’est-à-dire une image primordiale » possédant un fort pouvoir de représentation qui ne fonctionne que par des caractéristiques intrinsèques et où se trouve contenu un thème universel, le tout exprimé à travers les modèles élémentaires de représentation, qui procèdent de l’inconscient. Selon Jung, l’archétype organise et structure les processus psychiques de l’être humain, à l’instar de l’instinct chez les animaux. Il s’agit d’images mentales qui structurent l’inconscient collectif. 2 Gilbert Durand, Les Structures anthropologiques de l’imaginaire, op. cit., p. 19. 3 Ibid., p. 20. 25Dans Les structures anthropologiques de l’imaginaire introduction à l’archétypologie générale, Gilbert Durand explique que l’image est porteuse de sens et que ce sens est à chercher dans le sens figuré2, il approfondit la pensée de Jung en explicitant que toute pensée repose sur des images générales, les archétypes, schémas ou potentialités fonctionnelles » qui façonnent inconsciemment la pensée », siège de l’imagination où s’homogénéise la représentation3. Les archétypes, qui constituent les images primordiales, donnent corps aux schèmes. L’archétype est le lieu qui fournit une structure à l’idée, l’image donnant naissance à l’idée. Le schème de l’ennui, par exemple, correspond au réflexe de l’envie de l’ailleurs dans toutes les acceptions du terme, dont la quête de l’origine. Rencontrant le schème de la peur de la mort, quelle que soit la forme que prend cette peur, il donne l’archétype de la mer. Le schème de la révolte sous toutes ses formes correspond à la dynamique de la tempête et donne l’archétype de l’océan. 26Nous voyons bien ici que l’archétype n’est pas un symbole, car l’archétype est universel et échappe à toute ambivalence, de plus il n’est pas polyvalent et est associé à un schème de façon univoque. L’archétype est une des composantes qui structurent le mythe, récit toujours vivant mais à la plasticité infinie, relatif à une époque donnée, lieu des questionnements les plus profonds des hommes. 27De cet archétype émerge un genre. La poésie mentionnant la Méditerranée ou l’Atlantique fait émerger un genre nouveau que l’on peut nommer poésie de la mer et de l’océan, ou poésie maritime si l’on englobe l’élément marin à l’élément océanique. En effet, cette poésie correspond bien au concept de type catégoriel qui définit un genre littéraire, elle réunit sous une forme et un fond commun un ensemble de poèmes. Elle appartient à un cadre qui correspond aux attentes du lecteur et à un modèle d’écriture pour le poète système d’énonciation, registres et thèmes convergents. 28La mer comme l’océan permettent l’expression poétique des émotions sentiment de la nature, amour, amitié, mélancolie, peur face à la mort, adoration religieuse, le lyrisme a été la première expression humaine que l’on retrouve dans le mythe, les psaumes ou les premières odes. Dans cette expression primordiale dominent le vocabulaire affectif, les interrogations existentielles, les exclamations émotionnelles, les invocations ; sa langue est celle des figures de style métaphores et personnification qui révèlent en l’homme sa quête de relation et, donc, d’harmonie avec le monde qui l’entoure et plus particulièrement avec cette étendue d’eau d’où il se dit provenir tant elle lui parle de lui. 29Ainsi s’affiche le lien porteur de sens unissant mer Méditerranée et océan Atlantique qui tous deux participent de l’aspiration vers l’inconnu dans tout son potentiel fantasmatique, comme vers la sérénité du retour à l’unité originelle. Personnellementje crois à l'existence de l'Atlantide, mais c'est la première fois que je la vois située dans l'Océan Indien. On parle quelquefois de la Méditerranée, le plus souvent de l'Atlantique, ce qui correspondrait aux descriptions faites par Pythagore, Platon et Edgar Cayce qui la situaient au-delà des Colonnes d'Hercule. Annoter ce chapitre Comment annoter ? Deux types d'annotations sont disponibles sur OpenEdition Books Les annotations libres elles font office de système de commentaire ou de notes personnelles. Les évaluations ouvertes par les pairs publiques et produites dans le cadre d'une expérimentation lancée de février à juin 2019 sur une dizaine de titres. Pour en savoir plus, consulter la liste des ouvrages participants et les règles de bonne conduite. Où annoter ? Plusieurs groupes d'annotation ont été créés. Une fois connecté dans merci de vérifier dans le menu déroulant que vous annotez dans le bon groupe et consultez notre guide utilisateur. Dans le cadre de l'expérimentation utiliser le groupe "OPR" de l'éditeur de la publication. Hors expérimentation utiliser le groupe "Public". Toponymie et iconographie Emmanuelle Vagnon Texte intégral 1 La bibliographie sur les portulans et les cartes marines médiévales a été notablement ... 1Les cartes marines, que l’on appelle aussi parfois des cartes portulans, sont emblématiques de l’expansion maritime européenne. Dessinées sur des pièces de parchemin et parcourues par des lignes en étoile, elles sont élaborées et communément utilisées à partir des xiie et xiiie siècles en Occident. D’abord centrées sur le bassin méditerranéen et la mer Noire, elles s’étendent ensuite à d’autres espaces maritimes au xvie siècle1. 2Le détroit de Gibraltar, seuil d’une mer presque close, ouverture vers le grand large, est un des éléments structurants de ces cartes, dès l’origine, aussi bien sur le plan de la construction cartographique que sur le plan de la mise en scène géopolitique de l’espace. À vrai dire, ce passage entre deux mondes maritimes, perçu depuis l’Antiquité comme une porte, est en lui-même formé de plusieurs limites qui créent un espace en soi, structuré par des promontoires et des golfes. À l’ouest, du côté de l’océan Atlantique, le détroit est délimité par le cap Trafalgar, en Espagne, et le cap Spartel au Maroc, séparés par environ 45 km ; à l’est, du côté de la Méditerranée, se font face deux pointes, l’une en Europe le rocher de Gibraltar, l’autre près de Ceuta en Afrique Punta Almina, distantes d’une vingtaine de kilomètres. Le tout forme une sorte de quadrilatère irrégulier. Au nord-ouest, le détroit débouche dans le golfe de Cadix, qui s’ouvre largement sur l’Atlantique, tandis qu’au nord-est, le golfe d’Algésiras sépare Tarifa de Gibraltar. Au sud, sur la côte marocaine, la baie de Tanger s’ouvre entre le cap Spartel et Ceuta. 2 Fidence de Padoue, Liber de recuperatione Terrae Sanctae, Paris, BnF, latin 7242, ... 3Au Moyen Âge, le détroit, dit de Gadès, d’Hercule ou du Maroc strictum Marochie2, est déjà une voie de passage fréquentée par les bateaux de guerre et les navires de commerce. En tant que porte de la Méditerranée et perçu comme une frontière, le détroit reçoit une attention particulière de la part des cartographes. Nous verrons que le dessin des cartes marines médiévales repose en grande partie sur la détermination de l’axe de la mer Méditerranée de Gibraltar à Alexandrie. D’autre part, la toponymie et les conditions de navigation sont observées et rendues avec soin, dans les textes des portulans comme sur les cartes, et les références à l’Antiquité sont effacées au profit d’un glossaire nautique mêlant latin, arabe et langues romanes. Nous examinerons ces deux aspects en analysant enfin quelques exemples de la représentation politisée du détroit, du xve au xvie siècle. Le détroit dans la structuration des cartes de la Méditerranée Nom dans les sources et détermination de sa forme et de ses limites 3 Le détroit ouvre sur l’océan circulaire sur de nombreuses mappemondes médi ... 4Une première remarque concerne le nom même du détroit de Gibraltar sur les cartes marines. Contrairement aux mappemondes schématiques du Moyen Âge où le détroit est clairement représenté et nommé, suivant cela une tradition de l’Antiquité tardive liée à la glose des auteurs classiques, les portulans et les cartes marines médiévales ne soulignent pas nécessairement la valeur symbolique de ce seuil3. Le passage maritime entre la Méditerranée et l’océan Atlantique est certes représenté sur la plupart des cartes marines médiévales, mais il ne reçoit pas de nom particulier. En revanche, la toponymie locale est particulièrement détaillée, et selon l’échelle et le cadrage de la carte, le cartographe accorde une place plus ou moins grande aux rivages qui entourent le passage à l’est ou à l’ouest. 4 Pujades i Bataller, 2013, pp. 17-25. 5 Berlin, Staatsbibliothek, Hamilton 396. Il Compasso da navigare, éd. de Motzo, ainsi q ... 5On a longtemps considéré la carte pisane comme la plus ancienne carte portulan connue, et de là, comme l’archétype des cartes marines qui devaient circuler en Méditerranée occidentale à la fin du xiiie siècle4. Cette carte a la particularité d’être strictement limitée au bassin méditerranéen et à la mer Noire cette dernière étant presque effacée à cause du mauvais état du document. Le détroit de Gibraltar est, de la sorte, dessiné à l’une des extrémités du parchemin, et le dessin de la côte s’arrête peu après vers l’ouest. Par ailleurs, le Compasso da navigare, ce portulan dont le plus ancien manuscrit date de 1296, décrit les rivages de la Méditerranée en commençant par le cap Saint-Vincent en portugais cabo de São Vicente, dans la municipalité portugaise de Sagres, dans l’Algarve5. Ce cap est le point le plus au sud-ouest de l’Europe, l’un des lieux considérés au Moyen Âge comme l’extrémité de l’Europe occidentale. Le portulan, qui énumère les toponymes de proche en proche dans le sens des aiguilles d’une montre, propose un parcours tout autour de la Méditerranée et s’achève à l’ouest près de son point de départ, mais sur la rive africaine, au-delà de Ceuta. 6 Campbell, 1987 et Pujades i Bataller, 2007. Voir également le recensement des cartes s ... 7 Gabriel de Vallseca, Majorque, 1447, BnF, CPL GE C-4607 RES ; Gabriel de Vallseca, 1 ... 8 Bouloux, 2002, pp. 249-254. 6Le recensement des cartes marines médiévales commencé dans les années 1980, les recueils illustrés et, désormais, les archives numérisées des bibliothèques permettent de consulter rapidement un bon nombre de reproductions de cartes marines médiévales6. On constate que la grande majorité des cartes marines de la mer Méditerranée donnent à voir le détroit de Gibraltar, au moins jusqu’à son embouchure occidentale. Celles qui s’arrêtent à cet endroit sont finalement plutôt rares c’est le cas de la carte pisane et de certaines cartes de Gabriel de Vallseca, par exemple7. Les cartes marines de l’école catalane Dulcert/Dalorto, l’Atlas catalan, Soleri, Mecia de Viladestes sont au contraire largement ouvertes vers l’Atlantique, de manière à représenter également les îles océaniques et la côte africaine. La limite occidentale du monde connu n’est certainement pas le détroit de Gibraltar, mais plutôt les îles Canaries, colonisées depuis le xive siècle et identifiées aux îles Fortunées antiques8. Plus loin dans l’Atlantique, des îles inconnues sont également représentées et parfois nommées, invitation, par anticipation, aux voyages maritimes et aux explorations futures. 9 Grazioso Benincasa, 1466. Atlas de la Méditerranée et Atlantiq ... 7L’étude de la composition d’un atlas de cartes marines de Grazioso Benincasa, typique de la production vénitienne de la deuxième moitié du xve siècle, permet de comprendre à quel point le détroit de Gibraltar est important dans la perception et l’organisation de l’espace méditerranéen9 fig. 1. Le cartographe a choisi de réunir des cartes de portions de la Méditerranée avec des orientations et des échelles différentes. Sur cinq cartes, trois représentent le détroit ; elles sont orientées soit vers l’ouest ce qui facilite la lecture des toponymes européens et porte le regard vers l’Atlantique, soit vers le nord quand il s’agit d’illustrer la progression des connaissances géographiques le long de la côte africaine dans les années 1470. Fig. 1. — Détail du détroit de Gibraltar, Grazioso Benincasa, Atlas de la Méditerranée et de l’Atlantique, 1466, feuille 3, Méditerranée occidentale », Paris, BnF, CPL GE DD-2779 RES 10 Astengo, 2007. 8À la suite de ces atlas de la fin du xve siècle, au fur et à mesure de l’expansion océanique européenne, l’échelle des cartes marines étendues, jusqu’à devenir des planisphères, se réduit ; et de même, très souvent, le degré de détail et le nombre des toponymes sont limités à quelques-uns. Le détroit reste néanmoins important et tient la comparaison avec d’autres grands passages stratégiques du monde le cap de Bonne-Espérance, le détroit de Magellan, le détroit de la Sonde. En parallèle, il existe également au xvie siècle des cartes marines régionales très détaillées et des écoles cartographiques méditerranéennes qui continuent à mettre en valeur le détroit comme passage vers les autres parties du globe10. L’axe Gibraltar-Alexandrie 11 Id., 2005, p. 24. 9Le détroit de Gibraltar est structurant, non pas seulement parce qu’il limite la mer Méditerranée et ouvre vers l’océan, mais aussi parce qu’il participe à la composition des cartes marines, reconnaissables à ces lignes de vents qui rayonnent à partir de points géométriques. Plusieurs tentatives ont été faites pour identifier le mode de construction de ces cartes les lignes viendraient-elles avant ou après le dessin des côtes11 ? Le cartographe recopie souvent des modèles avec un système de calques ou à main levée et adapte l’échelle de la carte à la taille du parchemin disponible. Mise à part une hypothétique utilisation en mer de ces lignes de vents pour orienter le navire ou calculer des distances, le canevas, me semble-t-il, sert surtout à centrer le dessin cartographique sur des régions jugées importantes et à situer les régions les unes par rapport aux autres en fonction de la rose des vents. 12 Id., 1995 et 2005, p. 29. 10De ce strict point de vue graphique, la place du détroit de Gibraltar par rapport à ce réseau de lignes des vents revêt une importance particulière. En effet, les cartes portulans présentent une torsion de l’axe de la Méditerranée d’environ dix degrés vers le nord. De la sorte, le détroit est représenté à la même latitude qu’Alexandrie, alors qu’il est en réalité à la latitude de Chypre. Cette construction cartographique s’observe sur les plus anciens exemplaires conservés et se maintient très longtemps pendant le xvie siècle, comme une tradition de représentation propre à ce genre cartographique. L’explication donnée habituellement est que les cartographes se servent du nord magnétique, indiqué par la boussole, comme nord de référence de la carte. La différence d’une dizaine de degrés entre le pôle et le nord magnétique provoque cette distorsion, due non pas à une erreur, mais à une référence et à un système de construction différents de celui des cartes actuelles, qui ont le pôle Nord comme référent et utilisent la projection de Mercator12. 13 Petrus Vesconte, Gênes, 1313, BnF, CPL GE DD-687 RES Recueil de six ca ... 11Certaines cartes marines médiévales, mais elles sont rares, montrent la ligne ouest-est passant par le détroit Vesconte, 1313 il s’agit de l’une des lignes de construction et cela n’est possible que parce que le point d’intersection de lignes de vents ou point nodal se trouve dans l’axe du détroit. Quelques cartographes soulignent l’importance du détroit en le choisissant comme le centre d’un réseau de lignes, mais ce n’est pas systématique13. Le détroit de Gibraltar pour les navires de l’Atlantique 12Un autre aspect du caractère structurant du détroit de Gibraltar pour la cartographie est la symétrie opérée fréquemment dans les sources avec les détroits de la mer Noire, à l’autre extrémité de la Méditerranée. Les commentateurs médiévaux n’ont pas manqué de relever les points communs entre ces deux portes maritimes, caractérisées par des promontoires rocheux face à face, et séparant deux continents. Un passage du portulan intitulé le De viis maris souligne ainsi 14 De viis maris, éd. de Gautier Dalché, p. 194 Quia sciendum est quod du ... Il faut savoir qu’il existe deux entrées dans la mer Méditerranée, dont l’une est au détroit d’Afrique, l’autre près de Constantinople et s’appelle le bras Saint-Georges. Or pour ceux qui veulent aller par mer en Terre de promission, il convient d’entrer par le premier de ces accès et de passer par les ports qui se trouvent entre les deux14. 13Le rédacteur du De viis maris, selon l’analyse de P. Gautier Dalché, est un clerc anglais accompagnant la troisième croisade Roger de Howden au xiie siècle. Selon son point de vue, qui était celui des croisés anglais et avant eux celui des aventuriers normands du xie siècle, le chemin vers la Terre sainte passait nécessairement par le détroit de Gibraltar ; puis on gagnait le Proche-Orient par cabotage d’ouest en est, comme si Gibraltar et Constantinople étaient situées à peu près sur une même ligne reliée par des étapes maritimes. Il s’agit là exactement de la logique de composition du portulan, tel qu’il est rédigé dans la suite du document. L’auteur ou plutôt le compilateur n’envisage à aucun moment une traversée en droiture, mais la représentation de la Méditerranée qui ressort de ce passage est celle d’un axe maritime borné à l’ouest par le détroit de Gibraltar, à l’est par le Bosphore. 14Le détroit de Gibraltar est non seulement l’entrée de la Méditerranée pour les navires de guerre, mais aussi le passage obligé de galées méditerranéennes qui alimentent le marché de la mer du Nord à l’aller et au retour. Cette route des Flandres rendue évidente sur une carte de navigation, est évoquée ainsi au cours d’un procès au sujet du paiement d’une taxe due pour le passage entre l’île d’Ibiza et la côte ibérique. Le document est un ensemble de pièces relatives au contentieux entre Giovanni Rosso, un Vénitien propriétaire d’un bateau amarré au port de Portopin et qui revient de Flandre, et le collecteur de la lleuda taxe de fret à Tortosa, en 1418. Afin de prouver que la taxe ne les concerne pas, le juriste Arnaud de Mure et le consul vénitien de Majorque, Nicolas de Pax, présentent à la cour de justice une carte nautique. À l’aide d’un compas, ils montrent sur la carte le trajet suivi à l’aller par le navire pour se rendre en mer du Nord par le détroit de Gibraltar ; le navire est passé très loin au sud de Majorque et ne peut donc pas être soumis à la taxe de Tortosa. 15 Aujourd’hui Portopi, quartier du port à Palma de Majorque. 16 Palma de Majorque, Arxiu del Regne de Mallorca, A. J. 474, fo 129ro-vo Cumque posi ... Une fois posé le fait que ladite nef maintenant amarrée devant le port de Portopin15, doit aller et naviguer vers les parties de Flandres, c’est-à-dire les parties du ponant, elle peut naviguer en mer à distance du dit détroit desdites îles et de la terre de Catalogne. Le vénérable Arnaud, pour prouver ce qu’il disait, désigna sur une carte de navigation, qu’il montra ici et déploya, et signala avec un compas, l’arrivée par la mer de Provence et le parcours par mer de ladite nef16. 15Ce texte démontre à quel point la carte marine était jugée fiable, puisqu’elle sert de preuve dans un procès. Il rappelle également le rôle des cartes comme moyen de repérage et comme enregistrement, et sans doute enseignement des routes commerciales. Les deux rives du détroit Étude de la toponymie l’aide des portulans textuels 16L’étude détaillée de la toponymie du détroit sur les cartes marines révèle la densité des noms et le soin apporté au dessin de la côte, en particulier les promontoires, dont les contours sont agrandis par rapport à l’échelle de la carte. En parallèle, les portulans textuels aident au déchiffrage de ces noms de lieu. On constate que certains toponymes cités, soit dans les portulans soit sur les cartes, ne sont pas des ports de mer. Par exemple, Séville et Cordoue sont mentionnées et représentées comme s’il s’agissait des étapes de cet itinéraire de cabotage ; mais elles sont en fait mentionnées en tant qu’escales obligatoires pour le commerce. L’auteur du De viis maris est particulièrement sensible à cet arrière-plan des capitales régionales, qu’elles soient ou non au bord de la mer 17 De viis maris, § 4 Deinde in eadem terra Sarracenica est bonus portus Sibille qui ... Ensuite, dans cette même terre des Sarrazins il y a le bon port de Séville, qu’on appelle Godelkivir ou Udelkebir. En remontant ce fleuve on va à la cité de Cordoue, dans laquelle est né Lucain17. 18 Villaverde Vega, 2001, carte p. 196. 19 De viis maris, § 6 Et est sciendum quod ex utraque parte districtarum Affrice est ... 20 Ibid., voir le commentaire prudent de Gautier Dalché dans son édition, p. 266 Beck ... 17Elles sont plus ou moins mises en valeur sur les cartes marines, avec une attention portée à la situation d’hinterland au fond d’un estuaire ou sur une colline, et parfois signalées par des vignettes urbaines. Les toponymes fournis par le rédacteur du De viis maris mélangent quelques références antiques Calpes », Athlas » viennent probablement de la Pharsale de Lucain, cité précédemment avec des noms vernaculaires retranscrits phonétiquement, où se mélangent le latin et l’arabe. P. Gautier Dalché, dans son édition, ne les a pas tous commentés ; nous proposons ici quelques identifications par recoupement avec d’autres sources18 Sparte » pour le cap Spartel, Tange », Cacerium » pour l’Alcazar, Muee » ailleurs Mucemuthe, Mulemuda, Monzema pour Qaṣr Masmūda aujourd’hui Qaṣr al-Saġir, Scep » pour Ceuta, Boloo » pour le cap Belona ou Belyounech, et Ieziratarif », mot réunissant Algésiras et Tarifa19. Les deux cités et châteaux », nommés Becke et Tele sur la côte espagnole, et Swell » pourraient provenir aussi de la déformation de toponymes arabes20. 21 Voir la notice rédigée par Marie-Pierre Laffitte dans le catalogue [disponible en ... 18L’association matérielle des portulans textuels et des cartes marines est néanmoins relativement rare dans la documentation dont nous disposons. Un manuscrit méconnu de la Bibliothèque nationale de France contient ainsi, de manière exceptionnelle, une traduction librement adaptée en français, datée d’environ 1510, du Compasso da navigare, illustrée de cartes enluminées très fines21 fig. 2a et 2b. L’ouvrage combine les avantages de la description géographique assortie de directions, de chiffres et d’indications nautiques, avec une représentation des contours des côtes et de la position relative des ports et lieux géographiques les uns par rapport aux autres. Comme dans le Compasso da navigare, la description de la Méditerranée commence en Espagne, se déroule d’ouest en est et s’achève au Maroc. Le détroit de Gibraltar est donc décrit d’abord au folio 3 pour la côte espagnole, puis aux folios 68vo-69ro pour la côte africaine. Sur ces cartes encadrées, orientées vers le nord et entourées des directions de la rose des vents, figurent les portions de côtes correspondantes, montrent les rivages face à face et permettent de visualiser les distances relatives d’un port à l’autre. De précieuses indications de distances sont données au début et à la fin du texte entre les deux rives du détroit, ainsi que des aspects du paysage utiles au navigateur île, chenal, montagne ou cap, port, forteresse. 19Ainsi, au début du portulan, consacré à la côte espagnole, les noms de lieux cités et les chiffres correspondent à l’île de Cadix, identifiée avec l’antique Gadès/Gadira, Trafalgar, puis la distance entre Trafalgar et Ceuta Septe qui est du côté d’Afrique », puis Tarifa, le golfe d’Algésiras et le mont de Gibraltar, la distance Gibraltar/Ceuta, puis Estepona et Marbella. De la dicte seche qui est une petite isle a l’isle de Cadis qui anciennement estoit appellee Gadira a XX mile par siroc. En ladite isle a bon port lequel est au-devant de la cite de Gadira laquelle est deffaicte cest assavoir devers tramontane. Et la y a fons de six pas. Et sachez que depuis ledit port iusques a la poincte de lisle devers couchant a fons de VIII piez par canal. Dudit Cadis a Trafigara a XXX mile par siroc. Par-dessus ladicte Trafigara VII mile en mer par libech a une seche et poues passer entre la dicte seche ou la terre ou par dehors comme lon veult. De Trafigara a Septe qui est du couste d’Afrique a LX mile par siroc. De Trafigara a Tariffe a XXX mile par siroc. De Tariffe au chef d’Alzasire du cadre a V mile par levant lisle est par-dessus la ville en mer VII mile et demy et y a bon port de la part de la ville. Et VIII pas de fons du chef de levant a une seche loing du prouis qui se destent devers grec et fait port au devant de ladicte isle. De ladicte isle au mont de Gibelterre a VIII mile par siroc vers levant au devant du chasteau a bon port et fons de VIII pas. Et audit mont vers terre ferme tirant vers Alzasire a V mile ou il y a une gueule de fons plain de VII pas. Et la seurte en est bonne ledit mont se monstre forchu par le devant. Fig. 2a. — Description des côtes, des îles et des ports de l’océan Atlantique et de la mer Méditerranée, vers 1500, Paris, BnF, ms. Français 2794, fo 3ro 22 BnF, ms. Français 2794, fo 3ro-vo. Audit mont de Gibelterre a Septe a XXX mile par midy vers siroc. Dudit mont iusques a Stopena a XX mile par grec vers tramontane et en ladicte Stopena y a une seche V mile en mer qui s’apelle Bequarde. De Stopena a Marbelle a XIII mile par grec22. Fig. 2b. — Description des côtes, des îles et des ports de l’océan Atlantique et de la mer Méditerranée, vers 1500, Paris, BnF, ms. Français 2794, fo 3vo © Bibliothèque nationale de France 23 Selon Motzo, dans son édition de Il Compasso da navigare, pp. cxxv-cxxvii. La valeur du ... 24 Une approche intéressante de modélisation des parcours maritimes anciens e ... 25 Il Compasso da navigare, éd. de Motzo, p. 4, n. 1. 20Comme dans le Compasso da navigare, traduit et adapté en français, la description procède de place en place, en donnant la direction d’un lieu à l’autre en fonction de la rose des vents des marins, comportant huit vents » principaux Tramontane, Grec, Levant, Siroc, Midy, Libech, Ponant, Mestral. Ces vents ne sont pas ceux qui soufflent dans les voiles, mais bien les caps vers lesquels doit se diriger le navire. Une reconstitution des distances réelles en kilomètres sur une carte actuelle calculée par le système d’information géographique SIG permet d’évaluer rapidement la cohérence globale de ces distances et de ces orientations, même si dans le détail de nombreuses distorsions apparaissent carte. Si l’on prend la valeur du mille de 1 230 m, admise par B. R. Motzo pour les portulans médiévaux, la distance de traversée entre Trafalgar et Ceuta est remarquablement exacte ; pour les autres mesures, la valeur du mille oscille entre 1,2 et 1,5 km23, avec de nombreuses incohérences. Par exemple, la distance Gibraltar-Ceuta est donnée comme équivalente à Trafalgar-Tarifa. On imagine aisément deux raisons au moins de ces erreurs d’abord la manière de relever les distances, puis les erreurs de transmission de ces données. D’une part, sur de si petites distances, les marges d’erreur sont grandes selon l’endroit exact qui sert à la mesure Gibraltar » désigne-t-il la péninsule ou le rocher à son extrémité ? ; selon que ces distances sont calculées à vol d’oiseau, par visées et triangulations, ou au contraire tiennent compte des aléas du parcours lorsque le navire contourne le rivage24 ; ou encore si ces distances viennent d’observations de terrain ou bien sont calculées d’après une carte, déjà susceptible d’approximations et de déformations. D’autre part, la copie des manuscrits entraîne souvent des erreurs, en particulier lorsqu’il s’agit de recopier des chiffres. Le Compasso da navigare comprend parfois des variantes dans les distances, notées par l’éditeur25. Carte des distances maritimes entre les principaux ports du détroit DAO D. Gherdevich. © Esri, DeLorme, HERE Tableau des directions et des distances entre les ports du détroit de Gibraltar, d’après le ms. Français 2794 Lieux Directions Distances de départ d’arrivée sur la rose des vents actuelles en milles en km 1 mille = 1 230 m navigables en km Cadix Trafalgar Siroc SE 30 36 47 Trafalgar Ceuta Siroc SE 60 73 74 Trafalgar Tarifa Siroc SE 30 36 42 Tarifa Île d’Algésiras ? Levant E 5 6, 15 27 Algésiras Mont de Gibraltar Siroc SE 8 9, 8 9 Mont de Gibraltar Ceuta Midi vers siroc SSE 30 36 25 Mont de Gibraltar Estepona Grec vers tramontane NNE 20 24,6 38 Estepona Marbella Grec NE 13 15,9 25 26 BnF, ms. Français 2794, fo 68vo De Monzema a la cité de Septe a CL mile par ponant ... 27 Cette section est une traduction librement adaptée et enrichie du Liber insularum Arch ... 28 Il Compasso da navigare, éd. de Motzo, pp. 78-79 Lo compli ... 29 Le manuscrit a été offert à François d’Angoulême, futur François Ier, dont on voit le ... 21Soulignons enfin que le portulan français ne suit pas exactement le texte italien du Compasso da navigare l’original est en effet beaucoup plus précis pour les indications d’orientations et mentionne en outre des bancs de sable et des chiffres de profondeurs. Par ailleurs, la composition du texte n’est pas strictement identique. Dans le portulan français, le tour de la Méditerranée s’achève à Ceuta fig. 3. La description finit par la mention des deux promontoires qui entourent le port de Ceuta la Punta Almina et Belonas » Punta Belona, Belyounech26. Au recto du folio 69, la description reprend pour quelques lignes à partir de l’Espagne, au nord-est de Gibraltar, entre le chef de Paulx » le cap Palo, près de Carthagène et une série de ports du Maghreb Alger, Oran, Tanger. Puis le portulan proprement dit s’achève et le manuscrit s’enchaîne sur une nouvelle section consacrée à la description des îles27. La comparaison entre ce texte français et l’original italien permet de comprendre que le paragraphe sur le cap Palo est un vestige d’une partie entière du Compasso da navigare, un complément » consacré aux traversées en droiture, d’un rivage à l’autre de la Méditerranée28. Le traducteur a ainsi simplifié les informations trop techniques, sans doute parce que le luxueux manuscrit Français 2794 n’est pas un ouvrage destiné à la pratique, mais un atlas géographique d’une bibliothèque de cour29. Une partie de la cohérence de l’œuvre originale en italien y a été perdue. Fig. 3. — Description des côtes, des îles et des ports de l’océan Atlantique et de la mer Méditerranée, vers 1500, Paris, BnF, ms. Français 2794, fo 68vo © Bibliothèque nationale de France Une topographie et une hydrographie précises 22Les portulans textuels ne se contentent pas d’énumérer les toponymes côtiers ils fournissent également des informations pertinentes sur les conditions de navigation, particulièrement difficiles dans le détroit de Gibraltar. On trouve fréquemment des indications chiffrées sur les profondeurs il y a fonds de six pas » et sur la localisation des récifs et bancs de sable, appelés secca » ou sèche » dans le Compasso da navigare et sa traduction française. Certains de ces hauts-fonds portent un nom […] à Estepona y a une sèche à cinq milles en mer qui s’appelle Bequarde ». 30 Il est donc possible que la description du courant dans le détroit corresp ... 23Plus rare est la mention des courants dans le détroit. En effet, le courant dominant entraîne les eaux de l’Atlantique d’ouest en est vers la Méditerranée à cause de l’évaporation importante de l’eau de la mer fermée ; mais il existe également un courant en sens inverse, plus profond. Ces courants marins opposés s’y rencontrent, créant des turbulences qui rendent la navigation dangereuse. À cela s’ajoute le phénomène des marées océaniques, perceptibles au moins jusqu’au golfe d’Algésiras, ainsi que des vents violents. Le texte du De viis maris fait remarquer ce phénomène, et cependant souligne le courant inverse, celui qui va de la Méditerranée vers l’Atlantique30. Les vents d’ouest poussent en revanche le bateau vers l’intérieur du passage. Pour éviter les turbulences provoquées par les courants contraires, le navire doit garder son cap sans s’approcher trop du rivage. 31 De viis maris, § 5, p. 195 Et est notandum quod ad introitum districtarum Affrice ... Il faut noter qu’à l’entrée du détroit d’Afrique, le courant est si fort que, si la force du vent n’est pas plus forte encore pour repousser ce courant, celui-ci empêchera l’entrée du navire. Mais lorsque le navire sera entré dans le détroit d’Afrique, il ne déviera ni vers la droite ni vers la gauche, mais devra aller tout droit avec beaucoup de précautions jusqu’à ce qu’il ait parcouru une distance de 10 milles selon l’estimation des marins, et ensuite il doit se diriger vers la gauche par rapport au navire [à bâbord] et tenir son cap près de l’Espagne et les territoires voisins, jusqu’à atteindre Marseille31. 24Les cartes marines localisent les bancs de sable et les hauts-fonds par un système de points rouges et de croix ; c’est une convention déjà présente sur les cartes de Pietro Vesconte au début du xive siècle et elle est conservée pour la cartographie maritime au-delà du xviiie siècle. En revanche, on ne trouve pas d’équivalent graphique des indications concernant les courants et les vents de tels signes apparaissent très tard, avec les chiffres des profondeurs, à la fin du xviie siècle. L’iconographie du détroit une frontière maritime 25Les exemples présentés jusqu’ici soulignent la position du détroit comme seuil maritime entre l’océan et la mer ; mais le passage est également cartographié comme une frontière entre deux espaces terrestres, l’Espagne et le Maroc, et plus largement, deux parties du monde, l’Europe et l’Afrique. Les dimensions historiques, politiques, religieuses de cette frontière, ne sont pas oubliées. Dans le De viis maris, écrit à l’époque des croisades, l’opposition entre deux ensembles géopolitiques affrontés est clairement soulignée 32 Ibid., § 6 Et est sciendum quod ab introitu districtarum Affrice usque ... Et il faut savoir que depuis l’entrée du détroit d’Afrique jusqu’à Ascalon, qui est près de Jérusalem, toute la terre des païens se trouve à la droite du navire [à tribord], et à l’opposé, depuis l’entrée du détroit d’Afrique jusqu’au grand mont appelé Muscian, c’est l’Espagne sarrazine. Et à côté d’elle se trouve la voie de ceux qui vont en pèlerinage en terre de Jérusalem. Et depuis le mont que l’on appelle Muscian jusqu’à Ascalon, à la gauche du navire [à bâbord] presque toute la terre est terre des chrétiens32. 26Du point de vue des paysages représentés sur les cartes les plus ornementales, l’opposition géographique entre l’Europe et l’Afrique est soulignée par quelques vignettes à l’intérieur des terres les pavillons héraldiques, les personnages, les animaux exotiques en Afrique, participent de cette différenciation des rivages européens et africains. Sur certaines cartes, le peintre a représenté quelques montagnes notamment Grenade et fleuves le Guadalquivir, en revanche le mont de Gibraltar, la plupart du temps, n’est pas caractérisé visuellement comme une montagne, mais seulement comme un cap ou promontoire. 33 BnF, ms. Français 2794, f° 2vo ; Il Compasso da navigare, éd. ... 27Dans le manuscrit Français 2794 de la Bibliothèque nationale de France, un portulan à l’iconographie exceptionnelle, le peintre a choisi de représenter le passage en accentuant les promontoires et les golfes décrits dans le texte. Le détroit apparaît ainsi comme une succession de caps séparés par des anses semi-circulaires. Selon la tradition, récifs et îlots sont mis en évidence par des croix et des points rouges autour de l’île de Cadix ; mais les hauts-fonds mentionnés sont loin d’être tous représentés. Le mont de Gibraltar est figuré comme un rocher, surmonté d’une citadelle aux toits pointus et crénelés. Le cap est figuré avec trois pointes, comme une fourche, conformément à la description qui se trouve déjà dans le Compasso da navigare ledit mont se monstre forchu par devant33 ». Les vaguelettes sont plus décoratives que descriptives, mais peuvent à la rigueur évoquer les forts courants maritimes. Le peintre a aussi représenté des navires, l’un au port, l’autre doublant un cap vers la Méditerranée. Par ailleurs, mais de manière pas toujours cohérente, l’enlumineur a pris le parti de figurer différemment les villes chrétiennes de style gothique et les villes de terres musulmanes avec des coupoles et des bulbes. Il adapte en cela une tradition qui remonte aux cartes catalanes du xive siècle. Bien-sûr, même au début du xvie siècle, cette distinction ne recoupe qu’imparfaitement la frontière géographique du détroit, et l’on se souvient que l’Espagne du sud est terre musulmane autour de Grenade jusqu’en 1492. C’est peut-être pour cela que Carthagène, au folio 69, est dessinée avec des toits en coupoles, rappelant l’architecture orientale. 34 La Roncière, Mollat du Jourdin éd., 1984, no 68, ... 28Cette iconographie politisée, avec personnages et étendards, n’est pas limitée aux cartes médiévales ; elle a au contraire tendance à s’accentuer dans la production méditerranéenne très ornementale des xvie et xviie siècles. Les cartes montrent alors les enjeux d’une Reconquista ibérique qui a franchi le détroit vers le sud. Par exemple, l’atlas de Diogo Homem de 1559 montre les bannières de Castille et du Portugal sur la rive africaine à côté d’un étendard au croissant. Au contraire, Giacomo de Maggiolo au xvie siècle oppose terme à terme un Maghreb musulman et ottoman à une Europe très romaine. La mise en scène d’une opposition politique et militaire entre les deux rives est enfin renforcée de manière spectaculaire au xviie siècle sur les cartes de Francesco Oliva le sabre contre l’épée, 1603 et Augustin Roussin 163334. 29Contrairement à d’autres lieux communs de la géographie antique et biblique, l’on constate que le mythe des colonnes d’Hercule ne fait pas partie de l’iconographie des cartes marines médiévales, même ornementales, et qu’il n’est pas évoqué non plus dans les portulans textuels. Si la toponymie romaine est parfois présente Gadès, Calpe, Athlas, l’attention aux noms de lieux en langues vernaculaires est bien plus importante. Il est manifeste que le détroit de Gibraltar a très tôt attiré l’attention des auteurs de recueils d’instructions nautiques et de cartes marines, parce qu’il est le lieu de passage obligé des navires entre l’océan atlantique et la Méditerranée et parce que la navigation y est particulièrement difficile. Cet endroit est conçu d’ailleurs comme un axe structurant des cartes, au même titre que les détroits de la mer Noire à l’autre extrémité de la Méditerranée. La toponymie, les distances, les courants, les ports et les rivages sont décrits avec soin ; les deux rives du détroit orientations des ports en vis-à-vis, distances de traversées sont mises en étroite relation l’une avec l’autre. Comme souvent sur ce type de documents, l’échelle de la carte est par ailleurs légèrement modifiée localement pour permettre d’accentuer les reliefs et les dangers de la navigation ; la forme des promontoires et des golfes est cependant simplifiée, stéréotypée, pour une représentation plus pédagogique que véritablement réaliste des lieux. 30La représentation du rocher de Gibraltar et de sa forteresse, comme dans le beau portulan illustré de la Bibliothèque nationale de France, est exceptionnelle. L’iconographie des cartes, par un jeu de vignettes et d’emblèmes, met le plus souvent l’accent sur la frontière politique et religieuse, toute relative d’ailleurs, que constitue le détroit entre une Europe globalement chrétienne et l’Afrique du Nord musulmane. Les cartes marines méditerranéennes de l’époque moderne, plus volontiers ornementales, reprennent et amplifient ces lieux communs de la cartographie médiévale, à destination d’un public cultivé. Notes 1 La bibliographie sur les portulans et les cartes marines médiévales a été notablement enrichie depuis le catalogue de La Roncière, Mollat du Jourdin éd., 1984. On peut y ajouter Campbell, 1987 ; Gautier Dalché, 1995 ; Pujades i Bataller, 2007 ; Hofmann, Richard, Vagnon éd., 2012 ; Vagnon, Hofmann éd., 2013. 2 Fidence de Padoue, Liber de recuperatione Terrae Sanctae, Paris, BnF, latin 7242, fo 123 situs Marochii ». 3 Le détroit ouvre sur l’océan circulaire sur de nombreuses mappemondes médiévales, en particulier mais pas seulement les mappemondes liées aux commentaires de La Guerre de Jugurtha de Salluste et de la Pharsale de Lucain. Les trois principaux noms antiques mis en valeur sur ces schémas sont Gades, et les deux promontoires Calpe et Athlas. On trouvera de nombreux exemples illustrés dans Destombes éd., Mappemondes, A. D. 1200-1500 ; Chekin, 2006. Sur la glose cartographique des auteurs classiques, voir Gautier Dalché, 1994. 4 Pujades i Bataller, 2013, pp. 17-25. 5 Berlin, Staatsbibliothek, Hamilton 396. Il Compasso da navigare, éd. de Motzo, ainsi que l’édition revue et commentée par Debanne ; sur les plus anciens exemplaires de portulans, Gautier Dalché, 1995. 6 Campbell, 1987 et Pujades i Bataller, 2007. Voir également le recensement des cartes sur le site internet rédigé par T. Campbell, [disponible en ligne] ; les cartes portulans de la Bibliothèque nationale de France ont été numérisées et sont visibles sur Gallica, [disponible en ligne]. 7 Gabriel de Vallseca, Majorque, 1447, BnF, CPL GE C-4607 RES ; Gabriel de Vallseca, 1449, Archivio di Stato di Firenze, CN 22 ; Pere Rossell, 1449, Karlsruhe, Badische Landesbibliothek, S. 6 Pujades i Bataller, 2007, cartes 47 et 48. 8 Bouloux, 2002, pp. 249-254. 9 Grazioso Benincasa, 1466. Atlas de la Méditerranée et Atlantique, [disponible en ligne]. 10 Astengo, 2007. 11 Id., 2005, p. 24. 12 Id., 1995 et 2005, p. 29. 13 Petrus Vesconte, Gênes, 1313, BnF, CPL GE DD-687 RES Recueil de six cartes, manuscrit enluminé sur vélin, échelles diverses, 48 x 40 cm chacune. D’après les remarques de Pujades i Bataller, 2007, p. 475, cet axe occident-orient principal, qu’il appelle diaphragm line », se situe le plus souvent à la latitude de Barcelone. 14 De viis maris, éd. de Gautier Dalché, p. 194 Quia sciendum est quod duo introitus sunt in mari illo Mediterraneo, quorum unus est ad districtas Affrice, alter apud Constantinopolim qui dicitur brachium Sancti Georgii. Qui autem per mare in terram promissionis ire volunt, per unum istorum aditum vel per portus qui inter illos duos sunt intrare oportet. » 15 Aujourd’hui Portopi, quartier du port à Palma de Majorque. 16 Palma de Majorque, Arxiu del Regne de Mallorca, A. J. 474, fo 129ro-vo Cumque posito quod dicta navis nunc existens ante portum de Portopino habeat accedere et navigare ad partes Flandiarum sive ad partes de ponent, illa poteste navigare per maria distancia a dicto transitu dictarum insularum et terram Catalonie. Fundante hoc dicto venerabili Arnaldo cum quadam carta de navegar ibi hostensa et per eum patefacta, et cum quodam compàs signata designando maria Probencia [sic] » trad. et com. dans Vagnon, 2013, pp. 495-499. 17 De viis maris, § 4 Deinde in eadem terra Sarracenica est bonus portus Sibille qui dicitur Godelkevir, vel Udelkebir. In ascendendo superius per eundem fluvium itur ad Cordebam civitatem in qua Lucanus natus fuit. » 18 Villaverde Vega, 2001, carte p. 196. 19 De viis maris, § 6 Et est sciendum quod ex utraque parte districtarum Affrice est mons magnus, scilicet unus in Hyspania qui dicitur Calpes et alter in Affrica ex opposito qui dicitur Athlas. Et ad introitum districtarum Affrice sunt in Affrica secus mare civitates quarum nomina hec sunt Sparte, Tange, Cacerium, Muee, Boloos, Scep, que est una de nobilissimis civitatibus Affrice. Et in Hyspania, quasi ex opposito, sunt civitates et castella quarum nomina hec sunt Becke et Tele, hec villa est ad introitum districtarum in Hyspania, et Dudemarebait, Ieziratarif, Gezehakarera et Iubaltarie insula mons magnus, Mertell, Swell castellum Maurorum . [§7] Ad pedem insule Iubaltarie sunt due nobiles civitates site quarum una dicitur Alencia et altera Iuballarie et ibi est portus bonus et copia galearum. Et ibi incipit latitudo maris, ita quod vix potest videri ab una ripa in alteram, et quanto plus progreditur, tanto est mare latius. Deinde est castellum in monte situm quod dicitur Turris de Rosture. Preterea in terra regis Cordube sunt Badeluz civitas archiepiscopalis et Granata civitas et alia castella et civitates que non sunt in libro hoc. » 20 Ibid., voir le commentaire prudent de Gautier Dalché dans son édition, p. 266 Becke » pourrait être la rivière Bakka » d’al-Idrīsī wadi Baguh » ou río Salado », Swell castellum Maurorum » pourrait être Sohail », le nom arabe de Fuengirola. 21 Voir la notice rédigée par Marie-Pierre Laffitte dans le catalogue [disponible en ligne], ms. Français 2794 ». Les illustrations sont reproduites dans la base mandragore, [disponible en ligne]. Il existe très peu de bibliographie l’ouvrage a été remarqué ponctuellement pour ses emprunts au Liber insularum Archipelagi de Buondelmonti et pour quelques-unes de ses cartes, voir, par exemple Buondelmonti, Description des îles de l’Archipel, éd. de Legrand, p. xxxiii. Mais le texte est inédit et il n’existe encore aucune étude complète. Une première mise au point sur la composition du manuscrit et le contexte de réalisation dans Vagnon, 2017. 22 BnF, ms. Français 2794, fo 3ro-vo. 23 Selon Motzo, dans son édition de Il Compasso da navigare, pp. cxxv-cxxvii. La valeur du mille romain est de 1 480 m, le mille vulgaire » utilisé par les navigateurs serait de 1 230 m. 24 Une approche intéressante de modélisation des parcours maritimes anciens en prenant en compte les courants et les vents est proposée par Leidwanger, 2013. Je remercie David Gherdevich pour cette référence. 25 Il Compasso da navigare, éd. de Motzo, p. 4, n. 1. 26 BnF, ms. Français 2794, fo 68vo De Monzema a la cité de Septe a CL mile par ponant vers libech et en ce chemin est golf. Et y est le chef de Capharnolit XL mile loing de Septe par levant. Du chef de Entrefort a Septe a CC mile par ponant vers libech. De Oran a la cité de Septe a CCCC mile par ponant vers libech tierce de vent lessant le golf. Septe est une cité, devers levant y a une montaigne qui s’appelle Myna, et une autre de ponant qui s’appelle Belonas. » 27 Cette section est une traduction librement adaptée et enrichie du Liber insularum Archipelagi de Cristoforo Buondelmonti. Voir Buondelmonti, Description des îles de l’Archipel, éd. de Legrand. 28 Il Compasso da navigare, éd. de Motzo, pp. 78-79 Lo complimento de volgere tucta la starea. Hor è complimento de vogere tucta la starea de la terra, soè a ssavere, primaramente la Spagna, e Catalogna e Provenza e Principato e Pullia e Scravenia e tucto l’altro mare entro a Saffi. Peleio de Capo de Pali. » 29 Le manuscrit a été offert à François d’Angoulême, futur François Ier, dont on voit le portrait sur le frontispice fo 1. Voir la notice rédigée par Marie-Pierre Laffitte dans le catalogue [disponible en ligne], ms. Français 2794 ». 30 Il est donc possible que la description du courant dans le détroit corresponde au moment du reflux de la marée vers l’Atlantique. 31 De viis maris, § 5, p. 195 Et est notandum quod ad introitum districtarum Affrice est tantus aque impetus quod, nisi vis venti fortior fuerit ad impellendum impetus aque, negabit navi ingressum. Cum autem navis ingressa fuerit districtas Affrice, non declinabit se neque a dextris neque a sinistris, sed in medio ibit tutissima donec preterierit spatium X miliarium ad estimationem nautarum, et tunc declinandum est in sinistra navigii parte et sic tenere cursum iuxta Hyspaniam et terras illi conjunctas, donec perveniatur ad Marsiliam. » 32 Ibid., § 6 Et est sciendum quod ab introitu districtarum Affrice usque ad Scalonam que est prope Iherusalem, tota terra paganorum in dextra parte navigii, et ex opposito ab introitu districtarum Affrice usque ad montem magnum qui dicitur Muscian est Hyspania Sarracenica. Et iuxta illam est via navium euntium in peregrinatione in terram Iherosolimitanam. Et a monte illo qui dicitur Muscian usque ad Scaloniam in sinistra parte navigii secus mare fere tota terra est terra christianorum. » 33 BnF, ms. Français 2794, f° 2vo ; Il Compasso da navigare, éd. de Motzo, p. 4 Lo dicto monte de Gibeltari de tucte parte se mostra forcato. » 34 La Roncière, Mollat du Jourdin éd., 1984, no 68, pp. 245-246 et no 83, pp. 257-258 ; Hofmann, Richard, Vagnon éd., 2012, pp. 19, 22 et 82-83. Table des illustrations Titre Fig. 1. — Détail du détroit de Gibraltar, Grazioso Benincasa, Atlas de la Méditerranée et de l’Atlantique, 1466, feuille 3, Méditerranée occidentale », Paris, BnF, CPL GE DD-2779 RES URL Fichier image/jpeg, 184k Titre Fig. 2a. — Description des côtes, des îles et des ports de l’océan Atlantique et de la mer Méditerranée, vers 1500, Paris, BnF, ms. Français 2794, fo 3ro URL Fichier image/jpeg, 101k Titre Fig. 2b. — Description des côtes, des îles et des ports de l’océan Atlantique et de la mer Méditerranée, vers 1500, Paris, BnF, ms. Français 2794, fo 3vo Légende © Bibliothèque nationale de France URL Fichier image/jpeg, 128k Titre Carte des distances maritimes entre les principaux ports du détroit Légende DAO D. Gherdevich. © Esri, DeLorme, HERE URL Fichier image/jpeg, 38k Titre Fig. 3. — Description des côtes, des îles et des ports de l’océan Atlantique et de la mer Méditerranée, vers 1500, Paris, BnF, ms. Français 2794, fo 68vo Légende © Bibliothèque nationale de France URL Fichier image/jpeg, 109k Auteur UMR 8589 – LAMOP, Paris Du même auteur Les cartes marines, xive-xviie siècle une appropriation de l’espace maritime in Entre idéel et matériel, Éditions de la Sorbonne, 2018 Le département des Cartes et Plans de la Bibliothèque nationale de France et le programme MeDIan cartographie de l’océan Indien in Parcourir le monde, Publications de l’École nationale des chartes, 2013 L’apport du voyage en Terre sainte au savoir géographique in Le voyage au Moyen Âge, Presses universitaires de Provence, 2017 Tous les textes fixationgarde-corps à la française; lipofilling turquie : prix; ou se situé la grèce par rapport à leurope. ou se situé la grèce par rapport à leurope. November 9, 2021
Rappel de la vision et des objectifs stratégiques La stratégie de façade maritime Méditerranée repose sur une vision à 2030 fondée sur une exigence celle de l’atteinte et du maintien du bon état écologique et la préservation d’un littoral attractif ; un projet une économie bleue durable et productive ; un levier une transition écologique pour la mer et le littoral effective. Les 53 objectifs environnementaux et les 62 objectifs sociaux-économiques adoptés concilient, dans le souci d’une démarche intégrée, le développement économique des activités maritimes et le respect du milieu marin ex soutien à la mise en place de zones de mouillages organisés et la mise en place de services auprès des plaisanciers. Lien entre les actions existantes et les nouvelles Le lien entre les actions existantes et les actions nouvelles était primordial pour assurer une cohérence et une continuité des politiques publiques. Ainsi, de novembre 2019 à février 2020, il a été procédé à l’analyse de la suffisance des mesures mises en œuvre sur le volet environnemental, notamment au travers du Plan d’action pour le milieu marin. Par ailleurs, un recensement des actions socio-économiques mises en œuvre par les acteurs de la façade Méditerranée a été réalisé, notamment grâce à la participation des collectivités régionales cet exercice était inédit à cette échelle. Ce recensement et cette analyse de la suffisance des actions existantes ont été déterminants dans le processus d’élaboration des volets opérationnels des documents stratégiques de façade. Ils ont permis de justifier le maintien ou non d’action en face d’un objectif stratégique il a parfois été considéré que les actions existantes suffisaient pour atteindre un objectif défini et de réfléchir à de nouvelles actions. Ce travail est une garantie du caractère opérationnel et rationnel du plan d’action, dès lors que chacune de ces actions est vécue comme une nécessité. Aujourd’hui, chacune des actions du document comprend des éléments de contextualisation permettant d’expliciter précisément ce lien entre actions existantes et nouvelles. Les thématiques » retenues à l’échelle de la façade Six chapitres, six problématiques, six univers » différents où agir Le plan d’action se décline en six chapitres, six problématiques distinctes, cohérentes, qui se justifient par leur approche territoriale, au sein des zones de vocation définies dans la stratégie de façade maritime. La diversité d’acteurs, d’univers, d’enjeux, les temporalités et les modalités d’actions sont si hétérogènes que les résumer leur fait perdre leur matière. Pour autant, la feuille de route, décrite ci-dessous, sans être exhaustive, permet une approche dynamique synthétique, qui traduit la mobilisation d’une façade entière sur une politique maritime intégrée. Chapitre 1 – Littoral Il présente les actions qui s’exerceront principalement dans les zones de vocation littorales, c’est-à-dire majoritairement situées dans la bande des 3 milles et lieux d’intense concentration d’activités et d’enjeux majeurs. Les actions concernent à la fois la gestion durable des activités anthropiques côtières, la compréhension de leurs impacts cumulés et la réduction de leurs pressions. Elles s’attachent également à anticiper l’évolution structurelle des activités anthropiques qui ont un lien direct avec les politiques publiques des territoires littoraux, notamment les énergies marines renouvelables pour l’autonomie énergétique, l’atteinte zéro artificialisation nette », mais aussi l’accessibilité, l’écotourisme et l’amélioration de la qualité de l’air. Introduction du plan d'action façade Document PDF Ko Document PDF Ko Document PDF Ko Document PDF Ko Document PDF Ko Document PDF Ko Document PDF Ko Chapitre 2 – Ressources halieutiques et aquaculture Les actions présentées concernent d’une part la réduction des impacts de la pêche professionnelle, de la pêche récréative et de l’aquaculture notamment par l’amélioration des connaissances des stocks, la sensibilisation et la formation, et une volonté de réduction forte des captures accidentelles. La deuxième partie du chapitre rassemble les actions dédiées à un accompagnement fort de la filière, notamment en termes de recherche et d’innovation, mais aussi d’implantation économique territoriale et de meilleure visibilité pour les populations locales. Document PDF Ko Document PDF Ko Document PDF Ko Document PDF Ko Document PDF Ko Chapitre 3 – Espaces et espèces emblématiques Ce chapitre se concentre notamment sur des espèces non commerciales particulièrement vulnérables et qui représentent pour certaines de nouveaux enjeux du Document stratégique de façade par rapport au Plan d’action pour le milieu marin notamment, élasmobranches et tortues marines. Il se consacre également à mettre en valeur les actions innovantes que portera le DSF Méditerranée sur les paysages littoraux et sous-marins, ainsi que le patrimoine archéologique. Chap_espece Document PDF Ko Chap_espece Document PDF Ko Chapitre 4 – Univers portuaire et industriel Les actions portent sur l’amélioration de la structuration des filières des industries navales et nautiques notamment dans leur lien avec les appels à projets et à manifestation d’intérêt nationaux et européens pour faire de la façade Méditerranéenne une vitrine de l’excellence et de l’innovation, en matière de numérique et d’écoconception. Les actions relatives aux ports sont majeures car elles garantiront la réduction à termes des pollutions et nuisances par le développement de l’électrification des navires et des gaz à faible émission. Elles s’attacheront également à renforcer le lien du port avec le citoyen et la ville pour valoriser cet élément structurant de l’urbanisation du littoral. Document PDF Ko Document PDF Ko Chapitre 5 – Éduquer, sensibiliser Les métiers maritimes peuvent souffrir d’un manque d’attractivité et de visibilité les actions présentées dans ce chapitre ont pour objet de monter une gouvernance de façade opérationnelle, de porter des actions de communication coordonnées et efficaces, de créer des passerelles entre les métiers pour renforcer leur visibilité auprès des jeunes. Une deuxième partie présente les actions de sensibilisation et d’éducation à l’environnement, pour tout âge, que la Méditerranée porte tout particulièrement depuis le premier cycle du PAMM et qui visent à gagner également en coordination et efficacité, par des supports innovants et des partenariats particuliers. Document PDF Ko Chapitre 6 – Déchets Ce chapitre rassemble les actions dédiées à la réduction des déchets, à leur collecte et à leur valorisation dans chacune des filières et des sources de production connues à l’échelle de la façade et du bassin versant. C Document PDF Ko C Document PDF Ko Annexes Annexe_1_Tableau_de_synthese des actions_façade Document PDF Ko Annexe_2_Liste des actions_zones_1_a_15-2_façade Document PDF Ko Annexe_2_Liste des actions par zone_16_a_30-2_façade Document PDF Ko Annexe_3_derogations_façade Document PDF Ko Annexe_4_Glossaire du plan d'action_façade Document PDF Ko Annexe_5_Liste_des_acronymes du plan d'action_façade Document PDF Ko

Originairede l’Atlantique subtropical et tropical, il a été vu la première fois en Méditerranée sur l’île de Lampedusa en 2002, ou encore au large du Musée océanographique en 2015, à

DETROIT REUNISSANT L ATLANTIQUE A LA MEDITERRANEE - Mots-Fléchés & Mots-Croisés Recherche - Définition Recherche - Solution Solution Définition GIBRALTARDETROIT REUNISSANT L ATLANTIQUE A LA MEDITERRANEE EN 9 LETTRESD'autres solutions pour DETROIT REUNISSANT L ATLANTIQUE A LA MEDITERRANEE Solution Définition ABC AGDELA PERLE NOIRE DE LA MEDITERRANEEAZURLA COTE DE LA MEDITERRANEEBAREN MEDITERRANEE, C'EST UN LOUPUN LOUP EN MEDITERRANEEBERMUDESARCHIPEL BRITANNIQUE DE L'ATLANTIQUE NORDCLAMMOLLUSQUE DE L'ATLANTIQUECORSECOLLECTIVITE TERRITORIALE FRANCAISE, DANS LA MEDITERRANEECRETEILE EN MEDITERRANEEDAOK DANS LE DETROIT DE KARADECATHLON EGEEMER DE LA MEDITERRANEEMER EN MEDITERRANEEEGEEND'UNE MER DANS LA MEDITERRANEEDE QUELQUE PART EN MEDITERRANEEEPERLANPETIT POISSON DE L'ATLANTIQUEPOISSON MARIN DE L'ATLANTIQUEETATSUNISDE L'ATLANTIQUE AU PACIFIQUEEUROPEENIL VIT ENTRE L'ATLANTIQUE ET L'OURALGIBIDASSE D'OUTRE-ATLANTIQUESOUS LES DRAPEAUX OUTRE-ATLANTIQUEHISPANIEPENINSULE EN MEDITERRANEEIFILOT DE LA MEDITERRANEEISLANDEILE DE L'ATLANTIQUEISRAELETAT D'ASIE SUR LA MEDITERRANEEJe propose une nouvelle solution ! Compte-rendu de la recherche pour DETROIT REUNISSANT L ATLANTIQUE A LA MEDITERRANEE Lors de la résolution d'une grille de mots-fléchés, la définition DETROIT REUNISSANT L ATLANTIQUE A LA MEDITERRANEE a été rencontrée. Qu'elles peuvent être les solutions possibles ? Un total de 21 résultats a été affiché. Les réponses sont réparties de la façon suivante 1 solutions exactes 0 synonymes 20 solutions partiellement exactes . 375 316 266 300 258 360 169 348

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