MaisGabriel Ringlet affirme au contraire que la lĂ©galisation a permis de « rendre la mort prĂ©sente dans la vie » et de renforcer lâaccĂšsInstrumentum laboris de la XIe AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ordinaire du Synode des ĂvĂȘques * AVANT-PROPOSL'Ăglise vit de l'Eucharistie depuis ses origines. Elle y trouve la raison de son existence, la source inĂ©puisable de sa saintetĂ©, la force de l'unitĂ© et le lien de communion, l'impulsion de sa vitalitĂ© Ă©vangĂ©lique, le principe de son action d'Ă©vangĂ©lisation, la source de la charitĂ© et l'Ă©lan de la promotion humaine, l'anticipation de sa gloire au Banquet Ă©ternel des Noces de l'Agneau cf. Ap 19, 7-9.Parmi les prĂ©sences Ă des degrĂ©s diffĂ©rents du Seigneur ressuscitĂ© dans son Ăglise, une place tout Ă fait particuliĂšre est occupĂ©e par le sacrement de l'Eucharistie, du pain et du vin, qui, de par la grĂące de l'Esprit Saint et des paroles de la consĂ©cration, deviennent le Corps et le Sang de JĂ©sus-Christ pour la gloire et Ă la louange de Dieu le PĂšre. Ce Don inestimable, ce grand MystĂšre s'accomplit au cours de la DerniĂšre CĂšne et, suivant le commandement explicite du Seigneur JĂ©sus Faites cela en mĂ©moire de moi » Lc 22, 19, nous a Ă©tĂ© transmis par l'intermĂ©diaire des ApĂŽtres et de leurs successeurs. Ă ce propos, saint Paul Ă©crivait dans son rĂ©cit sur le Pain et le Calice de la Nouvelle Alliance Pour moi, en effet, j'ai reçu du Seigneur ce qu'Ă mon tour je vous ai transmis » 1 Co 11, 23. Il s'agit d'une Tradition sacrĂ©e qui, de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration, est fidĂšlement parvenue jusqu'Ă nos les diffĂ©rentes controverses doctrinales et disciplinaires, la foi eucharistique, dont nous sommes les dĂ©positaires, nous est parvenue par la grĂące de la divine Providence, dans sa puretĂ© d'origine, en vertu surtout de la doctrine des deux Conciles oecumĂ©nique de Trente 1545-1563 et de Vatican II 1962-1965. Pour une meilleure comprĂ©hension du MystĂšre eucharistique, diffĂ©rents Souverains Pontifes ont apportĂ© une importante contribution, parmi lesquels il faut rappeler Paul VI et Jean-Paul II, de vĂ©nĂ©rable mĂ©moire, tous deux engagĂ©s Ă mettre en application, au niveau de l'Ăglise universelle, les dĂ©libĂ©rations du Concile Vatican II. Durant le pontificat de Jean-Paul II, l'Ăglise catholique s'est enrichie d'importants documents sur le sacrement de l'Eucharistie. Il suffit de rappeler le CatĂ©chisme de l'Ăglise catholique, l'Encyclique Ecclesia de Eucharistia a, la Lettre apostolique Mane nobiscum Domine b.L'actuel Saint-PĂšre Ă©galement, le Pape BenoĂźt XVI, souhaite maintenir son pontificat dans cette perspective de mise en oeuvre du Concile Vatican II et en continuitĂ© fidĂšle avec la tradition bimillĂ©naire de l'Ăglise. Il a dĂ©jĂ annoncĂ©, lors de sa premiĂšre allocution adressĂ©e Ă toute l'Ăglise, par l'intermĂ©diaire du CollĂšge des cardinaux, que l'Eucharistie constitue le centre permanent et la source du service pĂ©trinien qui lui a Ă©tĂ© documents citĂ©s ci-dessus contiennent une profonde rĂ©flexion sur le sacrement de l'Eucharistie avec de significatives implications spirituelles et pastorales. VĂ©rifier la maniĂšre dont ce riche patrimoine de la foi est, Ă l'aube du TroisiĂšme millĂ©naire du Christianisme, appliquĂ© dans la rĂ©alitĂ© de l'Ăglise catholique, dissĂ©minĂ©e sur les cinq continents, reste une question de sensibilitĂ© pastorale, de responsabilitĂ© Ă©piscopale et de vision la proposition qui a Ă©tĂ© faite par les ConfĂ©rences Ă©piscopales du monde entier et par d'autres organismes ecclĂ©siaux consultĂ©s par le SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral du Synode des ĂvĂȘques, avec l'accord du Conseil ordinaire, de soumettre Ă l'approbation du Saint-PĂšre le thĂšme de l'Eucharistie pour la XIe AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ordinaire du Synode des ĂvĂȘques, n'a-t-elle pas constituĂ© une surprise. ConsidĂ©rant l'importance de l'argument, Sa SaintetĂ© a volontiers accueilli cette suggestion, dĂ©cidant le thĂšme L'Eucharistie source et sommet de la vie et de la mission de l'Ăglise et la date de l'AssemblĂ©e, du 2 au 23 octobre 2005. Dans le choix de ce thĂšme, le rappel explicite Ă l'enseignement du Concile Vatican II sur l'Eucharistie n'Ă©chappe Ă personne, surtout celui de la Constitution dogmatique Lumen gentium n. 11, repris aussi par Ecclesia de Eucharistia n. 1 et 13. Il ne s'agit pas d'un rappel au hasard, mais plutĂŽt d'un rappel conforme Ă un programme en vue d'une reprise de l'enthousiasme du Concile oecumĂ©nique Vatican II pour vĂ©rifier l'application de l'enseignement sur le sacrement de l'Eucharistie Ă la lumiĂšre du MagistĂšre de l'Ăglise par les Membres du Conseil ordinaire, le SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral du Synode des ĂvĂȘques a entrepris la prĂ©paration de la XIe AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ordinaire avec la rĂ©daction des Lineamenta. Ce document, publiĂ© au dĂ©but de l'annĂ©e 2004, visait Ă susciter une vaste rĂ©flexion ecclĂ©siale sur le MystĂšre de l'Eucharistie, cĂ©lĂ©brĂ© et adorĂ© dans les diocĂšses et dans les communautĂ©s de l'Ăglise catholique et annoncĂ© au monde entier. En effet, ce document a Ă©tĂ© envoyĂ© aux ConfĂ©rences Ă©piscopales, aux Ăglises orientales catholiques sui iuris, aux DicastĂšres de la Curie Romaine et Ă l'Union des SupĂ©rieurs gĂ©nĂ©raux, avec la demande expresse de rĂ©pondre, aprĂšs rĂ©flexions et priĂšres, Ă un Questionnaire sur diffĂ©rents arguments pastoraux concernant l'Eucharistie. En outre, ce mĂȘme document a Ă©tĂ© largement diffusĂ© dans l'Ăglise et dans le monde Ă travers les moyens de communication sociale. Le Peuple de Dieu, guidĂ© par les Pasteurs, a rĂ©pondu favorablement Ă cette consultation, fournissant des contributions valables sur l'argument, en vue de la prĂ©paration de l'AssemblĂ©e synodale. Dans de nombreux pays, des discussions au niveau des diocĂšses, des paroisses et d'autres communautĂ©s ecclĂ©siales ont Ă©tĂ© favorisĂ©es. Il s'agissait donc d'une enquĂȘte sur la foi et sur la pratique eucharistique au niveau de l'Ăglise rĂ©actions sont arrivĂ©es au SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral sous forme de rĂ©ponses », de la part des organismes indiquĂ©s prĂ©cĂ©demment avec une claire dimension collĂ©giale, et d' observations » de la part de ceux qui ont voulu spontanĂ©ment apporter leur contribution au processus synodal. Les fruits ont Ă©tĂ© recueillis dans le prĂ©sent Instrumentum laboris qui est une synthĂšse fidĂšle des contributions qui nous sont parvenues. ReflĂ©tant la teneur des rĂ©ponses, ce document ne veut pas reprĂ©senter une synthĂšse thĂ©ologique systĂ©matique et complĂšte sur le sacrement de l'Eucharistie qui, d'ailleurs, existe dĂ©jĂ dans l'Ăglise, mais plutĂŽt, rappeler certaines vĂ©ritĂ©s doctrinales qui ont une influence considĂ©rable sur la cĂ©lĂ©bration de ce MystĂšre sublime de notre foi, en en mettant en Ă©vidence la grande richesse pastorale. Le document s'est donc principalement concentrĂ© sur les aspects positifs de la CĂ©lĂ©bration eucharistique, qui rassemble les fidĂšles et qui fait d'eux une communautĂ©, malgrĂ© les diffĂ©rences de race, de langue, de nation et de culture. Dans le document sont ensuite aussi mentionnĂ©es quelques omissions ou nĂ©gligences dans la cĂ©lĂ©bration de l'Eucharistie qui, grĂące Ă Dieu, sont assez marginales. Cependant, elles permettent de prendre une plus grande conscience du respect et de la piĂ©tĂ© avec lesquels les membres du clergĂ© et tous les fidĂšles devraient communier pour en cĂ©lĂ©brer le saint MystĂšre. Enfin, il contient aussi une partie prĂ©sentant des propositions, provenant de nombreuses rĂ©ponses, fruit de rĂ©flexions pastorales approfondies de la part des Ăglises particuliĂšres et des autres organismes la cĂ©lĂ©bration du sacrement de l'Eucharistie se manifeste dans chaque pays et chaque continent avec une grande variĂ©tĂ©, qui devient Ă©vidente compte tenu des diverses Traditions spirituelles ou rites de l'Ăglise catholique. La diversitĂ©, loin d'affaiblir son unitĂ©, rĂ©vĂšle la richesse de l'Ăglise dans la communion catholique caractĂ©risĂ©e par l'Ă©change des dons et des expĂ©riences. Les catholiques de Tradition latine perçoivent cette richesse dans l'Ă©minente spiritualitĂ© des Ăglises orientales catholiques, telle qu'il en rĂ©sulte tant des Lineamenta que de l'Instrumentum laboris. De leur cĂŽtĂ©, les chrĂ©tiens des Traditions orientales redĂ©couvrent l'important patrimoine thĂ©ologique et spirituel de la Tradition latine. Cette attitude a aussi une finalitĂ© oecumĂ©nique. En effet, si l'Ăglise catholique respire Ă deux poumons, et en remercie la Divine Providence, elle attend aussi le jour bĂ©ni oĂč cette richesse spirituelle pourra ĂȘtre amplifiĂ©e et ravivĂ©e par une unitĂ© pleine et visible avec celles des Ăglises orientales qui, mĂȘme en absence d'une pleine communion, professent en grande partie la mĂȘme foi dans le MystĂšre de JĂ©sus-Christ laboris est destinĂ© aux PĂšres synodaux comme document de travail et de rĂ©flexion ultĂ©rieure sur l'Eucharistie qui, en tant que coeur de l'Ăglise, l'incite dans la communion Ă renouveler son Ă©lan missionnaire. Indubitablement, la rĂ©flexion sera fructueuse car l'esprit de collĂ©gialitĂ©, propre aux rĂ©unions synodales, favorisera le consensus sur les propositions destinĂ©es au Saint-PĂšre. En outre, on pourra recueillir en abondance des fruits de la rĂ©forme liturgique, des recherches exĂ©gĂ©tiques et de l'approfondissement thĂ©ologique qui ont caractĂ©risĂ© la pĂ©riode successive au Concile Vatican partir des rĂ©ponses synthĂ©tisĂ©es dans l'Instrumentum laboris , on perçoit le souhait du Peuple de Dieu pour que les travaux des PĂšres synodaux, rassemblĂ©s autour de l'ĂvĂȘque de Rome, Chef du CollĂšge Ă©piscopal et PrĂ©sident du Synode, et avec d'autres reprĂ©sentants de la communautĂ© de l'Ăglise, contribuent ensemble Ă redĂ©couvrir la beautĂ© de l'Eucharistie, Sacrifice, MĂ©morial et Banquet de JĂ©sus-Christ, Sauveur et RĂ©dempteur du monde. Les fidĂšles attendent des orientations appropriĂ©es pour que soit cĂ©lĂ©brĂ© plus dignement le sacrement de l'Eucharistie, Pain descendu du ciel cf. Jn 6, 58 et offert par Dieu le PĂšre dans son Fils Unique, pour que soit adorĂ© avec plus de dĂ©votion le Seigneur sous les EspĂšces du Pain et du Vin, et pour que soient renforcĂ©s les liens d'unitĂ© et de communion entre ceux qui se nourrissent du Corps et du Sang du Seigneur. Cette attente ne surprend pas, car les chrĂ©tiens qui participent Ă la Table du Seigneur, Ă©clairĂ©s par la grĂące de l'Esprit Saint, sont une partie vivante de l'Ăglise, Corps mystique de JĂ©sus-Christ, ses tĂ©moins dans le milieu de vie et de travail, attentifs aux besoins spirituels et matĂ©riels de l'homme contemporain, actifs dans la construction d'un monde plus juste, dans lequel notre pain quotidien ne vient plus Ă manquer Ă PĂšres synodaux s'acquitteront de leurs devoirs synodaux en suivant l'exemple de la Bienheureuse Vierge Marie, Femme eucharistique, dans la disponibilitĂ© Ă accomplir la volontĂ© de Dieu le PĂšre et dans une attitude d'ouverture aux inspirations de l'Esprit Saint. Dans cet important travail, ils seront soutenus par les liens de la communion avec le clergĂ© et les fidĂšles qui, en cette AnnĂ©e de l'Eucharistie, et avec un zĂšle renouvelĂ©, ne cessent de prier, de cĂ©lĂ©brer, d'adorer, de tĂ©moigner avec la vie chrĂ©tienne et avec la charitĂ© fraternelle la fĂ©conditĂ© du MystĂšre eucharistique, annonçant Ă ceux qui sont proches de l'Ăglise et Ă ceux qui en sont Ă©loignĂ©s, avec une vigueur apostolique ravivĂ©e, la beautĂ© du grand MystĂšre de la foi contenu dans le sacrement de l'Eucharistie, source et sommet de la vie et de la mission de l'Ăglise pour le troisiĂšme millĂ©naire du Eterovic, archevĂȘque titulaire de Sisak SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ralINTRODUCTIONAssemblĂ©e synodale dans l'AnnĂ©e de l'Eucharistie1. La XIe AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ordinaire du Synode des ĂvĂȘques se tiendra du 2 au 23 octobre 2005, sur le thĂšme L'Eucharistie source et sommet de la vie et de la mission de l'Ăglise. La phase prĂ©paratoire Ă cette AssemblĂ©e synodale implique toute l'Ăglise catholique dissĂ©minĂ©e dans le monde, grĂące aussi au MagistĂšre de Jean-Paul II qui a promulguĂ© l'Encyclique Ecclesia de Eucharistia et la Lettre apostolique Mane nobiscum Domine. Les Ă©vĂȘques et les thĂ©ologiens qui ont participĂ© au 48e CongrĂšs eucharistique international de Guadalajara 1, au Mexique ont Ă©galement contribuĂ© Ă cette prĂ©paration. D'autres documents sont liĂ©s, d'une certaine maniĂšre, au thĂšme synodal l'Instruction Redemptionis sacramentum c et l'opuscule AnnĂ©e de l'Eucharistie. Suggestions et propositions d de la CongrĂ©gation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements. Ce dernier a Ă©tĂ© diffusĂ© cette annĂ©e Ă l'occasion de l'ouverture de l'AnnĂ©e de l'Eucharistie qui, ayant commencĂ© le 17 octobre 2004, se conclura justement avec le Lineamenta ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s pour orienter la prĂ©paration spĂ©cifique. Ce document n'a pas l'objet d'offrir un traitĂ© complet sur l'Eucharistie, ni de simplement proposer de nouveau les enseignements doctrinaux contenus dans les documents prĂ©citĂ©s, mais plutĂŽt d'indiquer les questions Ă©mergentes dans le cadre des points essentiels de la doctrine eucharistique de l'Ăglise, Ă la lumiĂšre des Ăcritures Saintes et de la rĂ©ponses Ă ces Lineamenta et au Questionnaire l'accompagnant, sont parvenues de la part des ConfĂ©rences Ă©piscopales, des Ăglises orientales catholiques sui iuris, de la Curie Romaine et de l'Union des SupĂ©rieurs gĂ©nĂ©raux, et des observations de la part d'Ă©vĂȘques, de prĂȘtres, de religieux, de thĂ©ologiens et de fidĂšles laĂŻcs qui ensuite ont Ă©tĂ© recueillies dans l'Instrumentum laboris. Ce document de travail de la future AssemblĂ©e sert Ă informer sur la rĂ©alitĂ© de la foi, du culte et de la vie eucharistique des Ăglises particuliĂšres dissĂ©minĂ©es dans le monde et Ă la confronter avec celle de l'Ăglise Pour favoriser la rĂ©flexion et la discussion prĂ©paratoire, ainsi que les interventions et le dĂ©bat en salle, l'Instrumentumlaboris expose les donnĂ©es Ă la fois doctrinales et pastorales. C'est dans ces deux domaines que les Ă©vĂȘques sont en effet continuellement engagĂ©s, dans l'exercice de leur triple office Ă©piscopal qui consiste Ă enseigner, sanctifier et gouverner le Peuple de Dieu. En effet, la pratique de l'Ăglise dans le monde doit se confronter continuellement avec la doctrine pĂ©renne alimentĂ©e par l'Ăcriture Sainte et par la la mĂ©thode au thĂšme du Synode, il est nĂ©cessaire de vĂ©rifier si la loi de la priĂšre correspond Ă la loi de la foi, c'est-Ă -dire de demander ce que croit le Peuple de Dieu et la maniĂšre dont il vit pour que l'Eucharistie puisse ĂȘtre toujours davantage la source et le sommet de la vie et de la mission de l'Ăglise et de chaque fidĂšle au moyen de la liturgie, de la spiritualitĂ© et de la catĂ©chĂšse dans les milieux culturels, sociaux et rĂ©ponses aux Lineamenta, Ă©merge le besoin de comprendre l'Eucharistie Ă la lumiĂšre de sa double qualitĂ© de fonsetculmen dans l'Ăglise. Le Sacrifice sacramentel est source car, en vertu des paroles du Seigneur et de l'oeuvre de l'Esprit Saint, il contient l'efficacitĂ© de la passion de JĂ©sus-Christ et la puissance de sa RĂ©surrection. Ensuite, l'Eucharistie est sommet de la vie de l'Ăglise car elle conduit Ă la communion avec le Seigneur pour la sanctification et la divinisation de l'homme, membre d'une communautĂ© rassemblĂ©e autour de la Table du Seigneur. De cette vĂ©ritĂ©, fonsetculmen, naĂźt l'engagement pour la transformation des rĂ©alitĂ©s temporelles. Tel est le thĂšme gĂ©nĂ©ral du Synode. On peut dire que dans l'Eucharistie se trouve le sens du sacrifice de JĂ©sus Dieu se donne totalement et gratuitement, et l'homme s'abandonne complĂštement au PĂšre qui l'aime. Il s'agit d'une double expression d'amour qui, en quelque sorte, correspond Ă l'Eucharistie en tant que Sacrifice et en tant que les rĂ©ponses, le fait que les Lineamenta aient proposĂ© non seulement de porter un regard sur l'Eucharistie de la liturgie de tradition latine mais aussi sur celle des liturgies des traditions orientales, a gĂ©nĂ©ralement Ă©tĂ© apprĂ©ciĂ© l'osmose est considĂ©rĂ©e enrichissante et bĂ©nĂ©fique, dans le but Ă©galement d'exalter les lumiĂšres et de dissiper les ombres qui se vĂ©rifient dans de nombreux lieux. Le texte de l'Instrumentum laboris essaie d'en faire autant pour embrasser toute la tradition de l'Ăglise, et non pas seulement Ă partir de la perspective du rite latin, bien qu'on ne puisse pas cacher que certains phĂ©nomĂšnes lui soient cet Instrumentum laboris est soumis Ă la rĂ©flexion des Pasteurs des Ăglises particuliĂšres pour que, avec le Peuple de Dieu, ils se prĂ©parent au Synode, dans lequel les PĂšres offriront Ă l'ĂvĂȘque de Rome des propositions utiles pour le renouvellement eucharistique de la vie PARTIE EUCHARISTIE ET MONDE ACTUEL Car le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et donne la vie au monde. Ils lui dirent alors Seigneur, donne-nous toujours ce pain-lĂ . » Jn 6, 33-343. Ă la demande d'offrir un signe pour pouvoir croire, JĂ©sus-Christ se propose Ă la foule comme le Pain vĂ©ritable qui rassasie l'homme cf. Jn 6, 35, le Pain qui descend du ciel pour donner la vie au monde. Le monde actuel a, lui aussi, besoin de ce Pain pour avoir la vie. Dans la conversation avec JĂ©sus qui se prĂ©sentait comme le Pain pour la vie du monde, spontanĂ©ment la foule le prie Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là ». Il s'agit d'une supplique significative, expression du dĂ©sir profond qui est innĂ© dans le coeur non seulement des fidĂšles mais de chaque homme qui aspire ardemment au bonheur symbolisĂ© par le Pain de la vie Ă©ternelle. En cette annĂ©e du Seigneur 2005, malgrĂ© les difficultĂ©s et les contradictions de diverse nature, le monde, lui aussi, aspire au bonheur et dĂ©sire le Pain de la vie, de l'Ăąme et du corps. Pour donner une rĂ©ponse Ă ce dĂ©sir ardent de l'homme, le Pape a lancĂ© un appel angoissĂ© Ă toute l'Ăglise afin que l'AnnĂ©e de l'Eucharistie soit aussi une occasion d'engagement sĂ©rieux et profond Ă lutter contre le drame de la faim, le flĂ©au des maladies, la solitude des personnes ĂągĂ©es, les difficultĂ©s des chĂŽmeurs et les adversitĂ©s des migrants. Les fruits de cet engagement seront la preuve de l'authenticitĂ© des CĂ©lĂ©brations eucharistiques 2.Et non seulement l'homme mais aussi toute la crĂ©ation entiĂšre attend les cieux nouveaux et la terre nouvelle cf. 2 P 3, 13 et la rĂ©capitulation de toutes les choses, celles de la terre Ă©galement, dans le Christ cf. Ep 1, 10. C'est pourquoi, Ă©tant le sommet auquel aspire toute la crĂ©ation, l'Eucharistie est la rĂ©ponse Ă la prĂ©occupation du monde contemporain, pour l'Ă©quilibre Ă©cologique aussi. En effet, le pain et le vin, espĂšces que JĂ©sus-Christ a choisies pour chaque Sainte Messe, relient la CĂ©lĂ©bration eucharistique Ă la rĂ©alitĂ© du monde créé et confiĂ© Ă la domination de l'homme cf. Gn 1, 28, dans le respect des lois que le CrĂ©ateur a mis dans les oeuvres de ses mains. Que le pain qui devient Corps du Christ, soit produit par une terre fertile, pure et non contaminĂ©e. Que le vin, qui se transforme en Sang du Seigneur JĂ©sus, soit le signe d'un travail de transformation de la crĂ©ation selon les besoins des hommes prĂ©occupĂ©s aussi de sauvegarder les ressources nĂ©cessaires pour les gĂ©nĂ©rations futures. Que l'eau qui, unie au vin symbolise l'union de la nature humaine Ă la nature divine dans le Seigneur JĂ©sus, conserve ses qualitĂ©s salutaires pour les hommes assoiffĂ©s de Dieu source d'eau jaillissant en vie Ă©ternelle » Jn 4, 14.4. Le thĂšme du Synode L'Eucharistie source et sommet de la vie et de la mission de l'Ăglise, exige donc de porter un regard aussi sur certaines donnĂ©es significatives du monde, dans lequel l'Ăglise vit et oeuvre. Dans l'impossibilitĂ© de fournir un tableau complet et exhaustif, on indique des remarques et des considĂ©rations d'ordre donnĂ©es montrent clairement le rapport statistique entre la population en gĂ©nĂ©ral et les fidĂšles qui professent la foi catholique. Il faut remarquer ici, qu'en 2003 le nombre des catholiques Ă©tait Ă©gal Ă 1 086 000 000, avec une augmentation de 15 000 000 de personnes par rapport Ă l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, rĂ©partie par continent de la façon suivante Afrique + 4, 5 % ; AmĂ©rique + 1, 2 % ; Asie + 2, 2 % ; OcĂ©anie + 1, 3 %. On constate une situation de stabilitĂ© pratique en Europe. La lecture des donnĂ©es sur la rĂ©partition des catholiques dans les diffĂ©rentes zones gĂ©ographiques met en Ă©vidence le fait que l'AmĂ©rique recueille 49, 8 % des catholiques du monde entier, tandis que l'Europe n'en a que 25, 8 %, l'Afrique 13, 2 %, l'Asie 10, 4 % et l'OcĂ©anie 0, 8 % 3. Quant au nombre des habitants, le pourcentage des fidĂšles catholiques dans chacun des continents est le suivant 62, 46 % en AmĂ©rique, 39, 59 % en Europe, 26, 39 % en OcĂ©anie, 16, 89 % en Afrique et 2, 93 % en Asie 4.Du point de vue de la rĂ©partition gĂ©ographique de l'Ăglise, il faut remarquer qu'en 2003 les circonscriptions ecclĂ©siastiques Ă©taient au nombre de 2 893, soit 10 en plus par rapport Ă 2002, avec une augmentation dans tous les continents 5. Le nombre des Ă©vĂȘques a augmentĂ© de 27, 68 % dans le monde entier, passant de 3 714 en 1978 Ă 4 742 en 2003, tandis que le nombre total des prĂȘtres en 2003 405 450 268 041 diocĂ©sains et 137 409 religieux par rapport Ă celui de 1978 420 971 262 485 diocĂ©sains et 158 486 religieux a subi une flexion de 3, 69 %, due Ă une diminution de 13, 30 % des prĂȘtres religieux et Ă une croissance de 2, 12 % des prĂȘtres diocĂ©sains. En outre, le nombre des religieux profĂšs non prĂȘtres est en diminution de 27, 94 % de 75 802 en 1978 Ă 54 620 en 2003. On note aussi une flexion de 21, 65 % du nombre des religieuses professes de 990 768 en 1978 Ă 776 269 en 2003 6.Du fait que la cĂ©lĂ©bration du sacrement de l'Eucharistie est essentiellement liĂ©e au sacrement de l'Ordre, il faut aussi tenir compte, pour la pĂ©riode 1978-2003, de l'augmentation des catholiques par prĂȘtre. Il est en effet passĂ© de 1 797 catholiques par prĂȘtre au dĂ©but de la pĂ©riode Ă 2 677 Ă la fin. Cette proportion n'apparaĂźt pas trĂšs diffĂ©rente d'un continent Ă l'autre. Par exemple, par rapport aux 1 386 catholiques par prĂȘtre environ en Europe, on en compte environ 4 723 en Afrique, 4 453 en AmĂ©rique, 2 407 en Asie et 1 746 en OcĂ©anie 7. En outre, il est Ă noter qu'au cours de cette mĂȘme pĂ©riode, les diacres permanents constituent le groupe en plus forte croissance dans l'ensemble, ils ont plus que quintuplĂ© dans tous les continents, avec une augmentation relative de 466, 7 %. Il n'est pas sans intĂ©rĂȘt de rappeler que cette figure religieuse est trĂšs rĂ©pandue en AmĂ©rique spĂ©cialement dans le Nord du continent avec 65, 7 % de tous les diacres du monde, et Ă©galement en Europe avec 32 %. Le rĂŽle jouĂ© dans l'Ă©vangĂ©lisation dans le monde entier par les missionnaires laĂŻcs 172 331 et par les catĂ©chistes 2 847 673 est aussi trĂšs important 8.5. Le Synode se situe dans une pĂ©riode caractĂ©risĂ©e par de forts contrastes au sein de la famille humaine. La mondialisation permet la perception de l'unitĂ© du genre humain, grĂące aussi aux mass media qui informent sur la rĂ©alitĂ© aux quatre coins du monde. Il s'agit d'un aspect important du progrĂšs technique, qui s'est dĂ©veloppĂ© d'une maniĂšre exceptionnelle au cours des derniĂšres dĂ©cennies. Malheureusement, la mondialisation et le progrĂšs technique n'ont pas favorisĂ© la paix ni une meilleure justice entre les nations riches et les nations pauvres du Tiers et du Quart-monde. Tout laisse Ă supposer malheureusement que, tandis que les PĂšres synodaux seront rĂ©unis, des actes de violence, de terrorisme et des guerres continueront Ă avoir lieu dans diffĂ©rentes parties du monde. En mĂȘme temps, de nombreux frĂšres et soeurs seront victimes de diverses maladies, comme par exemple le sida, qui provoquent la dĂ©solation dans de vastes couches de la population, surtout dans les pays le scandale de la faim continuera d'exister, phĂ©nomĂšne qui s'est aggravĂ© au cours des derniĂšres annĂ©es, puisque plus d'un milliard d'hommes vivent dans la misĂšre. Ă cet effet, il faut indiquer certains phĂ©nomĂšnes concernant la rĂ©alitĂ© sociale, en particulier la faim, qui ne peuvent pas ĂȘtre nĂ©gligĂ©s lorsque l'on pense au rapport de l'Ăglise avec le monde en termes d'Ă©vangĂ©lisation. En effet, l'Ăglise a, depuis toujours, accompagnĂ© l'annonce de l'Ăvangile et la transmission du salut Ă travers les sacrements avec les oeuvres de promotion humaine, dans de nombreux domaines de la vie sociale, tels que la santĂ©, l'assistance humanitaire et l'Ă©ducation. C'est la raison pour laquelle il ne faut pas oublier, entre autres, qu'au cours de la pĂ©riode 1999-2001, il y a eu 842 millions de personnes sous-alimentĂ©es dans le monde entier, dont 798 millions dans les pays en voie de dĂ©veloppement, spĂ©cialement dans l'Afrique Subsaharienne, en Asie et dans le Pacifique 9. Cette dramatique rĂ©alitĂ© ne peut ĂȘtre absente de la rĂ©flexion des PĂšres synodaux qui, avec chaque chrĂ©tien, prient plusieurs fois par jour le Seigneur en disant Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien ».6. Il ressort des rĂ©ponses aux Lineamenta que la frĂ©quence Ă la Sainte Messe le dimanche est plutĂŽt Ă©levĂ©e dans diffĂ©rentes Ăglises particuliĂšres de nations africaines et dans certaines nations asiatiques. On remarque, au contraire, le phĂ©nomĂšne inverse dans la plupart des pays europĂ©ens et amĂ©ricains, et dans certains pays de l'OcĂ©anie, atteignant des pointes nĂ©gatives de 5 %. Les fidĂšles qui nĂ©gligent le commandement dominical ne donnent, dans la majoritĂ© des cas, aucune importance particuliĂšre Ă la participation Ă la Messe. Au fond, ils ne savent pas vraiment ce qu'est le Sacrifice et le Banquet eucharistique qui unit les fidĂšles autour de l'Autel du Messe du samedi soir permet Ă de nombreuses personnes de satisfaire le prĂ©cepte mĂȘme si, dans certains cas, quelques-uns en profitent pour travailler le dimanche. En de nombreux lieux, la Messe en semaine n'est frĂ©quentĂ©e que par peu de personnes ; certaines d'entre elles y participent d'une maniĂšre habituelle, d'autres occasionnellement, et d'autres encore du fait de leur engagement dans la vie faudrait encourager une catĂ©chĂšse plus continue et intense en ce qui concerne l'importance et l'obligation de participer Ă la Sainte Messe le dimanche et les jours prescrits. Parfois, on sous-estime l'importance du prĂ©cepte soutenant qu'il est suffisant de l'observer lorsque l'Ă©tat d'esprit le Parmi les Ăglises particuliĂšres, on peut remarquer plusieurs phĂ©nomĂšnes principaux. On assiste Ă un dĂ©clin de la pratique de la foi, de la participation Ă la Messe, surtout parmi les jeunes. Cela doit faire rĂ©flĂ©chir sur le temps que les pasteurs et les catĂ©chistes consacrent Ă l'Ă©ducation Ă la foi des jeunes et des enfants, et Ă celui qu'ils dĂ©dient, au contraire, aux autres activitĂ©s, telles que les activitĂ©s perçoit un affaiblissement du sens du MystĂšre dans les sociĂ©tĂ©s sĂ©cularisĂ©es qui est aussi Ă attribuer Ă des interprĂ©tations et Ă des actes qui ne sont pas conformes au sens de la rĂ©forme liturgique du Concile, qui conduit Ă des rites d'une grande banalitĂ© et qui manquent de spiritualitĂ©. Dans d'autres parties du monde, les communautĂ©s chrĂ©tiennes ont conservĂ© un sens profond du MystĂšre, de sorte que la liturgie conserve chez elles une grande exprime la satisfaction pour une liturgie inculturĂ©e qui permet de mieux parvenir Ă la participation active Ă la liturgie. En consĂ©quence, la participation Ă la Messe a augmentĂ©. Beaucoup de jeunes et d'adultes participent Ă la vie et Ă la mission de l'Ăglise. Si, en raison de l'insuffisance du clergĂ©, la Messe n'est cĂ©lĂ©brĂ©e que quelques fois par mois ou mĂȘme par an dans les zones rurales, il est inĂ©vitable que le service dominical soit confiĂ© Ă des Il faut clarifier le fait que l'accĂšs au MystĂšre dĂ©pend d'une cĂ©lĂ©bration de la liturgie faite avec dignitĂ©, par une prĂ©paration soignĂ©e, mais surtout par la foi dans le MystĂšre lui-mĂȘme. Ă ce propos, une grande aide est apportĂ©e par l'Encyclique Redemptoris missio qui a mis en Ă©vidence les deux aspects du manque de foi qui est en train d'avoir une incidence nĂ©gative sur l'Ă©lan missionnaire la sĂ©cularisation du salut et le relativisme religieux. La premiĂšre conduit Ă se battre effectivement pour l'homme, mais pour un homme rĂ©duit Ă la seule dimension horizontale 10. Certains semblent lier la vocation de ministre des MystĂšres de Dieu Ă celle d'organisateur de la justice sociale. Le second aspect conduit Ă abolir la vĂ©ritĂ© du Christianisme, car on considĂšre qu'une religion en vaut une autre 11. Loin de se laisser aller Ă des regrets, dans la Lettre apostolique Novo millennio ineunte Jean-Paul II a exhortĂ© Ă renforcer l'activitĂ© missionnaire de l'Ăglise 12.Le thĂšme du Synode peut se dĂ©velopper correctement en tenant compte de ce contexte, sans oublier que pour les ApĂŽtres et pour les PĂšres - pensons seulement Ă Justin 13 - l'Eucharistie est l'action la plus sainte de l'Ăglise, qui croit fermement que le Seigneur JĂ©sus RessuscitĂ© y est rĂ©ellement prĂ©sent. Cette prĂ©sence est le rĂ©sultat fondamental du justement cet Ă©vĂ©nement qui jaillit de la transformation des espĂšces du pain et du vin qui fait s'approcher l'Ăglise toujours avec crainte et tremblement, et en mĂȘme temps avec confiance, du MystĂšre qui constitue l'essence de la liturgie. Aujourd'hui, il faut affirmer de nouveau le respect envers le MystĂšre de l'Eucharistie et la conscience de son intangibilitĂ©. Pour cela, il est nĂ©cessaire d'observer un programme articulĂ© de formation. Mais cela dĂ©pendra beaucoup de l'existence de lieux exemplaires oĂč l'on croie rĂ©ellement en l'Eucharistie, oĂč elle soit correctement cĂ©lĂ©brĂ©e, oĂč l'on puisse vivre personnellement ce qu'elle est l'unique vĂ©ritable rĂ©ponse Ă la recherche du sens de la vie qui caractĂ©rise l'homme sous toutes les L'homme se questionne sur le sens de la vie qu'en est-il de ma vie ? Qu'est-ce que la libertĂ© ? Pourquoi est-ce que la souffrance et la mort existent ? Y a-t-il quelque chose aprĂšs la mort ? En un mot la vie de l'homme a-t-elle oui ou non un sens 14 ? La question subsiste mĂȘme si l'homme a l'illusion d'ĂȘtre parvenu Ă l'autosuffisance ou s'il est en proie Ă la peur et Ă l'incertitude. La religion est la rĂ©ponse dĂ©finitive Ă la question du sens de la vie, car elle conduit l'homme Ă la vĂ©ritĂ© sur lui-mĂȘme dans le rapport avec le vrai qui rĂ©vĂšle le sens chrĂ©tien de la vie »15, rĂ©pond Ă cette question en annonçant la rĂ©surrection et la prĂ©sence rĂ©elle, pleine et durable du Seigneur, comme gage de la gloire future. Cela implique que l'homme place son rapport avec Dieu Ă la base de tout, en tant que source de libertĂ© qui lui permet d'entrer au plus profond de lui-mĂȘme pour se donner gratuitement. C'est ce qui se passe dans le MystĂšre Pascal, oĂč la vĂ©ritĂ© et l'amour se rencontrent, montrant qu'ils sont les caractĂ©ristiques de la vraie religion. Ainsi l'Eucharistie manifeste la vĂ©ritĂ© de la Parole de Dieu nihil hoc verbo veritatis verius, comme chante l'hymne Adoro Te, sens de l'Eucharistie est intĂ©gralement expliquĂ© par les paroles de JĂ©sus Faites ceci en mĂ©moire de moi »Lc 22, 19. Elles annoncent, en premier lieu, que JĂ©sus-Christ a portĂ© l'Ă©ternitĂ© dans le temps en lui donnant son orientation dĂ©finitive et en Ă©liminant son pouvoir d'anĂ©antissement. En second lieu, de par ces paroles, est mis en Ă©vidence le fait que la libertĂ© de Dieu et celle de l'homme se rencontrent en JĂ©sus, donnant origine Ă la communion qui permet de vaincre le Malin. Enfin, ces paroles signifient que JĂ©sus-Christ est la source inĂ©puisable du renouvellement de l'homme et du monde, en dĂ©pit des limites et du pĂ©chĂ© des Les rĂ©ponses aux Lineamenta dĂ©noncent un certain Ă©loignement de l'Eucharistie de la part de la vie pastorale ; aussi un encouragement pour renforcer la corrĂ©lation entre la vie et la mission est-il attendu de la part du Synode. L'Eucharistie est la rĂ©ponse aux signes des temps de la culture contemporaine. Ă la culture de la mort, l'Eucharistie rĂ©pond avec la culture de la vie. Contre l'Ă©goĂŻsme individuel et social, l'Eucharistie affirme le don total. Ă la haine et au terrorisme, l'Eucharistie oppose l'amour. Face au positivisme scientifique, l'Eucharistie proclame le mystĂšre. S'opposant au dĂ©sespoir, l'Eucharistie enseigne l'espĂ©rance certaine de l'Ă©ternitĂ© indique que l'Ăglise et l'avenir du genre humain sont liĂ©s au Christ, unique roc vraiment durable, et Ă aucune autre rĂ©alitĂ©. C'est pourquoi la victoire du Christ est le peuple chrĂ©tien qui croit, qui cĂ©lĂšbre et qui vit le MystĂšre eucharistique. Parce qu'il n'y a qu'un pain, Ă plusieurs nous ne sommes qu'un corps, car tous nous participons Ă ce pain unique. »1 Co 10, 1711. En exhortant les fidĂšles Ă fuir l'idolĂątrie, en Ă©vitant de manger la chair immolĂ©e aux idoles, saint Paul met en Ă©vidence le lien Ă©troit de communion des chrĂ©tiens avec le Sang du Christ et avec son Corps, capable de modeler, Ă partir de la multitude des fidĂšles, une seule communautĂ©, une seule Ăglise cf. 1 Co 8, 1-10.Le thĂšme de la communion ecclĂ©siale a joui d'une attention particuliĂšre de la part du Concile oecumĂ©nique Vatican II 16. C'est d'autant plus vrai que l'argument a Ă©tĂ© spĂ©cialement mis en Ă©vidence dans le Rapport Final de la IIe AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale extraordinaire du Synode des ĂvĂȘques, cĂ©lĂ©brĂ©e en commĂ©moration du XXVe anniversaire de ce Concile 17, tout comme dans un document de la CongrĂ©gation pour la Doctrine de la Foi aux Ă©vĂȘques de l'Ăglise catholique 18. En outre, le thĂšme a Ă©tĂ© largement traitĂ© au chapitre VI de l'Exhortation apostolique post-synodale Pastores gregis, promulguĂ©e par le Pape Jean-Paul II suite Ă la Xe AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ordinaire du Synode des ĂvĂȘques. Ce document pontifical, qui recueille la rĂ©flexion synodale sur l'argument, met en Ă©vidence la maniĂšre dont la communion des Ă©vĂȘques avec le Successeur de Pierre, signe de l'unitĂ© entre l'Ăglise universelle et les Ăglises particuliĂšres, culmine dans la CĂ©lĂ©bration eucharistique des Ă©vĂȘques avec le Pape durant les visites ad limina. L'Eucharistie prĂ©sidĂ©e par le Saint-PĂšre et concĂ©lĂ©brĂ©e par les Pasteurs des Ăglises particuliĂšres exprime parfaitement l'unitĂ© de l'Ăglise. Cette ConcĂ©lĂ©bration permet de percevoir plus clairement le fait que chaque Eucharistie est [...] cĂ©lĂ©brĂ©e en communion avec l'Ă©vĂȘque propre, avec le Pontife romain et avec le CollĂšge Ă©piscopal et, Ă travers ces derniers, avec les fidĂšles de l'Ăglise particuliĂšre et de toute l'Ăglise, de telle sorte que l'Ăglise universelle est prĂ©sente dans l'Ăglise particuliĂšre, et que celle-ci est insĂ©rĂ©e, avec les autres Ăglises particuliĂšres, dans la communion de l'Ăglise universelle »19.En relation Ă la thĂ©matique de l'Eucharistie en tant qu'expression de la communion ecclĂ©siale, les thĂšmes suivants qui Ă©mergent des rĂ©ponses aux Lineamenta mĂ©ritent un traitement particulier rapport entre l'Eucharistie et l'Ăglise ; rapport entre l'Eucharistie et les autres sacrements, spĂ©cialement la PĂ©nitence ; rapport entre l'Eucharistie et les fidĂšles ; ombres dans la cĂ©lĂ©bration de l' L'Eucharistie est le coeur de la communion ecclĂ©siale. Le Concile a, parmi les nombreuses images de l'Ăglise, prĂ©fĂ©rĂ© en choisir une qui exprime toute sa rĂ©alitĂ© MystĂšre. Avant toute autre chose, l'Ăglise est le MystĂšre de la rencontre de Dieu avec l'humanitĂ© ; c'est pourquoi elle est Ăpouse et Corps du Christ, Peuple de Dieu et MĂšre. La relation mutuelle entre l'Eucharistie et l'Ăglise permet d'appliquer, Ă toutes deux, les mots du Credo une, sainte, catholique et apostolique, que l'Encyclique Ecclesia de Eucharistia a illustrĂ© ultĂ©rieurement 20.L'Eucharistie Ă©difie l'Ăglise et l'Ăglise est le lieu oĂč se rĂ©alise la communion avec Dieu et entre les hommes. L'Ăglise a conscience que l'Eucharistie est le sacrement de l'unitĂ© et de la saintetĂ©, de l'apostolicitĂ© et de la catholicitĂ©, sacrement essentiel Ă l'Ăglise, Ăpouse du Christ et son Corps. Les caractĂ©ristiques de l'Ăglise sont en mĂȘme temps les liens de la communion catholique qui permettent la cĂ©lĂ©bration lĂ©gitime de l' Pape Jean-Paul II rappelait que L'Ăglise est le Corps du Christ on chemine "avec le Christ" dans la mesure oĂč on est en relation "avec son Corps" » 21. C'est lĂ que l'observance des normes et la dignitĂ© de la CĂ©lĂ©bration trouvent leur vrai sens il s'agit de l'obĂ©issance au Christ de la part de l'Ăglise son L'Ăglise fait l'Eucharistie et l'Eucharistie fait l'Ăglise. Bien qu'elles aient toutes deux Ă©tĂ© instituĂ©es par le Christ l'une en prĂ©vision de l'autre, les deux termes du fameux aphorisme ne sont pas Ă©quivalents. Si l'Eucharistie fait grandir l'Ăglise en raison de la prĂ©sence de JĂ©sus-Christ vivant en ce sacrement, c'est qu'auparavant il a voulu l'Ăglise pour qu'elle cĂ©lĂšbre l'Eucharistie. Les chrĂ©tiens de l'Orient soulignent tout particuliĂšrement le fait que depuis la crĂ©ation l'Ăglise prĂ©existe Ă sa rĂ©alisation ici-bas. L'appartenance Ă l'Ăglise est prioritaire pour pouvoir accĂ©der aux sacrements on ne peut accĂ©der Ă l'Eucharistie sans avoir auparavant reçu le BaptĂȘme ou l'on ne peut retourner Ă l'Eucharistie sans avoir reçu la PĂ©nitence qui est le baptĂȘme laborieux » pour les pĂ©chĂ©s graves. Depuis les origines, pour exprimer cette urgence propĂ©deutique, l'Ăglise a instituĂ© respectivement le catĂ©chumĂ©nat pour l'initiation et l'itinĂ©raire pĂ©nitentiel pour la rĂ©conciliation. En outre, il n'y a pas d'Eucharistie valable et lĂ©gitime sans le sacrement de l' ces raisons, l'Encyclique Ecclesia de Eucharistia parle d' influence dĂ©terminante de l'Eucharistie aux origines mĂȘmes de l'Ăglise » 22, et de lien Ă©troit entre l'une et l'autre 23. Avec ces prĂ©liminaires, on comprend mieux l'affirmation que toutefois la cĂ©lĂ©bration de l'Eucharistie ne peut pas ĂȘtre le point de dĂ©part de la communion, qu'elle prĂ©suppose comme existante pour ensuite la consolider et la porter Ă sa perfection. Le sacrement exprime ce lien de communion d'une part dans sa dimension invisible [...] d'autre part dans sa dimension visible [...]. Le rapport Ă©troit qui existe entre les Ă©lĂ©ments invisibles et les Ă©lĂ©ments visibles de la communion ecclĂ©siale est constitutif de l'Ăglise comme sacrement du salut. C'est seulement dans ce contexte qu'il y a la cĂ©lĂ©bration lĂ©gitime de l'Eucharistie et la vĂ©ritable participation Ă ce sacrement » 24. Parler d'ecclĂ©siologie eucharistique ne veut pas dire que dans l'Ăglise tout puisse ĂȘtre dĂ©duit de l'Eucharistie, qui cependant reste source et sommet de la vie ecclĂ©siale. En effet, comme le Concile Vatican II l'affirme La liturgie ne remplit pas toute l'activitĂ© de l'Ăglise ; car, avant que les hommes puissent accĂ©der Ă la liturgie, il est nĂ©cessaire qu'ils soient appelĂ©s Ă la foi et Ă la conversion » 25.Pratiquement, l'espace oĂč se dĂ©roule naturellement la vie ecclĂ©siale est la paroisse. DĂ»ment renouvelĂ©e et animĂ©e, elle doit ĂȘtre le lieu appropriĂ© Ă la formation et au Culte Eucharistique, du fait que, comme l'enseignait le Pape Jean-Paul II, la paroisse est une communautĂ© de baptisĂ©s qui expriment et consolident leur identitĂ© surtout Ă travers la cĂ©lĂ©bration du Sacrifice eucharistique » 26. Elle devrait aussi se servir de l'expĂ©rience et de la contribution de mouvements et de nouvelles communautĂ©s qui, sous l'impulsion de l'Esprit Saint, ont su valoriser, selon leurs propres charismes, les Ă©lĂ©ments de l'initiation chrĂ©tienne. De cette maniĂšre, ils aident un grand nombre de fidĂšles Ă redĂ©couvrir la beautĂ© de la vocation chrĂ©tienne, dont le centre est le sacrement de l'Eucharistie pour tous dans la communautĂ© L'expression liturgique de l'ecclĂ©siologie catholique se trouve dans l'Anaphore Ă travers les dĂ©nommĂ©s diptyques, qui rappellent la dimension eucharistique de la primautĂ© du Pape, ĂvĂȘque de Rome, comme Ă©lĂ©ment intĂ©rieur Ă l'Ăglise universelle, d'une maniĂšre analogue Ă celle de l'Ă©vĂȘque dans l'Ăglise particuliĂšre 27. C'est l'Eucharistie uniquement qui rassemble l'Ăglise dans l'unitĂ© contre toute fragmentation. La seule Ăglise voulue par le Christ renvoie toujours Ă une Eucharistie qui se rĂ©alise en communion avec le collĂšge apostolique, dont le Chef est le Successeur de Pierre. C'est cela le lien qui lĂ©gitime l'Eucharistie. Une communion seulement transversale entre les Ăglises qualifiĂ©es de soeurs n'est pas conforme Ă l'unitĂ© eucharistique voulue par le Christ. La communion avec le Successeur de Pierre est un Ă©lĂ©ment intĂ©rieur au sacrement, principe d'unitĂ© dans l'Ăglise, dĂ©positaire du charisme d'unitĂ© et d'universalitĂ©, qui est le charisme pĂ©trinien. Donc l'unitĂ© ecclĂ©siale se manifeste dans l'unitĂ© sacramentelle et eucharistique des Il existe un rapport spĂ©cifique de l'Eucharistie avec tous les autres sacrements. Ă cet effet, il faut tenir compte, d'une part, que selon le Concile de Trente les sacrements contiennent la grĂące qu'ils signifient » et la confĂšrent en raison de leur cĂ©lĂ©bration elle-mĂȘme 28. D'autre part, tous les sacrements comme tous les ministĂšres ecclĂ©siaux et les oeuvres d'apostolat aussi, sont Ă©troitement unis Ă la sainte Eucharistie Ă laquelle ils sont ordonnĂ©s 29. Toutefois, le sacrement de l'Eucharistie est la perfection des perfections » 30.La relation avec l'Eucharistie ne concerne pas seulement la cĂ©lĂ©bration liturgique, mais avant tout l'essence de chaque sacrement. Le sacrement du BaptĂȘme est indispensable pour entrer dans la communion ecclĂ©siale qui est renforcĂ©e par d'autres sacrements, offrant au croyant grĂące pour grĂące » Jn 1, 16. On connaĂźt la relation fondamentale qui existe entre le BaptĂȘme et l'Eucharistie en tant que source de la vie chrĂ©tienne. Dans les Ăglises de Tradition orientale, avec le BaptĂȘme on reçoit aussi la Sainte Communion, tandis que dans les Ăglises de Tradition latine, c'est Ă l'Ăąge de raison qu'on accĂšde Ă l'Eucharistie et seulement aprĂšs avoir reçu le rĂ©ponses aux Lineamenta recommandent d'expliciter le lien thĂ©ologique qui existe entre BaptĂȘme et Eucharistie comme sommet de l'initiation, mĂȘme si cela ne doit pas conduire nĂ©cessairement Ă toujours cĂ©lĂ©brer le BaptĂȘme durant la Messe. Ă ce propos, des prĂ©occupations sont exprimĂ©es en ce qui concerne la qualitĂ© d'une catĂ©chĂšse Il existe un lien thĂ©ologique entre la Confirmation et l'Eucharistie, car l'Esprit Saint conduit l'homme Ă croire en JĂ©sus-Christ notre Seigneur. Afin de rendre ce lien plus Ă©vident, la pratique d'administrer la Confirmation avant la Communion a Ă©tĂ© rĂ©introduite dans certaines Ăglises est le sommet d'un itinĂ©raire authentique de l'initiation chrĂ©tienne. Vivre en chrĂ©tien signifie actualiser le don du BaptĂȘme, ravivĂ© par la Confirmation, en l'alimentant avec la participation rĂ©guliĂšre Ă la Sainte Messe du dimanche et des jours observe que les prĂȘtres sont souvent dĂ©lĂ©guĂ©s pour confĂ©rer la Confirmation, et ceci a pour consĂ©quence le risque de mettre au second plan le fait que c'est l'Ă©vĂȘque qui en est le ministre ordinaire. De cette maniĂšre, on enlĂšve aux nouveaux confirmĂ©s une occasion de rencontrer le PĂšre et le Chef visible de l'Ăglise Plusieurs rĂ©ponses soulĂšvent la question de l'Ăąge le plus opportun pour l'admission au sacrement dans l'Ăglise de Tradition latine, compte tenu des bons rĂ©sultats spirituels et pastoraux obtenus lorsque la Sainte Communion a Ă©tĂ© reçue dans la petite enfance. Il est utile de rappeler ici la constatation du Pape Jean-Paul II dans son livre Levez-vous, et allons ! »31. Plus rĂ©cemment, lui-mĂȘme rappelait que les enfants sont le prĂ©sent et l'avenir de l'Ăglise. Ils jouent un rĂŽle actif dans l'Ă©vangĂ©lisation du monde, et Ă travers leurs priĂšres ils contribuent Ă le sauver et Ă l'amĂ©liorer » 32.Dans le passĂ©, sur ce mĂȘme argument, le DĂ©cret Quam singulari admettait les enfants Ă l'Eucharistie dĂšs sept ans, un Ăąge considĂ©rĂ© comme faisant usage de la raison, quand ils pouvaient distinguer le Pain eucharistique du pain ordinaire, aprĂšs avoir accompli la premiĂšre confession sacramentelle 33. Cette orientation semble aujourd'hui encore plus nĂ©cessaire du fait que l'usage de la raison, tout comme les dangers et les tentations aussi, arrivent plus prĂ©cocement. Avec cette pratique, on professe la primautĂ© de la grĂące qui a apportĂ© de grands bĂ©nĂ©fices Ă l'Ăglise, favorisant aussi les vocations Le rapport entre l'Ordre et l'Eucharistie est visible justement dans la Messe prĂ©sidĂ©e par l'Ă©vĂȘque ou par le prĂȘtre in persona Christi capitis. La doctrine de l'Ăglise fait de l'Ordre la condition indispensable pour la cĂ©lĂ©bration valable de l' pour cette raison qu'il a Ă©tĂ© vivement recommandĂ© que le rĂŽle [...] du sacerdoce ministĂ©riel dans la cĂ©lĂ©bration de l'Eucharistie, qui diffĂšre en essence et non seulement en degrĂ© du sacerdoce commun des fidĂšles » 34, soit mis en Ă©vidence. Pour cela aussi il est juste de recommander que les prĂȘtres prennent part Ă l'Eucharistie comme cĂ©lĂ©brants, accomplissant la fonction de leur ordre 35.19. On sait que le Mariage est habituellement cĂ©lĂ©brĂ© durant la cĂ©lĂ©bration de l'Eucharistie dans les Ăglises de Tradition latine, Ă la diffĂ©rence de ce qui se passe dans les Ăglises le Mariage est cĂ©lĂ©brĂ© durant la Messe, c'est pour indiquer, comme paradigme de l'amour chrĂ©tien, l'amour de JĂ©sus-Christ qui dans l'Eucharistie aime l'Ăglise comme son Ăpouse au point de donner sa vie pour elle. Cet amour nuptial est indiquĂ© aussi dans les cas oĂč le sacrement du mariage est cĂ©lĂ©brĂ© en-dehors de la Messe 36. L'Eucharistie reste cependant la source inĂ©puisable de l'unitĂ© et de l'amour indissoluble du mariage, et devient la nourriture de toute la famille dans l'Ă©dification d'un foyer Le rapport entre l'Eucharistie et l'Onction des malades trouve l'origine de son institution, comme tous les sacrements, en la personne du Christ il montrait, dans la sollicitude pour les malades de tout genre, le sens de sa mission de guĂ©rir et de sauver l' outre, dans les rĂ©ponses aux Lineamenta on recommande de prĂ©senter le rapport entre Onction et Eucharistie comme consolation et espĂ©rance dans la maladie, avant de le prĂ©senter comme ultime Viatique. Les ministres extraordinaires de la Communion sont invitĂ©s Ă ĂȘtre diligents envers les malades graves et les personnes ĂągĂ©es qui ne peuvent physiquement participer Ă la CĂ©lĂ©bration eucharistique Ă l'Ăglise. Ă leur endroit, il serait trĂšs opportun, comme certaines rĂ©ponses le suggĂšrent, de valoriser davantage l'utilisation des moyens de communication sociale pour la transmission de Saintes Messes et d'autres cĂ©lĂ©brations liturgiques. Pour utiliser cette technologie moderne, il convient que ceux qui en sont chargĂ©s possĂšdent une formation thĂ©ologique, pĂ©dagogique et culturelle Quant Ă l'insertion de sacrements durant la Messe, les normes liturgiques des Ăglises orientales ne le prĂ©voient pas, bien qu'il y ait ça et lĂ quelques exceptions pour le BaptĂȘme et le Mariage. Au sujet de cette pratique, c'est Ă chaque Ăglise qu'il incombe d'Ă©tablir des rĂšgles les Ăglises particuliĂšres de rite latin, les rĂ©ponses montrent que l'insertion s'effectue d'une maniĂšre diversifiĂ©e en fonction des usages qui varient d'un pays Ă l'autre. Il existe des diocĂšses qui possĂšdent des normes rĂ©glementant la cĂ©lĂ©bration des sacrements et des sacramentaux durant la Messe, spĂ©cialement pour les mariages mixtes et pour les funĂ©railles de personnes qui ne sont pas rituels distinguent normalement, comme c'est le cas pour le BaptĂȘme et pour la PĂ©nitence, le rite individuel du rite communautaire. Bien que du point de vue pastoral on prĂ©fĂšre ce dernier, il ne faut pas tomber dans une sorte de communautarisme, tant parce que le sacrement reste toujours un don fait Ă la personne individuelle, que parce que le fidĂšle a droit, dans certaines conditions, Ă l'administration individuelle du Le sacrement de la RĂ©conciliation rĂ©tablit les liens de communion interrompus par le pĂ©chĂ© mortel 37. C'est pourquoi la relation entre l'Eucharistie et le sacrement de la RĂ©conciliation mĂ©rite une attention particuliĂšre. Les rĂ©ponses soulignent la nĂ©cessitĂ© de la proposer de nouveau dans le contexte du rapport entre l'Eucharistie et l'Ăglise, et comme condition pour rencontrer et adorer, en esprit de saintetĂ© et avec un coeur pur, le Seigneur qui est le TrĂšs Saint. Il a lavĂ© les pieds des ApĂŽtres, pour indiquer la saintetĂ© du MystĂšre. Le pĂ©chĂ©, comme l'affirme saint Paul, provoque une profanation semblable Ă la prostitution, parce que nos corps sont les membres du Christ cf. 1 Co 6, 15-17. Saint CĂ©sar d'Arles dit, par exemple Toutes les fois que nous allons Ă l'Ă©glise, remettons nos Ăąmes en ordre comme nous voudrions trouver le temple de Dieu. Tu veux trouver une basilique toute resplendissante ? Ne tache pas ton Ăąme avec les souillures du pĂ©chĂ© » 38.Le rapport entre l'Eucharistie et la PĂ©nitence dans la sociĂ©tĂ© actuelle dĂ©pend beaucoup du sens du pĂ©chĂ© et du sens de Dieu. La distinction entre le bien et le mal devient souvent subjective. L'homme moderne, insistant unilatĂ©ralement sur le jugement de sa conscience, risque de bouleverser le sens du Nombreuses sont les rĂ©ponses aux Lineamenta qui ont parlĂ© du rapport entre l'Eucharistie et la nombre de pays on a perdu, ou on est en train de perdre, la conscience de la nĂ©cessitĂ© de la conversion avant de recevoir l'Eucharistie. Le lien avec la PĂ©nitence n'est pas toujours perçu comme l'exigence d'ĂȘtre en Ă©tat de grĂące avant de recevoir la Communion, et c'est pourquoi on nĂ©glige l'obligation de confesser les pĂ©chĂ©s mortels 39.Ăgalement l'idĂ©e de Communion comme nourriture pour le voyage », a conduit Ă sous-estimer la nĂ©cessitĂ© de l'Ă©tat de grĂące. Au contraire, tout comme la nourriture suppose un organisme vivant et sain, de la mĂȘme façon l'Eucharistie exige l'Ă©tat de grĂące pour renforcer l'engagement du BaptĂȘme on ne peut ĂȘtre en Ă©tat de pĂ©chĂ© mortel pour recevoir Celui qui est le mĂ©dicament » d'immortalitĂ© et l' antidote » pour ne pas mourir 40.De nombreux fidĂšles savent qu'on ne peut pas recevoir la Communion en Ă©tat de pĂ©chĂ© mortel, mais ils n'ont pas une idĂ©e claire sur ce qui constitue le pĂ©chĂ© mortel. D'autres ne s'interrogent plus sur ce point. Il se crĂ©e souvent un cercle vicieux je ne communie pas parce que je ne me suis pas confessĂ©, je ne me confesse pas parce que je n'ai pas commis de pĂ©chĂ©s ». Les causes peuvent ĂȘtre diverses, mais une des principales est la carence catĂ©chĂ©tique sur cet autre phĂ©nomĂšne assez rĂ©pandu consiste dans le fait de ne pas faciliter, avec des horaires opportuns, l'accĂšs au sacrement de la rĂ©conciliation. Dans certains pays, la PĂ©nitence individuelle n'est pas administrĂ©e ; au maximum, on cĂ©lĂšbre deux fois par an une liturgie communautaire, crĂ©ant une formule Ă mi-chemin entre le IIe et le IIIe rite prĂ©vu par le est de constater la grande disproportion qui existe entre le grand nombre de personnes qui communient et le petit nombre d'entre elles qui se confessent. Il est trĂšs frĂ©quent que les fidĂšles reçoivent la Communion, sans se soucier de l'Ă©tat de pĂ©chĂ© grave dans lequel ils peuvent se trouver. Pour cela, l'admission Ă la Communion de personnes divorcĂ©es et remariĂ©es civilement est un phĂ©nomĂšne qui n'est pas rare dans diffĂ©rents pays. Aux Messes de funĂ©railles ou de mariage ou Ă d'autres CĂ©lĂ©brations, beaucoup viennent communier, uniquement en raison d'une conviction diffuse que la Messe n'est pas valable sans la Face Ă ces rĂ©alitĂ©s pastorales, un grand nombre de rĂ©ponses adoptent, au contraire, un ton plus encourageant. Elles espĂšrent aider les personnes Ă ĂȘtre conscientes des conditions pour recevoir la Communion et de la nĂ©cessitĂ© de la PĂ©nitence qui, prĂ©cĂ©dĂ©e d'un examen de conscience, prĂ©pare le coeur en le purifiant du pĂ©chĂ©. Dans ce but, on estime opportun que le cĂ©lĂ©brant parle souvent, y compris dans l'homĂ©lie, du lien entre les deux dĂ©sir a Ă©tĂ© exprimĂ© de restituer, partout, au jeĂ»ne eucharistique cette attention rigoureuse qui est restĂ©e en usage dans les Ăglises orientales 41. En effet, le jeĂ»ne comme maĂźtrise de soi requiert le concours de la volontĂ© et conduit Ă purifier l'esprit et le coeur. Saint Athanase dit Tu veux savoir ce que fait le jeĂ»ne ? [...] il chasse les dĂ©mons et te libĂšre des mauvaises pensĂ©es, il rĂ©jouit l'esprit et purifie le coeur » 42. Dans la liturgie du CarĂȘme, on rappelle souvent la purification du coeur par le jeĂ»ne et le silence, comme le recommande saint Basile 43. Dans quelques rĂ©ponses aux Lineamenta, on pose la question de l'opportunitĂ© du rĂ©tablissement de l'obligation des trois heures de jeĂ»ne invite Ă faire des efforts pour accroĂźtre les occasions de rĂ©conciliation individuelle en ayant recours Ă la collaboration inter-paroissiale durant le samedi et le dimanche, puis d'une maniĂšre plus intensive pendant l'Avent et le CarĂȘme. Beaucoup pourrait ĂȘtre fait dans la prĂ©dication et dans la catĂ©chĂšse pour rĂ©tablir le sens du pĂ©chĂ© et la pratique pĂ©nitentielle, en surmontant les difficultĂ©s dues Ă la mentalitĂ© considĂšre nĂ©cessaire d'offrir la possibilitĂ© de se confesser avant la Messe, en adaptant les horaires Ă la situation rĂ©elle des pĂ©nitents, et Ă©galement durant la CĂ©lĂ©bration eucharistique, comme le recommande la Lettre apostolique Misericordia Dei 44.Il faut encourager les prĂȘtres Ă administrer le sacrement de PĂ©nitence, occasion privilĂ©giĂ©e d'ĂȘtre signes et instruments de la misĂ©ricorde de Dieu. Quoi qu'il en soit, l'Ăglise est profondĂ©ment reconnaissante envers les prĂȘtres qui, avec zĂšle, Ă©coutent les confessions pour prĂ©parer les fidĂšles Ă rencontrer et Ă recevoir le Christ dans l'Eucharistie. Les fidĂšles sont attirĂ©s vers la confession surtout lorsqu'ils voient le prĂȘtre exercer son ministĂšre dans le confessionnal, comme en ont tĂ©moignĂ© de nos jours, saint LĂ©opold Mandic, saint Padre Pio de Pietrelcina et tant d'autres saints Comme l'enseignent le Concile Vatican II et d'autres documents du MagistĂšre 45, les fidĂšles laĂŻcs, partie essentielle de l'Ăglise communion, hiĂ©rarchiquement structurĂ©e, sont convoquĂ©s dans la Sainte AssemblĂ©e pour prendre part Ă la CĂ©lĂ©bration du Verbe, dans lequel Dieu le PĂšre s'est rendu visible, a inaugurĂ© le culte spirituel, conforme Ă la raison, qui s'accomplit dans l'Esprit Saint ; le culte ne peut ĂȘtre un commandement humain, une leçon apprise » Is 29, 13. Le culte chrĂ©tien a une implication christologique et anthropologique c'est pourquoi la participation des fidĂšles Ă la liturgie, surtout Ă la CĂ©lĂ©bration eucharistique, consiste essentiellement Ă entrer dans ce culte, dans lequel Dieu descend vers l'homme et l'homme s'Ă©lĂšve vers Dieu. L'Eucharistie mĂȘme, mĂ©morial du Fils, est le culte d'adoration qui, dans l'Esprit, monte vers le PĂšre tel est le fondement du renouveau liturgique voulu par le Concile Vatican ont observĂ© que la participation a souvent Ă©tĂ© rĂ©duite Ă ses aspects extĂ©rieurs. Tous n'en comprennent pas le vĂ©ritable sens, qui naĂźt Ă partir de la foi en JĂ©sus Fils de Dieu. La participation Ă l'Eucharistie est, Ă juste titre, considĂ©rĂ©e comme acte fondamental de la vie de l'Ăglise, communion avec la vie trinitaire, avec le PĂšre qui est source de tout don, avec le Fils incarnĂ© et ressuscitĂ©, avec l'Esprit Saint qui opĂšre la transformation et la divinisation de la vie rĂ©ponses aux Lineamenta convergent toutes pour constater la nĂ©cessitĂ© d'aider les fidĂšles Ă comprendre la nature de l'Eucharistie et le lien avec l'incarnation du Verbe, afin de participer au MystĂšre eucharistique en communion de coeur et d'esprit, avant de le faire avec des actes extĂ©rieurs, et surtout en s'offrant eux-mĂȘmes. Ă ce sujet, il est suggĂ©rĂ© d'expliciter la relation nuptiale de l'Eucharistie et de la Nouvelle Alliance, comme modĂšle des vocations du chrĂ©tien mariage, virginitĂ©, sacerdoce. L'objectif poursuivi est de former des personnes et des communautĂ©s eucharistiques, qui aiment, qui servent comme JĂ©sus dans l' En outre, comme le recommande le Concile Vatican II 46, il serait bon de renforcer les moyens de communication dĂ©jĂ existants, spĂ©cialement pour faciliter la participation des fidĂšles qui, pour des raisons diverses, ne peuvent assister personnellement aux CĂ©lĂ©brations eucharistiques Ă l'Ă©glise. Il existe des propositions concernant les mĂ©dias du Saint-SiĂšge, qui travaillent avec la meilleure synergie possible et sont en mesure de fournir Ă l'Ăglise universelle, avec diligence et professionnalisme, des prestations appropriĂ©es et aussi rĂ©agir rapidement Ă la diffusion de principes anti-chrĂ©tiens. Dans cette tĂąche, tous les moyens de communication d'inspiration catholique devraient jouer un grand rĂŽle. Leur renforcement devient urgent pour proposer le message chrĂ©tien d'une maniĂšre Ă©quilibrĂ©e et positive, et pour Ă©clairer la conscience des hommes de bonne volontĂ© sur des thĂšmes Ă©thiques et moraux de grande importance pour la vie de l'Ăglise et de la La communion ecclĂ©siale se trouve sĂ©rieusement troublĂ©e et blessĂ©e par les ombres qui existent dans la CĂ©lĂ©bration eucharistique, et qui sont aussi signalĂ©es dans les rĂ©ponses aux Lineamenta. Le thĂšme, dĂ©jĂ abordĂ© par le Pape Jean-Paul II dans l'Encyclique Ecclesia de Eucharistia 47, et plus particuliĂšrement traitĂ© dans l'Instruction de la CongrĂ©gation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements Redemptionis Sacramentum 48, est une invitation Ă accorder un regard attentif et serein, mais non pas moins critique, Ă la maniĂšre dont l'Ăglise cĂ©lĂšbre ce Sacrement, qui est la source et le sommet de sa vie et de sa mission. Le fait mĂȘme qu'une telle invitation ait Ă©tĂ© lancĂ©e en cette pĂ©riode de notre histoire, alors que l'Ăglise est toujours plus engagĂ©e dans le dialogue avec les religions et avec le monde, n'est rien d'autre qu'une inspiration providentielle du Successeur de Pierre, qui fait comprendre combien l'Ăglise a toujours le besoin de porter un regard sur elle-mĂȘme pour mieux se confronter avec ses interlocuteurs, sans perdre son identitĂ© de sacrement universel de le prĂ©sent texte seront signalĂ©es diverses ombres qui Ă©mergent de l'analyse des rĂ©ponses aux Lineamenta. Ces observations ne devraient pas ĂȘtre considĂ©rĂ©es seulement comme de simples transgressions aux rubriques et Ă la pratique liturgiques, mais bien plutĂŽt comme des expressions d'attitudes plus remarque une diminution de la participation Ă la cĂ©lĂ©bration du Dies Domini, le dimanche et les jours prescrits Ă cause d'une connaissance insuffisante du contenu et du sens du MystĂšre eucharistique et de l'indiffĂ©rentisme, en particulier dans les pays oĂč le processus de sĂ©cularisation est important et oĂč il n'est pas rare que le dimanche se transforme aussi en un jour de Christ est la source et le centre de notre communion, et la TĂȘte de son Corps qui est l'Ăglise contrairement Ă l'idĂ©e trĂšs rĂ©pandue selon laquelle c'est la communautĂ© qui gĂ©nĂšre la prĂ©sence du Ă un affaiblissement de la priĂšre, de la contemplation et de l'adoration du MystĂšre eucharistique, le sens du sacrĂ© par rapport Ă ce grand Sacrement est en train de s' un contexte d'idĂ©es qui entendent expliquer le MystĂšre eucharistique non pas tant en lui-mĂȘme, que plutĂŽt dans la perspective du sujet avec qui il entre en relation avec, par exemple, des termes comme transfinalisation et transignification, on risque de compromettre la vĂ©ritĂ© du dogme catholique de la transformation du pain et du vin en Corps et Sang de JĂ©sus-Christ, traditionnellement dĂ©nommĂ©e transsubstantiation et, en consĂ©quence, de la prĂ©sence rĂ©elle du Christ dans l'Eucharistie. On remarque une incohĂ©rence entre la foi professĂ©e dans le Sacrement et la dimension morale, tant dans la sphĂšre personnelle que dans celle plus vaste de la culture et de la vie documents de l'Ăglise sont trĂšs peu connus, en particulier ceux du Concile Vatican II, les grandes Encycliques sur l'Eucharistie, y compris Ecclesiade Eucharistia, la Lettre apostolique Mane nobiscum Domine, et d'autres encore. Un juste Ă©quilibre vient Ă manquer dans la cĂ©lĂ©bration on passe d'un ritualisme passif Ă une crĂ©ativitĂ© exagĂ©rĂ©e, qui revĂȘt parfois des formes de personnalisation excessive de la part du cĂ©lĂ©brant de l'Eucharistie, caractĂ©risĂ©es, ce qui n'est pas rare, par une verbositĂ© faite de commentaires trop nombreux et trop longs, ne laissant pas parler le MystĂšre Ă travers le rite et les formules de la PARTIE FOI DE L'ĂGLISE DANS LE MYSTĂRE DE L'EUCHARISTIEMystĂšre de la foi »28. Avec cette expression, le prĂȘtre qui prĂ©side l'Eucharistie proclame les merveilles de la foi de l'Ăglise dans le Seigneur ressuscitĂ©, rĂ©ellement prĂ©sent sous les espĂšces du pain et du vin, transformĂ©s par la grĂące de l'Esprit Saint en Corps et en Sang du Seigneur connaĂźt l'insistance du MagistĂšre conciliaire sur l'Eucharistie comme centre et coeur de la vie de l'Ăglise et, avant tout, comme MystĂšre de la foi, dessein de Dieu rĂ©vĂ©lĂ© en JĂ©sus-Christ. Dieu qui se donne Ă nous, qui est avec nous, est un Don et un MystĂšre d'une richesse ineffable, un Don et un MystĂšre Ă redĂ©couvrir en permanence. Le Mysterium fidei est Dieu qui se donne Ă nous, le Premier, le Dernier et le Vivant venu dans le temps. Le Seigneur JĂ©sus est vĂ©ritablement homme et vĂ©ritablement Dieu parmi nous. Il est le Fils de Dieu, et le Fils de l' texte bien connu du Concile Vatican II rĂ©pond Ă la question sur la foi et sur le mystĂšre En rĂ©alitĂ©, le mystĂšre de l'homme ne s'Ă©claire vraiment que dans le mystĂšre du Verbe IncarnĂ© [...] Nouvel Adam, le Christ, dans la rĂ©vĂ©lation mĂȘme du mystĂšre du PĂšre et de son amour, manifeste pleinement l'homme Ă lui-mĂȘme et lui dĂ©couvre la sublimitĂ© de sa vocation » 49.Le mot mystĂšre est repris trois fois, condensant la vĂ©ritĂ© sur le Christ et sur l'homme. Le mystĂšre du Verbe, le mystĂšre du PĂšre et le mystĂšre de l'homme ne restent pas des Ă©nigmes insolubles ; ils trouvent une rĂ©ponse en JĂ©sus-Christ, qui est vrai Dieu et vrai homme. En devenant vĂ©ritablement l'un de nous, et en s'Ă©tant en quelque sorte uni Lui-mĂȘme Ă tout homme » 50, il a permis, Ă tous ceux qui le dĂ©sirent, de trouver le chemin menant au sens plĂ©nier de l'existence. Il ne s'est pas Ă©loignĂ© de l'humain, il a portĂ© Ă sa pleine rĂ©alisation la vĂ©ritĂ© de la crĂ©ation, car Il a travaillĂ© avec des mains d'homme, il a pensĂ© avec une intelligence d'homme, il a agi avec une volontĂ© d'homme, il a aimĂ© avec un coeur d'homme » 51. Jean-Paul II avait repris ce texte dans sa premiĂšre Encyclique Redemptor hominis, 52 pour en faire en quelque sorte le programme de l'Ăglise, appelĂ© Ă dĂ©duire, Ă partir de la vĂ©ritĂ© sur le Christ, la vĂ©ritĂ© sur l'homme qui se trouve dans l'Ăvangile Le fait et le MystĂšre de l'incarnation et de la mort et rĂ©surrection du Seigneur JĂ©sus-Christ, qui permettent Ă l'homme de participer Ă la vie divine, sont prĂ©sents dans l'Eucharistie, Pain de vie Ă©ternelle, car ils portent en eux la force pour vaincre la mort. Qui mange ma chair et boit mon sang aura la vie Ă©ternelle » Jn 6, 54. Aussi, la RĂ©surrection est-elle la source pĂ©renne de sens offerte Ă l' se trouve alors au centre de l'annonce diffusĂ©e par les chrĂ©tiens dans le monde depuis deux mille ans, selon laquelle JĂ©sus, le CrucifiĂ©, Ă©tait mort mais est ressuscitĂ© et nous, nous en sommes les tĂ©moins cf. 1 Co 15, 3-5.L'Eucharistie annonce la mort du Christ qui, dans tout ce qu'elle a de dramatique, peut ĂȘtre comprise par tous les hommes. Mais elle proclame aussi sa RĂ©surrection, qui exige la foi et l'ouverture Ă accueillir Dieu dans notre vie. La foi est le nouveau style de vie qui naĂźt de l'Eucharistie et qui porte en soi le sens dernier et dĂ©finitif de l'attente de la venue du la foi, l'Eucharistie ne peut ni ĂȘtre cĂ©lĂ©brĂ©e, ni exister, ainsi que le rappelle le trinĂŽme foi-liturgie-vie, si frĂ©quent dans les plans pastoraux. Sans la foi, il n'est mĂȘme pas question de parler du thĂšme de la participation active Ă la Comme le rappelle le CatĂ©chisme de l'Ăglise catholique, en reprenant saint IrĂ©nĂ©e L'Eucharistie est le rĂ©sumĂ© et la somme de notre foi "Notre maniĂšre de penser s'accorde avec l'Eucharistie, et l'Eucharistie en retour confirme notre maniĂšre de penser" » 53. Comment ne pas voir ici la rĂ©alisation de cette alliance avec Dieu dont l'homme a besoin pour vivre, l'alliance de la foi ? Si vous ne croyez pas, vous ne vous maintiendrez pas » Is 7, 9b, dit le Seigneur. L'Eucharistie est l'Alliance nouvelle et Ă©ternelle, le pacte et le testament que JĂ©sus a laissĂ©s dans le sacrement de son Corps et de son elle, en effet, l'Ăglise tout entiĂšre exprime sa foi aprĂšs avoir Ă©coutĂ© la Parole, on professe la foi dans le MystĂšre eucharistique, rĂ©vĂ©lation et don de Dieu lui-mĂȘme dans JĂ©sus, qui pousse les chrĂ©tiens Ă la donation pleine et parfaite d'eux-mĂȘmes. Dans l'Eucharistie, surtout, la foi signifie reconnaĂźtre et accueillir JĂ©sus-Christ comme dans une rencontre au cours de laquelle le fidĂšle est impliquĂ© en totalitĂ©, Ă l'exemple de Marie, modĂšle de foi rĂ©alisĂ©e en Les rĂ©ponses aux Lineamenta ne manquent pas de mettre en relief les caractĂ©ristiques de la foi comme conditions nĂ©cessaires Ă la cĂ©lĂ©bration de l'Eucharistie. En elle se manifeste la primautĂ© de la grĂące de Dieu qui est toujours Ă l'origine de tout et qui par le don de l'Esprit Saint nous fait comprendre son action mystĂ©rieuse dans le sacrement qui change le pain et le vin en Corps et en Sang de JĂ©sus et pour notre sanctification. Si on se rend Ă la Liturgie eucharistique sans croire Ă la grĂące et sans, au moins, le dĂ©sir d'ĂȘtre en Ă©tat de grĂące, il n'y a pas de participation adorante en esprit et en l'Eucharistie est proclamĂ©e la vĂ©ritĂ© de la Parole de Dieu rĂ©vĂ©lĂ©e en JĂ©sus, Verbe fait chair qui porte dĂ©jĂ en soi l'accomplissement ultime de l'histoire humaine. Si on se rend Ă la Liturgie eucharistique en porteur de doute au lieu d'une adhĂ©sion Ă la vĂ©ritĂ©, il n'y a pas de participation don de la libertĂ© que le CrĂ©ateur a offerte Ă sa crĂ©ature fait que la foi est un acte libre d'adhĂ©sion Ă la personne de JĂ©sus Chemin, VĂ©ritĂ© et Vie cf. Jn 14, 6. Il se fait connaĂźtre dans la liturgie de l'Eucharistie mais, en mĂȘme temps, il reste cachĂ© pour encourager la raison et l'intelligence du croyant Ă le chercher constamment jusqu'Ă ce qu'il le trouve prĂ©sent dans la vie. C'est lĂ l'action du MystĂšre auquel la liturgie conduit toujours plus profondĂ©ment. Les PĂšres l'appelaient rĂ©alise et complĂšte la foi, comme le dĂ©clarent les apĂŽtres Jacques et Paul cf. Jc 2, 14 et suiv. ; Rm 13, 10 ; Ga 5, 6. La foi change le coeur du croyant, elle le convertit et l'ouvre Ă l'amour. S'ils sont accompagnĂ©s de l'espĂ©rance, la foi et l'amour fondent l'essence du chrĂ©tien. L'Eucharistie est le sacrement de l'amour qui ouvre l'homme Ă l'amour et lui fait trouver son origine et sa raison d'ĂȘtre. Sans agapĂš, pas de vie dans l' ces caractĂ©ristiques entraĂźnent la participation Ă s'exprimer Ă©minemment dans l'obĂ©issance Ă la volontĂ© de Dieu, conformĂ©ment Ă la demande de la priĂšre du Notre PĂšre, en vue de la plĂ©nitude de la Communion. Il est certain que l'on peut participer Ă la Messe tout en n'Ă©tant pas dans les conditions nĂ©cessaires pour recevoir la Communion, mais il faut toujours nourrir le dĂ©sir et la volontĂ© de satisfaire ce besoin le plus tĂŽt La communion avec le Christ et avec l'Ăglise rend manifeste que la dimension personnelle de la foi tend en permanence vers la dimension ecclĂ©siale, tout comme le fait la liturgie dĂšs l'instant de la profession de foi baptismale. C'est pourquoi, sans BaptĂȘme, il est impossible d'accĂ©der Ă l'Eucharistie, qui prĂ©suppose la foi. Ainsi, si la grĂące du BaptĂȘme est perdue avec le pĂ©chĂ©, le retour Ă l'Eucharistie exige le baptĂȘme laborieux » qu'est la d'accĂ©der Ă l'Eucharistie, il est nĂ©cessaire de renouveler sa profession de foi, ce lien incontournable qui atteste la communion de chaque Ăglise particuliĂšre avec toutes les autres Ăglises de par le monde et, en premier lieu, avec l'Ăglise de Rome et son Ă©vĂȘque, principe nĂ©cessaire de l'unitĂ©. Il en est de mĂȘme dans l'Anaphore, lorsque sont proclamĂ©s les diptyques. Dans l'Eucharistie, nous manifestons notre foi personnelle et celle de l' participation Ă l'Eucharistie aiguise l'intelligence du mystĂšre qui englobe l'homme et sa vie, et permet au chrĂ©tien de dĂ©fendre sa foi devant des interprĂ©tations partielles ou erronĂ©es. Ce n'est pas un hasard si la liturgie fait intĂ©gralement partie de l'itinĂ©raire de foi qui se dĂ©roule durant toute la sens global de la foi est visible surtout dans le tĂ©moignage des martyrs, qui ont acceptĂ© librement la mort qui leur est infligĂ©e en raison de la haine envers leur foi, souvent pendant ou immĂ©diatement aprĂšs la CĂ©lĂ©bration eucharistique. Ils Ă©taient certains d'ĂȘtre dans la vĂ©ritĂ© et d'avoir la vie en suivant le Christ qui s'est offert librement, laissant dans l'Eucharistie le mĂ©morial de son sacrifice. Dans le martyre, elle se manifeste vĂ©ritablement de façon Ă©minente en tant que fons et culmen de la vie et de la mission de l'Ăglise, comme cela se produit dans nombre d'Ăglises qui subissent des persĂ©cutions ouvertes ou Ă partir des rĂ©ponses aux Lineamenta, on relĂšve gĂ©nĂ©ralement une certaine diminution de la perception du MystĂšre cĂ©lĂ©brĂ©. Le Don et le MystĂšre de l'Eucharistie ne sont pas toujours perçus en plĂ©nitude. On constate, en tous cas, des nuances en vertu des contextes culturels diffĂ©rents. Par exemple, dans les pays oĂč rĂšgne un climat gĂ©nĂ©ral de paix et de prospĂ©ritĂ© - principalement les pays occidentaux -, le MystĂšre eucharistique est vu par beaucoup comme l'accomplissement de la fĂȘte prescrite et comme un repas fraternel. Par contre, dans les pays dĂ©chirĂ©s par la guerre et les diffĂ©rents problĂšmes de l'existence, on peut remarquer une comprĂ©hension plus profonde du MystĂšre eucharistique dans son intĂ©gralitĂ©, c'est-Ă -dire Ă©galement dans la dimension sacrificatoire. CĂ©lĂ©brĂ© sur l'autel sans effusion de sang, le MystĂšre pascal confĂšre un sens spirituel trĂšs profond aux souffrances des chrĂ©tiens catholiques de ces pays, en les aidant Ă accepter celles-ci dans la participation au MystĂšre de la mort et de la rĂ©surrection de Notre Seigneur rĂ©ponses venant de l'Ăglise qui est en Afrique font allusion au fait que l'idĂ©e de sacrifice est un Ă©lĂ©ment constitutif des cultures de ce continent et que donc, si cette conception est Ă©levĂ©e de façon appropriĂ©e aprĂšs avoir Ă©tĂ© purifiĂ©e de tout Ă©lĂ©ment Ă©tranger Ă l'Ăvangile, elle est souvent pastoralement utilisĂ©e dans la catĂ©chĂšse pour mieux faire comprendre la dimension sacrificatoire de l' catĂ©chĂšse met en Ă©vidence la difficultĂ© de conserver Ă la fois le caractĂšre sacrificatoire et celui de vie en commun, l'accent retombant trĂšs souvent sur ce dernier affronter ces situations pastorales, de nombreuses rĂ©ponses aux Lineamenta souhaitent que soit efficacement et fidĂšlement appliquĂ©e la rĂ©forme liturgique rĂ©tablissant l'Ă©quilibre entre les diffĂ©rentes dimensions de l'Eucharistie. En cas de nĂ©cessitĂ©, quelque retouche aux normes liturgiques pourrait ĂȘtre envisagĂ©e. Il est en mĂȘme temps suggĂ©rĂ© de promouvoir une catĂ©chĂšse adĂ©quate Ă tous les niveaux, pour mieux faire comprendre que, dans l'Eucharistie, se renouvelle le MystĂšre pascal et qu'elle est le sacrifice de louange et de communion qui assure la croissance de la Il n'existe aucun doute quant aux effets importants de la rĂ©forme liturgique rĂ©alisĂ©e suivant l'esprit du Concile Vatican II. En effet, la liturgie post-conciliaire a beaucoup favorisĂ© la participation active, consciente et fĂ©conde des fidĂšles au Saint Sacrifice de l'autel 54.Toutefois, les rĂ©ponses parvenues d'un nombre relativement important de pays mettent en Ă©vidence, aussi bien dans le clergĂ© que chez les fidĂšles, des lacunes et des ombres dans la pratique de la CĂ©lĂ©bration eucharistique, qui semblent avoir leur origine dans un sens affaibli du sacrĂ© Ă propos du Sacrement. La sauvegarde de ce sens du sacrĂ© dĂ©pend fondamentalement de la conscience que l'Eucharistie est un Don et un MystĂšre, pour la mĂ©moire de laquelle sont nĂ©cessaires des signes et des mots correspondant Ă la nature souvent dans les rĂ©ponses aux Lineamenta sont signalĂ©s des actes qui portent atteinte au sens du sacrĂ©. Par exemple la nĂ©gligence dans l'utilisation des ornements liturgiques appropriĂ©s de la part du cĂ©lĂ©brant et des ministres, ainsi que le manque de dĂ©cence dans la mise vestimentaire des personnes participant Ă la Messe ; la ressemblance de certains chants utilisĂ©s pendant la CĂ©lĂ©bration, avec des chansons profanes ; le consentement tacite dans l'Ă©limination de certains gestes liturgiques parce que considĂ©rĂ©s comme trop traditionnels, tels que la gĂ©nuflexion devant le TrĂšs Saint Sacrement ; une distribution impropre de la Communion dans la main, en-dehors de toute catĂ©chĂšse adĂ©quate ; des attitudes peu respectueuses avant, pendant et aprĂšs la cĂ©lĂ©bration de la Sainte Messe, non seulement chez les laĂŻcs, mais aussi chez le cĂ©lĂ©brant lui-mĂȘme ; la mĂ©diocre qualitĂ© architecturale et artistique de certains Ă©difices sacrĂ©s ainsi que des objets destinĂ©s au culte ; des cas de syncrĂ©tisme dus Ă une inculturation inconsidĂ©rĂ©e des formes liturgiques, mĂȘlĂ©es Ă des Ă©lĂ©ments d'autres ces rĂ©alitĂ©s nĂ©gatives, plus frĂ©quentes dans la liturgie latine que dans les liturgies orientales, ne doivent pas crĂ©er de faux alarmismes, car elles sont limitĂ©es. Cependant, elles doivent provoquer une rĂ©flexion profonde et sincĂšre en vue de leur Ă©limination et faire en sorte que les Liturgies Eucharistiques deviennent des lieux de louange, de priĂšre, de communion, d'Ă©coute, de silence et d'adoration, dans le respect du mystĂšre de Dieu qui se rĂ©vĂšle dans le Christ, sous la forme du Pain et du Vin, et dans la joie respectueuse de se sentir membre d'une communautĂ© de fidĂšles rĂ©conciliĂ©s avec Dieu le PĂšre, dans la grĂące de l'Esprit Saint. L'Eucharistie est le point le plus sacrĂ© et Ă©levĂ© de la priĂšre. Elle est la grande priĂšre. Chaque fois en effet que vous mangez ce pain et que vous buvez Ă cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'Ă ce qu'il vienne. » 1 Co 11, 2635. Dans chaque CĂ©lĂ©bration eucharistique est renouvelĂ© le MystĂšre pascal de la mort et de la rĂ©surrection du Seigneur JĂ©sus-Christ, Pain rompu pour la vie du monde et Sang versĂ© pour la rĂ©demption des hommes et la libĂ©ration du cosmos cf. Rm 8, 19-23.Le thĂšme synodal doit faire Ă nouveau dĂ©couvrir le MystĂšre pascal de JĂ©sus comme MystĂšre du salut, dont jaillissent la vie et la mission de l'Ăglise. L'Eucharistie se rĂ©vĂšle comme le Don le Seigneur se donne lui-mĂȘme, c'est Dieu avec nous. L'Eucharistie, c'est sa Personne et sa vie pour nous. Avec l'Eucharistie, le Seigneur exerce la mission sacerdotale, prophĂ©tique et royale. C'est bien vrai ! Le Seigneur est ressuscitĂ© et est apparu Ă Simon ! » Lc 24, 34, disaient les ApĂŽtres et les disciples. Saint Paul exhorte TimothĂ©e Souviens-toi de JĂ©sus-Christ, ressuscitĂ© d'entre les morts » 2 Tm 2, 8. Ă propos justement du tĂ©moignage apostolique, saint Jean Chrysostome observe Aussi, il est Ă©vident que s'ils ne l'avaient pas vu ressuscitĂ© et s'ils n'avaient pas eu une preuve indĂ©niable de sa puissance, ils ne se seraient pas exposĂ©s Ă tant de dangers » 55.Dans un certain sens, l'homme est capable de tout vouloir, mais il n'a en son pouvoir que ce qu'il rĂ©ussit Ă concrĂ©tiser. La mort et ce qui la prĂ©cĂšde, tout comme la maladie et la souffrance, indiquent la limite intrinsĂšque de la libertĂ© de choix qui est celle de l'homme. Avec la RĂ©surrection, JĂ©sus instaure dans l'histoire de l'humanitĂ© la graine de l'espĂ©rance dĂ©finitive la victoire sur la mort. En fin de compte, c'est lĂ le sommet de la rĂ©vĂ©lation qu'il rĂ©alise. La mort est vaincue parce que le pĂ©chĂ© a Ă©tĂ© dĂ©truit et que l'homme a Ă©tĂ© rĂ©conciliĂ© avec Dieu, mais aussi parce que la vie a Ă©tĂ© rendue et est donnĂ©e, pour l'Ă©ternitĂ©, Ă ceux qui croient dans le Christ. Le signe concret de cette espĂ©rance, c'est le Seigneur JĂ©sus qui le donne, Ă travers sa volontĂ© que l'Ăglise soit son Corps mystique. En effet, les croyants sont morts et ressuscitĂ©s avec le Christ cf. Rm 6, 1-11.36. Il convient d'expliquer le nom de l'Eucharistie et d'en approfondir le contenu si l'on veut que soit compris le culte CatĂ©chisme de l'Ăglise catholique Ă©nonce les noms par lequel ce Sacrement est appelĂ© en premier lieu, Eucharistie 56, puis Repas du Seigneur, aussi bien comme commĂ©moration du repas pascal qu'il a cĂ©lĂ©brĂ© que comme anticipation du repas des noces de l'Agneau dans la JĂ©rusalem cĂ©leste ; fraction du pain, rite qui souligne le partage de la communion Ă un seul Corps et qui fonde la Synaxis ou AssemblĂ©e Eucharistique, expression visible de l'Ăglise ; MĂ©morial de la passion et de la rĂ©surrection ; Saint Sacrifice, parce qu'il actualise l'unique sacrifice du Christ Sauveur ; Sainte et Divine Liturgie, S aints MystĂšres, TrĂšs Saint Sacrement, Choses Saintes, RemĂšde d'immortalitĂ©, Viatique, Sainte Messe, pour souligner la dimension est important de faire comprendre le sens de ces mots, sans en omettre aucun, si l'on veut que la catĂ©chĂšse soit complĂšte, et la condition d'une participation vĂ©ritablement consciente Ă la Dans les rĂ©ponses et les observations aux Lineamenta, on constate une exigence rĂ©pandue d'approfondir la nature sacrificatoire de l'Eucharistie et la demande d'exposer cette vĂ©ritĂ© de notre foi avec toujours plus clartĂ©, en conformitĂ© au rĂ©cent MagistĂšre de l' Concile Vatican II avait dĂ©jĂ promu la rĂ©flexion thĂ©ologique sur le sens du sacrifice de JĂ©sus, en tant qu'offrande pleine, libre et gratuite Ă Dieu le PĂšre pour le salut du monde. Parmi les nombreux textes qui mentionnent cet aspect, il faut accorder une attention particuliĂšre Ă celui qui, dans la Constitution dogmatique Lumen gentium, concerne l'exercice du sacerdoce ministĂ©riel Les prĂȘtres [...] exercent leur fonction sacrĂ©e [lorsque] tenant la place du Christ et proclamant son MystĂšre, ils joignent les priĂšres des fidĂšles au sacrifice de leur Chef et, dans le sacrifice de la messe, ils rendent prĂ©sent Ă nouveau et appliquent jusqu'Ă la venue du Sauveur cf. 1 Co 11, 26 l'unique sacrifice du Nouveau Testament, celui du Christ, qui s'est offert une fois pour toutes au PĂšre commun comme victime immaculĂ©e cf. He 9, 11-28 » 57.Ă ce propos, le CatĂ©chisme de l'Ăglise catholique 58 prĂ©sente une sous-partie intitulĂ©e le sacrifice sacramentel action de grĂące, mĂ©morial, prĂ©sence dont il ressort que le nom principal, qui englobe tous les autres, est sacrifice sacramentel ; c'est-Ă -dire la mort du Christ pour nous sauver du pĂ©chĂ© par son sacrifice, ce qui est rendu possible Ă chacun Ă travers le sacrement. Aussi l'action de grĂące est-elle rendue pour le sacrifice, le mĂ©morial de son sacrifice, la prĂ©sence de son sacrifice dans le corps donnĂ© et dans le sang versĂ©. L'action de grĂące est adressĂ©e Ă Dieu pour la crĂ©ation et pour le salut du l'Eucharistie de cette façon permet de dĂ©passer la dialectique entre le sacrifice et la rencontre. En effet, si le deuxiĂšme mot est compris comme le synonyme de repas, il inclut le sacrifice du fait qu'il s'agit du repas de l'Agneau immolĂ© ; s'il est compris comme le synonyme de communion, il manifeste la fin ou le sommet de l' Ecclesia de Eucharistia, sur le Sacrifice eucharistique 59, enseigne que l'Ăglise prĂ©sente Ă nouveau le sacrifice du Christ sous forme d'intercession Ă©galement, parce que le Fils lui-mĂȘme s'est offert dans sa chair, et que de ce fait il est mĂ©diateur entre l'homme et le PĂšre. L'Ăglise du Christ est unie Ă cette offrande dans l'Anaphore, ou PriĂšre Eucharistique. Bien que sans effusion de sang, cette offrande n'est pas nouvelle elle est la mĂȘme que celle accomplie sur la Croix. C'est dans ce sens que doit ĂȘtre lu le rappel de l'Encyclique La Messe rend prĂ©sent le sacrifice de la Croix, elle ne s'y ajoute pas et elle ne le multiplie pas » 60. Le fait d'affirmer que cela se produit Ă cause de l'amour sacrificatoire du Seigneur sert Ă reprendre ce qui est dit dans l' L'incarnation, la mort et rĂ©surrection, l'Ascension et la PentecĂŽte sont des Ă©vĂ©nements qui se sont rĂ©ellement produits et ils permettent de comprendre que la prĂ©sence permanente et substantielle du Seigneur dans le sacrement n'est pas simplement une typologie ou une mĂ©taphore. Au contraire, si le sacrement est prĂ©sentĂ© seulement comme un symbole de la prĂ©sence du Christ, c'est parce qu'existe alors le doute que Dieu puisse intervenir sur des rĂ©alitĂ©s matĂ©rielles. Aussi, en se situant dans le contexte des autres modes possibles de prĂ©sence, le MystĂšre pascal permet de saisir la nature de la prĂ©sence eucharistique, donnĂ©e par la transformation des espĂšces, c'est-Ă -dire par la transsubstantiation. Le pain devient le Corps donnĂ©, rompu pour notre salut ; Corpus Christi salva me ; le vin devient le Sang versĂ©, surabondance de dĂ©lices divins Sanguis Christi, inebria me 61. DĂ©passer l'Ă©cart entre la pauvretĂ© des espĂšces sacramentelles et JĂ©sus-Christ qui se donne vĂ©ritablement et substantiellement, permet Ă l'Eucharistie de semer dans le monde le germe de l'histoire nouvelle 62. Le MystĂšre pascal confirme la condescendance de Dieu et la kenosis du Fils, en prĂ©sence de la transcendance absolue de la les mots de JĂ©sus Prenez et mangez » indiquent-ils avant tout le don qu'il nous fait de soi. DeuxiĂšmement, ils portent en eux la fraternitĂ© de la table, l'unitĂ© de la communautĂ© de l'Ăglise, l'engagement Ă partager le pain avec ceux qui n'en ont pas. L'ensemble gĂ©nĂšre l'adoration, c'est-Ă -dire la reconnaissance permanente du Seigneur qui accompagne le chemin du Peuple de transsubstantiation se produit dans la consĂ©cration du pain et du vin. Ă ce sujet, les rĂ©ponses recommandent d'expliquer la thĂ©ologie de la consĂ©cration Ă la lumiĂšre des traditions ecclĂ©siales d'Orient et d'Occident, en particulier Ă propos de la consĂ©cration en tant qu'imitation du Seigneur dans ce qu'il a fait et ordonnĂ© dans la CĂšne, et de l'invocation de l'Esprit Saint dans l'Ă©piclĂšse. Une thĂ©ologie plus claire de la consĂ©cration pourrait ĂȘtre trĂšs utile pour le dialogue oecumĂ©nique avec les Ăglises orientales avec lesquelles il n'y a pas encore de pleine communion. Cette clartĂ© serait Ă©galement utile pour Ă©liminer certaines ombres signalĂ©es par les rĂ©ponses aux Lineamenta comme, par exemple l'emploi d'hosties confectionnĂ©es avec du levain et autres ingrĂ©dients ; la cĂ©lĂ©bration avec du pain commun ; l'improvisation de la PriĂšre Eucharistique, la rĂ©citation d'une partie ou de toute cette priĂšre par les fidĂšles, Ă la demande insistante du cĂ©lĂ©brant ; la fractio panis au moment de la rĂ©elle39. C'est le Seigneur lui-mĂȘme qui a voulu ĂȘtre prĂ©sent dans le sacrement pour ĂȘtre prĂšs de l'homme et le nourrir de son Corps et pour rester au sein de la communautĂ© ecclĂ©siale. L'homme rĂ©pond par sa foi dans la prĂ©sence rĂ©elle et substantielle, comme cela est rappelĂ© dans certaines rĂ©ponses, sur la base des Encycliques Ecclesia de Eucharistia et Mysterium fidei. En mĂȘme temps que la foi en la prĂ©sence du Christ dans le sacrement, d'autres aspects doivent aussi ĂȘtre rappelĂ©s le sens du mystĂšre et les attitudes qui l'expriment, la place du tabernacle, la solennitĂ© de la cĂ©lĂ©bration, la valeur eschatologique, c'est-Ă -dire le sacrement comme gage de la gloire ; en effet, celui-ci est aussi anticipation de la rĂ©alitĂ© derniĂšre et Ă©ternelle pendant le pĂšlerinage vers la maison du PĂšre cĂ©leste, comme cela est manifestĂ©, par exemple, dans l'attente nuptiale des personnes sa Lettre apostolique Mane nobiscum Domine pour l'AnnĂ©e de l'Eucharistie, Jean-Paul II proposait cette synthĂšse de la doctrine de la prĂ©sence du Christ vivant dans son Ăglise Toutes ces dimensions de l'Eucharistie se rejoignent dans un aspect qui, plus que tous les autres, met notre foi Ă l'Ă©preuve, Ă savoir celui du mystĂšre de la prĂ©sence rĂ©elle ». Avec toute la tradition de l'Ăglise, nous croyons que, sous les espĂšces eucharistiques, JĂ©sus est rĂ©ellement prĂ©sent. Il s'agit d'une prĂ©sence qui - comme l'a si bien dit le Pape Paul VI - est dite rĂ©elle » non par exclusion, comme si les autres formes de prĂ©sence n'Ă©taient pas rĂ©elles, mais par antonomase, car, en vertu de cette prĂ©sence, le Christ tout entier se rend substantiellement prĂ©sent dans la rĂ©alitĂ© de son corps et de son sang. C'est pourquoi la foi nous demande de nous tenir devant l'Eucharistie avec la conscience que nous sommes devant le Christ lui-mĂȘme. C'est sa prĂ©sence mĂȘme qui donne Ă toutes les autres dimensions - repas, mĂ©morial de la PĂąque, anticipation eschatologique - une signification qui va bien au-delĂ d'un pur symbolisme. L'Eucharistie est mystĂšre de prĂ©sence, par lequel se rĂ©alise de maniĂšre Ă©minente la promesse de JĂ©sus de rester avec nous jusqu'Ă la fin du monde » 63.Cette citation affirme la donnĂ©e doctrinale rappelĂ©e dans diverses rĂ©ponses aux Lineamenta Celui qui rĂ©side secrĂštement dans le Sacrement est le MĂ©diateur rempli de majestĂ© entre Dieu et l'homme, le Grand PrĂȘtre souverain, le MaĂźtre divin, le Juge des vivants et des morts, le Dieu-Homme, la Parole incarnĂ©e, Celui qui renferme de façon mystĂ©rieuse tous les fidĂšles dans la grande communautĂ© de l'Ăglise. C'est ainsi qu'il se prĂ©sente dans la Cependant, Ă partir de certaines rĂ©ponses aux Lineamenta, il ressort que parfois sont diffusĂ©es des dĂ©clarations contraires Ă la transsubstantiation et Ă la prĂ©sence rĂ©elle, comprise seulement en tant que symbole, et que certains comportements manifestent cette conviction de façon implicite. Comme de nombreuses rĂ©ponses le font remarquer, il semble quelquefois que, dans la liturgie, certains agissent comme animateurs devant attirer l'attention du public sur leur propre personne, plutĂŽt qu'en serviteurs du Christ appelĂ©s Ă conduire les fidĂšles Ă s'unir Ă lui 64. Bien Ă©videmment tout cela a une rĂ©percussion nĂ©gative sur le peuple et risque ainsi de troubler sa comprĂ©hension et sa foi dans la prĂ©sence rĂ©elle du Christ dans le la tradition de l'Ăglise, un vĂ©ritable langage des gestes liturgiques s'est créé dans le but d'exprimer la foi authentique dans la prĂ©sence rĂ©elle du Christ dans l'Eucharistie comme, par exemple, la purification mĂ©ticuleuse des vases sacrĂ©s aprĂšs la Communion ou lorsque l'hostie tombe sur le sol, la gĂ©nuflexion devant le tabernacle, l'emploi des plateaux de Communion, le renouvellement rĂ©gulier des hosties conservĂ©es dans le tabernacle, le rangement de la clef du tabernacle en un lieu sĂ»r, l'attitude correcte et le recueillement du cĂ©lĂ©brant conformĂ©ment au caractĂšre transcendant et divin du Sacrement. Omettre ou nĂ©gliger ces signes sacrĂ©s, qui recĂšlent un sens plus profond et plus vaste par rapport Ă leur aspect extĂ©rieur, ne contribue certainement pas Ă conserver une foi forte dans la prĂ©sence rĂ©elle du Christ dans le Sacrement. Aussi, dans les rĂ©ponses il est recommandĂ© que les signes et les symboles exprimant la foi dans la prĂ©sence rĂ©elle soient l'objet d'une mystagogie et d'une catĂ©chĂšse liturgique En outre, il ne faut pas oublier que l'expression de la foi en la prĂ©sence rĂ©elle du Seigneur mort et ressuscitĂ© dans le TrĂšs Saint Sacrement culmine dans l'Adoration eucharistique, tradition qui, dans l'Ăglise latine, a des racines profondes. Comme le soulignent avec justesse de nombreuses rĂ©ponses aux Lineamenta, cette pratique ne devrait pas ĂȘtre prĂ©sentĂ©e en discontinuitĂ© avec la CĂ©lĂ©bration eucharistique, mais comme sa prolongation naturelle. Ces mĂȘmes rĂ©ponses indiquent que, dans certaines Ăglises particuliĂšres, on constate un rĂ©veil de l'Adoration eucharistique, qui doit, dans tous les cas, se dĂ©rouler dignement et position du tabernacle aussi dans un lieu aisĂ©ment visible est une autre façon de mettre en Ă©vidence la foi en la prĂ©sence du Christ dans le TrĂšs Saint Sacrement. Ă ce propos, les rĂ©ponses aux Lineamenta demandent une rĂ©flexion plus approfondie sur le juste emplacement du tabernacle dans les Ă©glises, conformĂ©ment aux dispositions canoniques 65. VĂ©rification pourrait ĂȘtre faite de ce que le dĂ©placement du tabernacle du centre du sanctuaire en un lieu Ă©cartĂ© et dĂ©pourvu de solennitĂ©, dans une chapelle isolĂ©e, ou encore celui du siĂšge du cĂ©lĂ©brant installĂ© dans une position centrale ou devant lui - comme cela a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© dans de nombreuses adaptations d'Ă©glises anciennes ou dans celles de nouvelle construction - ne soient pas, d'une maniĂšre ou d'une autre, Ă l'origine de la diminution de la foi en la prĂ©sence ressort aussi des rĂ©ponses que, lĂ oĂč des instructions ont Ă©tĂ© donnĂ©es en vue de la construction et de la restructuration des Ă©glises, en insistant particuliĂšrement sur la place du tabernacle, afin que celui-ci exprime la conscience de la prĂ©sence rĂ©elle, des rĂ©sultats positifs ont Ă©tĂ© atteints, comme la croissance de la foi et de l'adoration. Les Ă©glises doivent rester des lieux de priĂšre et d'adoration, et non devenir des musĂ©es. Cela vaut aussi pour les cathĂ©drales et les basiliques d'une valeur historique et artistique PARTIE L'EUCHARISTIE DANS LA VIE DE L'ĂGLISE Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu'Ă la fin du monde. » Mt 28, 30 Nous te rendons grĂące car tu nous as choisis pour servir en ta prĂ©sence. » 6642. La cĂ©lĂ©bration de la Sainte Messe commence avec la reconnaissance que Dieu est prĂ©sent lĂ oĂč deux personnes ou plus sont rĂ©unies en son nom, et que nous nous trouvons devant lui. Lorsque nous participons Ă la Messe, nous devons avoir conscience de nous trouver Ă la source de la grĂące Nos chants n'ajoutent rien Ă ce que tu es, mais ils nous rapprochent de toi » 67. Dans la liturgie, l'homme ne se regarde pas lui-mĂȘme, il regarde n'est pas notre louange qui fait l'Eucharistie, mais l'action de Dieu. L'Eucharistie est au centre de la liturgie cosmique oĂč la TrinitĂ© est prĂ©sente, Ă©ternellement adorĂ©e par Marie et par les anges qui servent Dieu, qui nous offrent un modĂšle de service. Le Dieu Un et Trine est aussi adorĂ© par les saints et les justes qui jouissent de sa vision bienheureuse et intercĂšdent pour nous, tout comme par les Ăąmes des fidĂšles qui se purifient dans l'attente de voir Dieu. C'est ici que l'Ăglise se manifeste en tant que famille de Dieu, ainsi que l'enseigne le Concile Vatican II et, rĂ©cemment, l'Exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in Africa 68.Le culte rendu au Seigneur et aux saints a son centre dans le MystĂšre pascal Dans les anniversaires des saints, l'Ăglise proclame le MystĂšre pascal en ces saints qui ont souffert avec le Christ et sont glorifiĂ©s avec lui »69. Cette liturgie de communion, qui unit le ciel et la terre, est cĂ©lĂ©brĂ©e pour le salut de tous les hommes, et Ă©galement de ceux qui ne croient pas. Rappeler la liturgie cĂ©leste ne veut pas dire se dĂ©tacher de celle qui est terrestre, mais vouloir saisir dans celle-ci la dimension itinĂ©rante et La cĂ©lĂ©bration de l'Eucharistie a une structure et des Ă©lĂ©ments propres exposĂ©s dans la PrĂ©sentation gĂ©nĂ©rale du Missel romain et dans l'Instruction pour l'application des prescriptions liturgiques du Code des Canons des Ăglises orientales, en particulier dans la tradition byzantine, la plus rĂ©pandue dans les Ăglises orientales catholiques, mais aussi dans les autres traditions. Il faut que soit rĂ©affirmĂ© que la cĂ©lĂ©bration de l'Eucharistie nĂ©cessite que le prĂȘtre et les ministres observent avec humilitĂ© ces normes faciliter le respect et la vĂ©nĂ©ration dus Ă l'Eucharistie, il est souhaitable surtout que les ministres se prĂ©parent par la priĂšre Ă la cĂ©lĂ©bration du Sacrifice eucharistique - au cours duquel le Seigneur devient prĂ©sent entre leurs mains - et qu'ensuite ils rendent grĂące Ă Dieu 70.HĂ©las, comme certaines rĂ©ponses le signalent, ces temps rĂ©servĂ©s Ă la prĂ©paration et Ă l'action de grĂące ne sont pas toujours observĂ©s. Pourtant, force est de reconnaĂźtre que nombreux sont les Ă©vĂȘques, les prĂȘtres, les diacres et les laĂŻcs qui louent le Seigneur et lui rendent grĂące, en en tirant un profit spirituel certain. Ă ce sujet, il ne faut pas nĂ©gliger l'appel insistant lancĂ© par un grand nombre de rĂ©ponses, Ă se prĂ©parer Ă la CĂ©lĂ©bration par le silence et la priĂšre, en puisant aux vĂ©nĂ©rables traditions du Pour aider Ă crĂ©er cet esprit de priĂšre, seront utiles non seulement la conscience, chez le cĂ©lĂ©brant, du grand MystĂšre qu'il va accomplir, mais aussi l'usage de certains signes comme l'encens, symbole de la priĂšre qui s'Ă©lĂšve Ă Dieu, selon les paroles du Psaume Que monte ma priĂšre, en encens devant ta face, les mains que j'Ă©lĂšve, en offrande du soir »Ps 140, 2.Un minimum d'assistance et de collaboration de la part des laĂŻcs pour cĂ©lĂ©brer dignement les Saints MystĂšres contribue Ă©galement Ă crĂ©er un climat de sĂ©rĂ©nitĂ© appropriĂ© pour la Liturgie eucharistique. Parfois, les cĂ©lĂ©brants remplissent aussi les fonctions de cĂ©rĂ©moniaires, rĂ©primandent les personnes, donnent des ordres et se soucient de tout, mĂȘme dans la phase prĂ©paratoire de la CĂ©lĂ©bration eucharistique. Le prĂȘtre aurait au contraire besoin de l'assistance de lecteurs, d'acolytes, de ministres, de laĂŻcs afin de pouvoir se concentrer sur les MystĂšres sacrĂ©s qu'il cĂ©lĂšbre, transmettant cette attitude de paix et de recueillement Ă toute l'assemblĂ©e rĂ©unie autour de l'autel du Seigneur. Ainsi, de nombreuses rĂ©ponses proposent de renforcer la collaboration des laĂŻcs convenablement prĂ©parĂ©s et de rĂ©introduire le service des hostiaires, des laĂŻcs disponibles surtout Ă l'accueil des fidĂšles dans l'Ă©glise, afin que l'ordre soit respectĂ© dans la CĂ©lĂ©bration eucharistique, et de veiller Ă ce que la Communion ne soit pas distribuĂ©e Ă des personnes Le chant d'entrĂ©e, le signe de croix, le salut, l'hymne du Gloria lorsqu'il est prĂ©vu, dans le rite romain ; les antiennes, les litanies, l'hymne Unigenito, dans le rite byzantin et dans d'autres rites tels que l'ambrosien, le mozarabe et les anciens rites orientaux, servent Ă prĂ©parer les fidĂšles Ă la conscience de se trouver en prĂ©sence de Dieu, et ce avant d'Ă©couter sa Parole et de lui rendre grĂące avec l'Eucharistie. L'acte pĂ©nitentiel en particulier rappelle l'attitude nĂ©cessaire pour cĂ©lĂ©brer les Saints MystĂšres celle du publicain qui reconnaĂźt humblement d'ĂȘtre pĂ©cheur. Tout en n'ayant pas valeur de sacrement, il rappelle le lien indissoluble entre la PĂ©nitence et l'Eucharistie ; ce lien est particuliĂšrement observĂ© dans les Ăglises orientales catholiques. Et lorsqu'il est remplacĂ© par l'aspersion d'eau bĂ©nite, il renvoie au BaptĂȘme, principe de vie nouvelle, par lequel nous avons renoncĂ© aux oeuvres du Malin. Aussi, dĂšs le dĂ©but, il nous est rappelĂ© que pour aller communier, nous devons ĂȘtre purifiĂ©s par la pĂ©nitence, libres de toute dispute et division, qui sont contraires au signe de l'unitĂ© qu'est l'Eucharistie. Dans la catĂ©chĂšse, il est important d'illustrer ces aspects et, en particulier, de clarifier le fait que l'acte pĂ©nitentiel ne remet pas les pĂ©chĂ©s graves, pour lesquels il est nĂ©cessaire d'accĂ©der au sacrement de la Les lectures bibliques, le Psaume responsorial, l'acclamation avant l'Ăvangile, l'homĂ©lie et la profession de foi constituent la Liturgie de la Parole. Dieu nous a parlĂ© par l'intermĂ©diaire de son Fils, sa Parole incarnĂ©e. La Parole divine est unique, et puisqu'elle actualise ce qu'elle proclame, elle devient en mĂȘme temps le Pain de vie, signe accompli par JĂ©sus-Christ. Reprenant le rĂ©cit d'EmmaĂŒs, le Pape Jean-Paul II montrait le lien insĂ©parable qui existe entre l'autel de la Parole et celui de l'Eucharistie 71. C'est pourquoi, en union avec la Liturgie eucharistique, celle de la Parole qualifie la CĂ©lĂ©bration comme un acte de culte unique, qui n'admet aucune liturgie de la Parole nous relie Ă la rĂ©vĂ©lation que Dieu a faite dans l'Ancien Testament. L'immense richesse de la prĂ©sence puissante de Dieu, qui fut la gloire du Peuple Ă©lu d'IsraĂ«l, est venue faire partie de la liturgie catholique, Ă©clairĂ©e par la lumiĂšre du Verbe incarnĂ©, mort et ressuscitĂ© pour tous les outre, comme le rappelle le Concile Vatican II, la rĂ©vĂ©lation de JĂ©sus va au-delĂ de la codification du texte des Ăcritures qui ne l'exprime pas en totalitĂ© 72. Sa parole reste vivante dans la vie de l'Ăglise, qui la transmet au cours des siĂšcles, la rendant accessible dans le signe sacramentel. L'annonce faite par JĂ©sus n'est pas sĂ©parĂ©e de sa prĂ©sence dans le sacrement, et cela crĂ©e une unitĂ© jamais rĂ©alisĂ©e auparavant, et jamais rĂ©itĂ©rĂ©e par la incarnation, sa passion, sa mort et sa rĂ©surrection constituent une parole et un Ă©vĂ©nement Ă voir et Ă contempler. La parole renvoie Ă l'Ă©vĂ©nement. Le MystĂšre eucharistique accompagnera pour toujours la vie de l'Ăglise comme synthĂšse de parole et d'Ă©vĂ©nement, engendrant la contemplation. Dans le rite romain et dans la Petite entrĂ©e byzantine, tout cela est rappelĂ© par la vĂ©nĂ©ration et l'honneur dont l'ĂvangĂ©liaire est l'objet, comme l'entrĂ©e mystique du Verbe incarnĂ© et sa prĂ©sence parmi l'assemblĂ©e des Ă ce propos, il a Ă©tĂ© relevĂ© que la Parole de Dieu n'est pas toujours proclamĂ©e de façon adĂ©quate. Il serait nĂ©cessaire d'amĂ©liorer le service des lecteurs pour transmettre aux fidĂšles toute la beautĂ© du contenu et de la forme de la Parole que Dieu adresse Ă son peuple. En certains endroits, oĂč prĂ©vaut l'habitude de lire deux lectures seulement les dimanches et fĂȘtes d'obligation, on dĂ©plore le manque de connaissance des Lettres et des Actes des ApĂŽtres. Il est opportun, pourtant, de rappeler que ces lectures, qui se rĂ©fĂšrent Ă l'action de Dieu dans la communautĂ© primitive, ne doivent pas ĂȘtre partie importante de la liturgie de la Parole est constituĂ©e par l'homĂ©lie, tenue par le ministre, afin d'aider les fidĂšles Ă placer leur coeur et leur esprit Ă l'Ă©coute de la Parole de Dieu. Pour ce faire, le type d'homĂ©lie conseillĂ© par un grand nombre est l'homĂ©lie mystagogique, qui permet d'introduire les fidĂšles dans les MystĂšres SacrĂ©s en cours de cĂ©lĂ©bration, selon les lectures proclamĂ©es, dans le but d'Ă©clairer la vie de chacun grĂące Ă la lumiĂšre de JĂ©sus-Christ, en Ă©vitant toute allusion ou rĂ©fĂ©rence non appropriĂ©e ou ayant bien prĂ©sents Ă l'esprit les passages des Saintes Ăcritures, on pourrait penser aux homĂ©lies thĂ©matiques qui, tout au long de l'annĂ©e liturgique, peuvent prĂ©senter Ă nouveau les grands thĂšmes de la foi chrĂ©tienne le Credo ; le Notre PĂšre ; la structure de la Sainte Messe ; les Dix Commandements, et d'autres encore. Ă ce sujet, il pourrait ĂȘtre fait usage du matĂ©riel Ă©laborĂ© par les Commissions compĂ©tentes des ConfĂ©rences Ă©piscopales ou des Synodes des ĂvĂȘques des Ăglises orientales catholiques sui iuris, ou encore d'autres organismes spĂ©cialisĂ©s dans la pastorale. Dans les Ăglises orientales catholiques, on dĂ©plore des homĂ©lies sans aucun lien avec les lectures de la liturgie, du fait que tous les ans les mĂȘmes lectures se rĂ©pĂštent aux mĂȘmes Les rĂ©ponses aux Lineamenta recommandent que la PrĂ©sentation des dons serve surtout Ă appeler l'attention sur le pain et sur le vin, qui deviendront le Corps et le Sang du Seigneur. C'est sur eux que doit porter l'importance, avant les autres dons pour le culte et la charitĂ©, du fait que c'est pour eux que l'autel est prĂ©parĂ© et ornĂ©. En outre, ces dons renvoient au grand Don d'amour, l'Eucharistie, qui imprime l'Ă©lan Ă la charitĂ© envers les plus pauvres et les rapport avec cet argument, il est nĂ©cessaire d'expliquer, par une catĂ©chĂšse appropriĂ©e, l'importance de l'aumĂŽne pendant les CĂ©lĂ©brations eucharistiques, celle qui est destinĂ©e aux pauvres et celle pour les besoins de l'Ăglise. On verrait ainsi se crĂ©er et se dĂ©velopper la conscience de la dimension sociale de l'Eucharistie. Il faut renforcer cette conscience surtout dans les pays oĂč l'Ăglise ne peut exercer librement cette activitĂ© caritative. Les fidĂšles doivent ĂȘtre exhortĂ©s Ă aider ceux qui sont dans le La PrĂ©sentation des dons est suivie de la PriĂšre eucharistique qui, dans les diffĂ©rentes formes existant en Orient et en Occident, voit l'Ăglise Ă la lumiĂšre du MystĂšre de la TrinitĂ©, avec son dĂ©but, dans la crĂ©ation, son sommet, dans le MystĂšre Pascal, et son but ultime dans la rĂ©capitulation de tout dans le Christ Ă la fin des temps. C'est pour cela que le cĂ©lĂ©brant invite les fidĂšles Ă Ă©lever leurs coeurs vers le Seigneur. Le mot mĂȘme d'Anaphore signifie Ă©lever les Dons et nous-mĂȘmes au PĂšre, nous adresser au Seigneur dont vient le l'Ă©piclĂšse, l'Ăglise supplie le PĂšre d'envoyer l'Esprit Saint, pour qu'avec sa puissance il descende sur les Dons. Dans l'Ă©piclĂšse qui suit la consĂ©cration dans la liturgie orientale, est accentuĂ© le lien entre l'Eucharistie et le MystĂšre de PentecĂŽte, effusion de l'Esprit sur la communautĂ© rassemblĂ©e Seigneur, tout comme tu as envoyĂ© ton Esprit Saint sur tes disciples saints et tes ApĂŽtres purs et saints, envoie aussi sur nous ton Esprit Saint pour qu'il sanctifie notre Ăąme, notre corps et notre esprit » 73. L'invocation Ă l'Esprit concerne tous ceux qui entendent communier afin qu'ils puissent avoir la force de se donner les uns aux autres, et de vivre selon le sacrement qu'ils sein de la PriĂšre eucharistique, le rĂ©cit de l'institution, avec les mots de JĂ©sus sur le pain et sur le vin, occupe la place centrale c'est la consĂ©cration, moment solennel au cours duquel se rĂ©alise la prĂ©sence rĂ©elle du Seigneur ressuscitĂ© sous les EspĂšces du Pain et du Vin. Elle garantit la continuitĂ© Ă©ternelle de l'Eucharistie, depuis le Christ jusqu'aux ApĂŽtres et Ă leurs successeurs et collaborateurs, les Ă©vĂȘques et les prĂȘtres qui, de par le ministĂšre hiĂ©rarchique, agissent au nom du Seigneur pour le bien de l' continuitĂ© s'exprime tout particuliĂšrement dans l'intercession Souviens-toi, Seigneur, de ton Ăglise rĂ©pandue Ă travers le monde » 74. Ici, la cĂ©lĂ©bration de l'Eucharistie montre qu'elle est un acte profond de l'Ăglise dans son universalitĂ©, antĂ©rieur Ă toute autre distinction particuliĂšre et d'ĂȘtre rĂ©pandue dans le monde, l'assemblĂ©e eucharistique, par les intercessions, entre dans la communion des saints, se projette vers le Royaume, mais est consciente qu'elle vit ici-bas. Aussi, dans la priĂšre, elle n'oublie pas les difficultĂ©s qu'elle rencontre, les persĂ©cutions qu'elle supporte, les calamitĂ©s naturelles, les guerres, et invoque surtout les dons de l'unitĂ© et de la l'Esprit qui imprime Ă la grande priĂšre l'orientation intĂ©rieure vers le Seigneur JĂ©sus pour que l'offrande soit portĂ©e par [son] ange en prĂ©sence de [sa] gloire sur [son] autel cĂ©leste » 75 et que soit louĂ©e la TrinitĂ© per Ipsum, cum Ipso et in Ipso », avec le consentement du Peuple de Dieu qui proclame La PrĂ©sentation gĂ©nĂ©rale du Missel romain recommande que reçoivent la Communion les fidĂšles bien prĂ©parĂ©s » 76. La bonne prĂ©paration naĂźt du discernement que le Corps du Seigneur n'est pas un pain commun, mais un Pain de vie, qui attend tous ceux qui se sont rĂ©conciliĂ©s avec le PĂšre. Tout comme le partage de l'autel entre les hommes prĂ©suppose la concorde, de mĂȘme l'Eucharistie est le sacrement des rĂ©conciliĂ©s, au sens oĂč elle est le sommet de l'itinĂ©raire de rĂ©conciliation avec Dieu et avec l'Ăglise Ă travers le sacrement de la PĂ©nitence. De cette façon se manifeste la compassion du Christ pour le salut des Ăąmes, qui est aussi la loi suprĂȘme de l'Ăglise. AprĂšs que les fidĂšles aient Ă©tĂ© rĂ©conciliĂ©s au moyen de la PĂ©nitence et aprĂšs qu'ils aient retrouvĂ© l'Ă©tat de grĂące, les rites de Communion constituent la prĂ©paration immĂ©diate. Il conviendrait de souligner davantage l'importance de la grĂące des sacrements comme un bien qui ne doit ĂȘtre refusĂ© Ă personne dĂšs que les conditions requises sont remplies 77, conditions dĂ©terminĂ©es avec prĂ©cision dans les normes canoniques et liturgiques, sans en ajouter d' prĂ©paration Ă la Communion est exigĂ©e en vertu de la puretĂ© nĂ©cessaire pour approcher le Seigneur. En effet, il revient Ă chacun de nous d'examiner si nous sommes dans de telles dispositions. Ă ce propos, une catĂ©chĂšse appropriĂ©e sur le pouvoir qu'a l'Eucharistie d'effacer les pĂ©chĂ©s vĂ©niels peut ĂȘtre des plus opportunes. En fait, recevoir l'Eucharistie avec un coeur repenti nous obtient la grĂące de l'Esprit Saint pour ne pas succomber aux tentations, mais aussi pour tĂ©moigner de la vie chrĂ©tienne, dans un milieu souvent dĂ©favorable. La priĂšre du Notre PĂšre aussi est une aide pour nous, du fait que par elle nous demandons la purification de nos pĂ©chĂ©s et la libĂ©ration du Malin. L'Ă©change de la paix Ă©galement permet aux fidĂšles d'exprimer la communion ecclĂ©siale et l'amour rĂ©ciproque 78, tout en orientant vers une vĂ©rification de l'aptitude au pardon, une disposition dont l'importance n'est pas secondaire pour recevoir la Communion. Dans les liturgies orientales et dans la liturgie ambrosienne, avec le baiser de paix Ă©changĂ© Ă l'offertoire, c'est justement cet aspect qui est accentuĂ©, l'extinction de toute inimitiĂ© cf. Mt 5, 23-24. On fait observer de plusieurs cĂŽtĂ©s que le geste de paix est facultatif et qu'il ne devrait pas se superposer au geste suivant et central de la fractio panis, qui indique le Corps du Christ rompu pour plusieurs rĂ©ponses, on peut lire qu'au moment de la distribution de la Communion le prĂȘtre bĂ©nit les enfants ou les catĂ©chumĂšnes, qui ont prĂ©cĂ©demment Ă©tĂ© portĂ©s Ă sa connaissance et qui s'approchent de lui sans avoir fait leur premiĂšre Communion. Dans certaines Ă©glises, la bĂ©nĂ©diction est aussi impartie aux non-catholiques qui s'approchent de l'autel au moment de la Communion. Et c'est dans cette ligne aussi que, d'Asie, des suggestions sont avancĂ©es pour que soit pris en considĂ©ration quelque signe en faveur des non-chrĂ©tiens au moment de la Communion, afin qu'ils ne se sentent pas exclus de la communautĂ© de conclusion51. AprĂšs avoir reçu la Communion, il faut prier pour que le MystĂšre cĂ©lĂ©brĂ© porte ses fruits. L'un de ces premiers fruits est d'ĂȘtre l'antidote contre les chutes quotidiennes et les pĂ©chĂ©s mortels 79. Il faut prier, surtout, pour que notre foi et notre communion avec le Christ permettent de porter son Ăvangile en mission Ă travers le monde, dans tous les milieux oĂč nous vivons, Ă travers le tĂ©moignage des oeuvres, pour que les hommes croient et glorifient le renvoi de l'AssemblĂ©e comprend un envoi en mission, que l'Ăglise, soutenue par l'Eucharistie, prĂ©cĂ©dĂ©e et accompagnĂ©e par l'exemple et l'intercession de Marie, rĂ©alise en Ă©vangĂ©lisant le monde contemporain. Le but de l'Eucharistie est de nous faire grandir dans l'amour du Christ et dans son dĂ©sir d'apporter son Ăvangile Ă tous les Il faut ĂȘtre attentifs Ă l'ars celebrandi, afin de conduire les fidĂšles au culte authentique, Ă la rĂ©vĂ©rence et Ă l'adoration. Les mains Ă©levĂ©es du prĂȘtre veulent indiquer la priĂšre du pauvre et de l'humble Humblement, nous te demandons... », dit la PriĂšre eucharistique 80. L'humilitĂ© de l'attitude et des mots est en accord avec le Christ, lui aussi doux et humble de coeur. Lui, doit grandir, et nous, nous devons nous abaisser. Pour que la cĂ©lĂ©bration de l'Eucharistie exprime la foi catholique, il est recommandĂ© qu'elle soit prĂ©sidĂ©e par le prĂȘtre avec humilitĂ© ; ce n'est qu'ainsi qu'elle pourra vĂ©ritablement ĂȘtre mystagogique et contribuer Ă l'Ă©vangĂ©lisation. Normalement, dans les PriĂšres Eucharistiques, on ne dit pas je », mais nous » ; et lorsque la premiĂšre personne est employĂ©e dans les formules sacramentelles, le ministre parle pour la personne du Christ, et non en son nom rĂ©ponses aux Lineamenta concernent le thĂšme de la mystagogie, la comprenant comme une introduction au MystĂšre de la prĂ©sence du Seigneur et mettant en relief qu'il faut aujourd'hui conduire l'homme Ă se rapprocher de Dieu, du fait qu'il vit dans un milieu oĂč l'existence du MystĂšre semble ĂȘtre niĂ©e. La ligne maĂźtresse est indiquĂ©e par le Seigneur lui-mĂȘme Je vous appelle amis, parce que tout ce que j'ai entendu de mon PĂšre, je vous l'ai fait connaĂźtre » Jn 15, 15. Le Seigneur veut que nous allions vers lui, pour nous rĂ©vĂ©ler le MystĂšre de la vie premier plan se situe la responsabilitĂ© de l'Ă©vĂȘque Ă l'Ă©gard de l'Eucharistie, en tant que premier mystagogue. L'engagement en vue d'une participation consciente, pleine et active des fidĂšles Ă la CĂ©lĂ©bration eucharistique 81 est entiĂšrement liĂ© Ă la responsabilitĂ© particuliĂšre de l'Ă©vĂȘque envers le Saint Sacrement, responsabilitĂ© qui vient du fait que le Seigneur l'a confiĂ©e aux ApĂŽtres et que l'Ăglise la transmet avec la mĂȘme foi. Chaque CĂ©lĂ©bration eucharistique qui se tient dans un diocĂšse se dĂ©roule en communion avec l'Ă©vĂȘque et dĂ©pend de son autoritĂ© 82. Il veille afin que les fidĂšles puissent participer Ă la Messe et que le sacrement soit cĂ©lĂ©brĂ© avec dignitĂ© et solennitĂ©, en Ă©liminant les abus si besoin en est. C'est le sensus EcclesiĂŠ dans la cĂ©lĂ©bration liturgique, qui transcende les situations spĂ©cifiques, les groupes et les cultures. En tant que primus mysteriorum Dei dispensator, l'Ă©vĂȘque cĂ©lĂšbre souvent la Sainte Messe dans la cathĂ©drale, Ă©glise-mĂšre et coeur du diocĂšse, dont la liturgie doit constituer un exemple pour tout le Reste l'obligation de la Messe pro populo par l'Ă©vĂȘque diocĂ©sain et le curĂ©, avec l'application aux vivants et aux dĂ©funts 83. Pour des raisons thĂ©ologiques et spirituelles, il est recommandĂ©, en outre, que les prĂȘtres cĂ©lĂšbrent chaque jour l'Eucharistie. Et plus particuliĂšrement, il est important de cĂ©lĂ©brer les dĂ©funts dont les Ăąmes se trouvent au Purgatoire, en attente du jour bienheureux oĂč elles pourront voir la Face de Dieu. Prier pour les dĂ©funts est un devoir de charitĂ© Ă leur Ă©gard. Pour ce qui est des intentions, plusieurs rĂ©ponses mentionnent des abus, parmi lesquels le plus commun est l'accumulation dans les Messes dites pluri-intentionnelles ». Ă ce sujet, il est Ă©galement suggĂ©rĂ© de clarifier l'attitude Ă l'Ă©gard des intentions de messe. On constate en mĂȘme temps que, dans certains pays, cette pratique a notablement diminuĂ© et presque disparu, alors que dans beaucoup d'autres les intentions de messe reprĂ©sentent le mode traditionnel, et souvent le seul, de subsistance du clergĂ©. Il y a en outre des pays, oĂč l'on peut noter le manque d'intentions, celles-ci provenant alors d'autres pays depuis des annĂ©es, en tant que contribution valable Ă la communion ecclĂ©siale et Ă la participation concrĂšte Ă l'activitĂ© point de vue pastoral, il est tout aussi important de s'attacher Ă la formation des fidĂšles quant Ă la signification de l'application des Messes en suffrage des dĂ©funts qui, grĂące Ă la rĂ©demption du Christ et Ă la priĂšre de toute l'Ăglise, pourront ĂȘtre admis rapidement au Banquet de la vie Ă©ternelle. Ainsi, les intentions de Messes pour les dĂ©funts deviennent Ă©galement une expression de foi dans la rĂ©surrection des morts, vĂ©ritĂ© solennellement professĂ©e dans le Ă propos du rapport entre la Sainte Messe et les cĂ©lĂ©brations de la Parole, nombre de rĂ©ponses aux Lineamenta font observer que, dans certaines situations, les fidĂšles risquent de perdre progressivement le sens de la diffĂ©rence entre la CĂ©lĂ©bration eucharistique et les autres cĂ©lĂ©brations. Un tel problĂšme au niveau pastoral se vĂ©rifie, par exemple, lĂ oĂč sont frĂ©quents les services de Communion prĂ©sidĂ©s par des diacres ou des ministres extraordinaires. Ce mĂȘme risque incombe aux fidĂšles invitĂ©s en certains endroits Ă participer Ă la liturgie de la Parole au lieu de se rendre Ă la Messe dans une paroisse il y a aussi des rĂ©ponses qui transmettent le tĂ©moignage du service prĂ©cieux assurĂ© par les laĂŻcs, adĂ©quatement prĂ©parĂ©s, dans les cĂ©lĂ©brations de la Parole, avec et sans distribution de l'Eucharistie, lĂ oĂč se trouvent des communautĂ©s qui, en attendant que soit nommĂ© un prĂȘtre de façon stable, ne peuvent compter sur lui pour les CĂ©lĂ©brations du dimanche. Dans ces cas, sous la conduite de l'Ă©vĂȘque diocĂ©sain et des prĂȘtres, il est possible, grĂące Ă la collaboration des laĂŻcs, de faire face aux besoins pastoraux des nombreuses communautĂ©s assoiffĂ©es de la Parole et du Pain de vie. Lorsque cette activitĂ© se dĂ©roule conformĂ©ment aux orientations du MagistĂšre en la matiĂšre 84, les rĂ©sultats sont rĂ©confortants et elle peut mĂȘme donner naissance Ă des vocations sacerdotales au sein des familles de laĂŻcs engagĂ©s dans ces services, ainsi que dans les communautĂ©s qui savent apprĂ©cier le service prĂ©cieux du prĂȘtre, ministre ordinaire de l' Dans ce contexte, Ă©merge la question des excĂšs dans les cĂ©lĂ©brations de la Parole qui remplacent la Sainte Messe, et qui risquent d'abaisser le culte chrĂ©tien Ă un service d'assemblĂ©e. D'ailleurs, il serait prĂ©fĂ©rable d'assurer, comme dans les postes de mission, une catĂ©chĂšse en attendant que l'Eucharistie puisse ĂȘtre cĂ©lĂ©brĂ©e par le prĂȘtre. Pour indiquer cette rĂ©alitĂ©, dans certaines rĂ©gions, une Ă©tole est placĂ©e sur l'autel ou sur le siĂšge du cĂ©lĂ©brant. La priĂšre pour les vocations garde vivant le dĂ©sir d'une prĂ©sence permanente du cĂ©lĂ©brant de l'Eucharistie. Le manque de prĂȘtres, qui assume des dimensions prĂ©occupantes dans certaines rĂ©gions, devrait constituer un fort encouragement au rĂ©veil de l'activitĂ© missionnaire et de l'Ă©change de dons entre les Ăglises rĂ©ponses aux Lineamenta suggĂšrent que les fidĂšles dĂ©signĂ©s en tant que ministres extraordinaires de l'Eucharistie puissent participer Ă des sessions d'Ă©tude pour approfondir la doctrine eucharistique et les normes liturgiques. Un tel programme devrait aussi ĂȘtre insĂ©rĂ© dans la formation permanente des outre, ces mĂȘmes rĂ©ponses mettent en avant la nĂ©cessitĂ© d'une explication claire sur la triple dimension sacerdotale, prophĂ©tique et royale, dans la distinction entre ministĂšre ordonnĂ© et non ordonnĂ©. Serait alors mise en Ă©vidence l'identitĂ© du prĂȘtre en tant que ministre des MystĂšres divins, mais aussi en mĂȘme temps comme leur interprĂšte, mystagogue et tĂ©moin. Enfin, pour surmonter une certaine confusion Ă propos du ministĂšre ordonnĂ© dans l'Ăglise, il est recommandĂ©, entre autres, de promouvoir la connaissance des documents appropriĂ©s du MagistĂšre, tels que l'Exhortation apostolique post-synodale Pastores dabo vobis sur le prĂȘtre, signe du Christ Chef, Ăpoux et Il faut ĂȘtre reconnaissant envers les fidĂšles laĂŻcs, et en particulier envers les catĂ©chistes, qui sont responsables de la prĂ©paration Ă la priĂšre et Ă la Communion, surtout dans les cas oĂč le manque de prĂȘtres est un obstacle Ă la participation des fidĂšles Ă l'Eucharistie. Cependant, nombreuses sont les rĂ©ponses aux Lineamenta qui signalent certaines pratiques tendant Ă voiler, chez les fidĂšles, la distinction essentielle entre le sacerdoce ministĂ©riel et le sacerdoce commun. Par exemple l'attitude de certains agents de la pastorale qui prennent en main la direction effective des paroisses et exercent, de facto, une sorte de prĂ©sidence de l'Eucharistie, laissant au prĂȘtre la latitude minimum pour en garantir la validitĂ© ; l'homĂ©lie tenue par des laĂŻcs pendant la Sainte Messe ; l'habitude d'accorder la prioritĂ© aux ministres extraordinaires de l'Eucharistie lors de la distribution du Sacrement, tandis que les ministres ordinaires, en particulier le prĂȘtre cĂ©lĂ©brant et les concĂ©lĂ©brants, restent assis ; l'habitude qu'ont certains ministres extraordinaires de conserver le TrĂšs Saint Sacrement chez eux avant de l'apporter aux malades, ou bien l'autorisation accordĂ©e par le curĂ© au parent d'un malade d'apporter le viatique Ă celui-ci. Avec les normes canoniques sur l'argument, les dispositions de l'Instruction Ecclesia de mysterio 85 devraient ĂȘtre prises en due considĂ©ration pour informer les responsables de façon appropriĂ©e et pour assurer une cĂ©lĂ©bration ecclĂ©siale de l' des normes57. Les rĂ©ponses aux Lineamenta au sujet du nouvel Ordo MissĂŠ et de la PrĂ©sentation gĂ©nĂ©rale du Missel romain qui Ă©noncent les caractĂ©ristiques de la liturgie de l'Ăglise universelle sont liĂ©es Ă la question de l' normes liturgiques peuvent ĂȘtre comprises comme l'accompagnement vers le MystĂšre. Les PĂšres post-apostoliques ont Ă©tĂ© les premiers Ă Ă©tablir les normes et les canons, dans les cĂ©lĂšbres Constitutiones et DidascaliĂŠ. Ils devaient alors, d'une part, annoncer le MystĂšre rĂ©vĂ©lĂ© en JĂ©sus, et de l'autre, contrer les concepts mystĂ©riques, allĂ©goriques et Ă©sotĂ©riques des d'un cĂŽtĂ©, les normes reconduisent au caractĂšre apostolique de l'Eucharistie, de l'autre c'est surtout la saintetĂ© de celle-ci qui exige de telles normes il faut s'approcher du TrĂšs Saint Sacrement avec le plus grand respect. On peut dire que c'est pour cela que les prĂȘtres sont consacrĂ©s, ainsi que le rappelle l'allocution prononcĂ©e par l'Ă©vĂȘque avant l'ordination vous aurez aussi Ă remplir, dans le Christ, la charge de sanctification. Par votre ministĂšre, en effet, s'accomplira le sacrifice spirituel des fidĂšles, uni au sacrifice du Christ avec eux et par vos mains, il sera offert sur l'autel de maniĂšre non sanglante dans la cĂ©lĂ©bration des MystĂšres. Ayez donc conscience de ce que vous faites ; imitez dans votre vie ce que vous accomplissez dans les rites en cĂ©lĂ©brant le mystĂšre de la mort et de la rĂ©surrection du Seigneur, efforcez-vous de faire mourir en vous tout penchant au mal, et d'avancer sur le chemin de la vie nouvelle » 86. Certaines rĂ©ponses font remarquer que la norme fondamentale qui doit ĂȘtre observĂ©e par l'Ă©vĂȘque et le prĂȘtre est d'aider les fidĂšles Ă entrer dans le MystĂšre de la personne du Plusieurs rĂ©ponses aux Lineamenta mentionnent certaines des motivations portant Ă nĂ©gliger les normes la connaissance insuffisante de l'histoire et du sens thĂ©ologique des rites, le dĂ©sir de nouveautĂ© et le manque de confiance dans la capacitĂ© du rite de parler Ă l'homme avec le langage des signes. Certaines rĂ©ponses considĂšrent que le non-respect des normes est dĂ» Ă des dĂ©fauts prĂ©sumĂ©s, intrinsĂšques Ă la PrĂ©sentation gĂ©nĂ©rale du Missel romain, et elles mentionnent, par exemple, les traductions inadĂ©quates des textes liturgiques et le manque de prĂ©cision dans les rubriques, qui laissent au cĂ©lĂ©brant la libertĂ© d'improviser certaines parties. Elles signalent en particulier la nĂ©cessitĂ© de soigner minutieusement la traduction des textes liturgiques, en confiant ce travail dĂ©licat aux spĂ©cialistes sous la supervision des Ă©vĂȘques, et avec l'approbation de la CongrĂ©gation du Saint-SiĂšge compĂ©tente en la sont Ă©noncĂ©es des orientations doctrinales ou des normes, il faut tenir compte d'un principe fondamental tout comme une surĂ©valuation de la maturitĂ© des fidĂšles peut avoir contribuĂ© Ă crĂ©er des difficultĂ©s pratiques dans l'introduction de la rĂ©forme, de mĂȘme il ne faut pas sous-estimer la psychologie populaire ou la capacitĂ© des fidĂšles d'accepter le rappel aux vĂ©ritĂ©s L'ensemble des rĂ©ponses aux Lineamenta est rĂ©uni dans le tableau suivant, se rapportant aux ombres existant dans la cĂ©lĂ©bration de l' que l'on constate une certaine mĂ©fiance envers les rubriques liturgiques, d'autres sont inventĂ©es pour promouvoir des changements s'inspirant d'idĂ©ologies et de dĂ©viations thĂ©ologiques. Ă ce sujet, de nombreuses initiatives de ce genre proviennent de mouvements et de groupes qui entendent renouveler la estime souvent que l'affirmation de normes universelles, communĂ©ment soutenue par l'Ăglise en tant qu'expression de la catholicitĂ©, est en contraste avec les cĂ©lĂ©brations liturgiques particuliĂšres de certains mouvements d'Ăglise. Ă ce propos, une plus grande clartĂ© est rĂ©clamĂ©e aux autoritĂ©s compĂ©tentes de l'Ăglise afin d'Ă©viter les confusions possibles. AprĂšs l'introduction des langues vernaculaires, il faut que soit respectĂ©e la structure du rite, unique moyen pour souligner visiblement l'unitĂ© de l'Ăglise catholique de tradition occidentale. Les fidĂšles sont trĂšs sensibles Ă d'Ă©ventuels changements arbitraires du certains cas, il est observĂ© qu'un excĂšs d'interventions porte Ă la manipulation de la Messe, et dans plusieurs cas il est arrivĂ© que les textes liturgiques soient remplacĂ©s par des textes d'une autre nature. Il n'est pas rare qu'une telle attitude engendre des conflits entre le clergĂ© et les laĂŻcs, et parfois mĂȘme entre les prĂȘtres Afin de dissiper ces ombres, les mĂȘmes rĂ©ponses aux Lineamenta suggĂšrent certaines faut que soient promus un esprit renouvelĂ© de priĂšre, ainsi qu'un renforcement de la formation permanente du clergĂ©, dans le but d'affermir une disposition d'adhĂ©sion humble Ă l'esprit et Ă la lettre des normes liturgiques afin de pouvoir rendre un vĂ©ritable service au Peuple de Dieu, appelĂ© Ă rendre grĂące et Ă Ă©lever des priĂšres Ă son Seigneur dans l'Esprit Saint, dans le cadre de la liturgie au mode d'intĂ©gration d'Ă©lĂ©ments des cultures locales dans les cĂ©lĂ©brations liturgiques, il est nĂ©cessaire d'Ă©tudier Ă fond les principes dĂ©jĂ connus et, Ă©ventuellement, Ă©mettre de nouvelles instructions, plus explicites et plus prĂ©cises, Ă la lumiĂšre de la rĂ©cente rĂ©vision de la PrĂ©sentation gĂ©nĂ©rale du Missel romain, et des Instructions Redemptionis sacramentum et Varietates legitimĂŠ de la CongrĂ©gation pour le Culte Divin et la Discipline des faut que soit expliquĂ©e aux fidĂšles la portĂ©e de la foi eucharistique. Dans l'Eucharistie, les fidĂšles se nourrissent du Corps du Christ ressuscitĂ©. Le Seigneur ressuscitĂ©, vainqueur du pĂ©chĂ© et de la mort, dĂ©passe les dimensions de l'espace et du temps, et se trouve rĂ©ellement prĂ©sent sous les EspĂšces du Pain et du Vin dans chaque CĂ©lĂ©bration eucharistique, de par le monde entier. Il s'agit donc du Corps du Seigneur glorifiĂ©, transformĂ©, Pain des anges et de tous les hommes appelĂ©s Ă partager la vision bĂ©atifique, dans la communion des saints et dans l'adoration Ă©ternelle du Dieu Un et catĂ©chĂšse appropriĂ©e doit Ă©liminer les possibles conceptions magiques, superstitieuses ou spiritistes de l'Eucharistie. Cette catĂ©chĂšse est particuliĂšrement adaptĂ©e lors des Messes de guĂ©rison qui sont cĂ©lĂ©brĂ©es dans certains est urgent de se prĂ©munir contre les sacrilĂšges des hosties consacrĂ©es, qui se dĂ©roulent lors de rites sataniques et de messes RassemblĂ© dans la maison du Seigneur, le Peuple de Dieu exprime son action de grĂące et de louange par les mots, l'Ă©coute, le silence et le rĂ©ponses aux Lineamenta souhaitent que le chant exĂ©cutĂ© pendant la Messe et pendant l'Adoration soit vĂ©ritablement empreint de dignitĂ©. Il y est soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© de s'assurer que les fidĂšles connaissent l'essentiel du rĂ©pertoire du chant grĂ©gorien. Celui-ci est composĂ© Ă la mesure de l'homme de tout temps et de tous lieux, et ce grĂące Ă sa transparence, Ă sa discrĂ©tion, et Ă la souplesse de ses formes et de ses rythmes. Aussi est-il nĂ©cessaire de reconsidĂ©rer les chants actuellement en usage 87. Si la musique instrumentale et vocale ne possĂšde pas Ă la fois le sens de la priĂšre, celui de la dignitĂ© et celui de la beautĂ©, elle se nie toute possibilitĂ© d'accĂ©der au domaine du sacrĂ© et du religieux. Cela exige la bontĂ© des formes, en tant qu'expression d'art authentique, en correspondance aux diffĂ©rents rites et Ă la capacitĂ© d'adaptation aux exigences lĂ©gitimes tant de l'inculturation que de l'universalitĂ©. Le chant grĂ©gorien rĂ©pond Ă toutes ces exigences et c'est pourquoi, comme l'a dit Jean-Paul II 88, il est le modĂšle d'oĂč tirer inspiration. Aussi faut-il aider les musiciens et les poĂštes pour qu'ils composent de nouveaux chants, empreints d'un vĂ©ritable contenu catĂ©chĂ©tique sur le MystĂšre Pascal, sur le dimanche et sur l'Eucharistie, et rĂ©digĂ©s selon les critĂšres L'emploi des instruments de musique a fait lui aussi l'objet d'une attention particuliĂšre dans diffĂ©rentes rĂ©ponses, en rappelant les orientations de la Constitution Sacrosanctum Concilium sur le sujet 89. Ă ce propos, la valeur de l'orgue dans la tradition latine a Ă©tĂ© relevĂ©e Ă maintes reprises, le son de cet instrument pouvant apporter de la solennitĂ© au culte et favoriser la contemplation. L'expĂ©rience faite de l'insertion d'autres instruments a Ă©tĂ© Ă©galement reprise dans diverses rĂ©ponses, avec des rĂ©sultats positifs lorsque, avec le consentement de l'autoritĂ© ecclĂ©siastique compĂ©tente, ceux-ci sont jugĂ©s aptes Ă ĂȘtre employĂ©s dans la sphĂšre sacrĂ©e, en harmonie avec la dignitĂ© du temple, et efficaces pour l'Ă©dification des rĂ©ponses, au contraire, dĂ©plorent la pauvretĂ© des traductions des textes liturgiques et de nombre de textes musicaux en langue courante, traductions sans beautĂ© aucune et parfois mĂȘme ambiguĂ«s au niveau thĂ©ologique, capables d'affaiblir la doctrine et la comprĂ©hension du sens de la priĂšre. Une attention particuliĂšre est accordĂ©e, dans quelques rĂ©ponses, Ă la musique et au chant durant les Messes pour les jeunes. Ă ce sujet, il est soulignĂ© l'importance d'Ă©viter toute forme musicale qui n'invite pas Ă la priĂšre, parce qu'assujettie Ă des rĂšgles d'usage profane. Certains musiciens font preuve d'une trop grande prĂ©occupation pour la composition de nouveaux chants, succombant presque Ă une mentalitĂ© consumĂ©riste, sans se prĂ©occuper de la qualitĂ© de la musique et du texte et en nĂ©gligeant trop facilement un immense patrimoine artistique dont la valeur thĂ©ologique et musicale a fait ses preuves dans la liturgie de l' est Ă©galement recommandĂ© que lors des rassemblements internationaux, au moins la PriĂšre eucharistique soit proclamĂ©e en latin pour faciliter une participation adĂ©quate des concĂ©lĂ©brants et de tous ceux qui ne connaissent pas la langue du lieu, comme le suggĂšre opportunĂ©ment la Constitution sur la Sainte Liturgie Sacrosanctum Concilium 90.Il est toutefois rĂ©confortant de constater que, dans certaines nations, existe une tradition solide de chants religieux propres Ă chaque pĂ©riode de l'annĂ©e liturgique Avent, NoĂ«l, CarĂȘme, PĂąques. Connus et chantĂ©s par les fidĂšles rassemblĂ©s, ces chants favorisent le recueillement et aident Ă vivre, avec une remarquable p articipation spirituelle, les cĂ©lĂ©brations du MystĂšre de la foi Ă l'occasion de chaque pĂ©riode liturgique. Il est Ă souhaiter que cette expĂ©rience positive puisse s'Ă©tendre Ă d'autres nations, et dynamiser les temps forts de l'annĂ©e liturgique, en aidant les fidĂšles Ă en percevoir le message Ă travers la musique et les La fonction de l'art est aussi rappelĂ©e dans les Lineamenta. La dignitĂ© de tout ce qui touche Ă la cĂ©lĂ©bration de l'Eucharistie manifeste la foi dans le MystĂšre et contribue efficacement Ă la garder vivante aussi bien chez les ministres que chez les fidĂšles. Une telle attitude peut ĂȘtre exprimĂ©e par un amĂ©nagement convenable du lieu sacrĂ©, ainsi que par l'emplacement appropriĂ© du tabernacle et du siĂšge du cĂ©lĂ©brant, et dans l'attention Ă certains dĂ©tails comme la propretĂ©, les objets sacrĂ©s et les fleurs fraĂźches. En effet, ce que les fidĂšles Ă©coutent, mais aussi ce qu'ils voient autour d'eux est trĂšs important pour leur formation Ă la doctrine eucharistique. Au contraire, toute nĂ©gligence tĂ©moigne d'une faiblesse dans la tradition de l'Ăglise a puisĂ© dans la Bible la dĂ©limitation de l'aire rĂ©servĂ©e aux ministres cette distinction est un signe Ă©loquent que c'est le Seigneur qui admet les ministres Ă son service, ceux-ci Ă©tant choisis par lui. Les Ă©glises orientales, avec la dĂ©limitation du sanctuaire, et les Ă©glises occidentales, avec le choeur, ont conservĂ© cette distinction. Celle-ci veut attester que dans la liturgie se manifeste le Peuple de Dieu ordonnĂ© hiĂ©rarchiquement et disposĂ© convenablement pour participer de façon active. L'autel est la partie la plus sainte du temple et il est surĂ©levĂ© pour indiquer que l'oeuvre de Dieu est supĂ©rieure Ă toutes les oeuvres de l'homme. Les nappes qui le recouvrent indiquent la puretĂ© nĂ©cessaire pour accueillir Dieu. C'est Ă lui seul qu'il est consacrĂ©, comme le temple lui-mĂȘme, et il ne peut ĂȘtre utilisĂ© Ă d'autres Dans les rĂ©ponses, on peut remarquer un certain souci quant Ă la destination assez frĂ©quente des Ă©glises Ă des usages profanes, tels que concerts et activitĂ©s théùtrales qui ne sont pas toujours d'inspiration religieuse. La liturgie de la consĂ©cration de l'Ă©glise rappelle que la communautĂ© offre le temple entiĂšrement au Seigneur, et qu'il ne peut donc pas ĂȘtre destinĂ© Ă des usages diffĂ©rents de celui pour lequel il a Ă©tĂ© phĂ©nomĂšnes contraires Ă la tradition de l'Ăglise sus-mentionnĂ©e ont Ă©tĂ© signalĂ©s, phĂ©nomĂšnes qui voilent le sens du sacrĂ© et la transcendance du MystĂšre. Par exemple, aprĂšs avoir Ă©tĂ© restructurĂ©es, beaucoup de nouvelles Ă©glises et certaines Ă©glises anciennes aussi mettent en Ă©vidence, comme critĂšre fondamental du projet architectural, la proximitĂ© des fidĂšles de l'autel, pour que ceux-ci puissent voir aisĂ©ment la cĂ©rĂ©monie qui s'y dĂ©roule et que s'instaure une plus grande communication entre le cĂ©lĂ©brant et l'assemblĂ©e. La tendance Ă dĂ©placer aussi l'autel vers le lieu destinĂ© aux fidĂšles, Ă©liminant ainsi le choeur par ce procĂ©dĂ©, dĂ©rive du mĂȘme concept. De la sorte, on gagne en communication, mais on ne sauvegarde pas toujours suffisamment le sens du sacrĂ©, qui est lui aussi un Ă©lĂ©ment essentiel des cĂ©lĂ©brations rĂ©ponses montrent certains signes encourageants. ConformĂ©ment aux lignes de la PrĂ©sentation gĂ©nĂ©rale du Missel romain, diverses initiatives ont Ă©tĂ© prises pour que l'espace sacrĂ© des Ă©glises dĂ©jĂ existantes ou de celles en construction constitue un vrai lieu de priĂšre et d'adoration, oĂč l'art et l'iconographie deviennent des instruments au service de la liturgie. Ainsi, par exemple, dans certaines Ă©glises des prie-Dieu ont Ă©tĂ© rĂ©introduits, et a Ă©tĂ© rĂ©instaurĂ©e parmi les fidĂšles la pratique de s'agenouiller pendant la PriĂšre eucharistique ; lĂ oĂč il n'Ă©tait pas assez visible, le tabernacle a de nouveau Ă©tĂ© placĂ© dans le sanctuaire ou en un lieu plus visible ; les nouveaux projets d'Ă©glises accordent davantage d'attention Ă l'art, Ă la dĂ©coration, aux objets et aux vĂȘtements destinĂ©s au culte. On cherche ainsi Ă harmoniser l'espace rapprochĂ© entre le cĂ©lĂ©brant et le peuple et le caractĂšre sacrĂ© du MystĂšre de Dieu Ă la fois prĂ©sent et transcendant. Sanctifiez dans vos coeurs le Seigneur Christ, toujours prĂȘts Ă la dĂ©fense contre quiconque vous demande raison de l'espĂ©rance qui est en vous. » 1 P 3, 1565. L'adoration est l'attitude appropriĂ©e du cĂ©lĂ©brant et de l'assemblĂ©e liturgique devant le Dieu Tout-puissant qui se rend rĂ©ellement prĂ©sent dans le Sacrement de l'Eucharistie. Il n'est pas rare que cette attitude se poursuive aussi aprĂšs la Sainte Messe, de diffĂ©rentes façons propres Ă l'Ăglise recherche l'homme, et celui-ci veut le voir. De toi mon coeur a dit Cherche sa face ». C'est ta face, Seigneur, que je cherche, ne me cache point ta face » Ps 26, 8-9. Le Christianisme n'est pas seulement la religion de l'Ă©coute, il est aussi celui de la vue. Lorsque nous voyons JĂ©sus, nous voyons aussi Dieu le PĂšre cf. Jn 14, 9. Dieu assume la nature humaine pour partager notre vie. La lettre de saint Paul aux Philippiens offre une perspective sur ce MystĂšre, que nous indiquons avec le mot kenosis, c'est-Ă -dire que le Fils se vide de la gloire qui lui est due pour participer Ă la nature humaine Lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l'Ă©galait Ă Dieu » Ph 2, 6. D'une certaine façon, cette kenosis se poursuit dans l'Eucharistie, mĂȘme si elle a en elle le corps ressuscitĂ© et glorieux du Seigneur. Mais le paradoxe rĂ©side dans ce que JĂ©sus de Nazareth rĂ©vĂšle Dieu dans la plĂ©nitude de son humanitĂ© Qui me voit, voit celui qui m'a envoyĂ© » Jn 12, 45 a-t-il dit aux HĂ©breux, en synthĂ©tisant en une phrase la vĂ©ritĂ© profonde de la foi chrĂ©tienne. Le Dieu qui se fait homme provoque des rĂ©actions dans la sphĂšre de la connaissance, comme la vue, le toucher, l'ouĂŻe, la contemplation cf. 1 Jn 1, 1-2. Avec un seul mot, la rĂ©vĂ©lation de JĂ©sus actualise une relation qui bouleverse les sens, en tant que facultĂ© de mĂ©diation de la connaissance. Voir et Ă©couter forment un binĂŽme essentiel pour la religion chrĂ©tienne. JĂ©sus de Nazareth ne peut pas ĂȘtre seulement Ă©coutĂ©, il doit aussi ĂȘtre est l'image du Dieu invisible cf. Col 1, 15. Le mot eikon est chargĂ© de son sens historique car il ne rĂ©duit pas ce qu'il reprĂ©sente purement Ă un symbole. Pour la culture grecque, le mot eikon indiquait le portrait, en gĂ©nĂ©ral. Toutefois, un portrait n'est crĂ©dible que s'il reprĂ©sente un visage rĂ©el, concret et historique, sans laisser place Ă l' revient au thĂšme du visage, c'est-Ă -dire Ă l'expression personnelle qui exprime l'identitĂ© mieux que tout autre chose. Le visage de JĂ©sus, qui laisse transparaĂźtre Dieu, devient au mĂȘme instant l'icĂŽne de toute l'humanitĂ© rachetĂ©e et sauvĂ©e lui qui a Ă©tĂ© Ă©prouvĂ© en tout d'une maniĂšre semblable [Ă la nĂŽtre] » He 4, 15. Ceci fait dĂ©jĂ comprendre pourquoi le Christianisme ne peut ĂȘtre insĂ©rĂ© uniquement parmi les religions du engendre un culte complet, car elle est Ă la fois sacrifice, mĂ©morial et banquet, et elle rĂ©clame la contemplation. Ainsi se trouve dĂ©passĂ©e la difficultĂ© psychologique qui porte Ă interprĂ©ter erronĂ©ment l'adoration et la rĂ©vĂ©rence comme une forme anormale de la liturgie et donc Ă dĂ©valuer les actes du Culte eucharistique, tels que l'exposition du Saint Sacrement et la BĂ©nĂ©diction Parmi les problĂšmes les plus graves et les plus rĂ©pandus en Occident et sur les autres continents, oĂč parfois ils ont Ă©tĂ© importĂ©s par certains agents pastoraux, on trouve surtout la crise de la priĂšre et la rĂ©duction de la cĂ©lĂ©bration de l'Eucharistie Ă un prĂ©cepte ou Ă un simple rĂ©ponses aux Lineamenta demandent que soit relancĂ©e la priĂšre, pleinement et totalement, en tant que don, alliance et communion 91, sous les formes qui sont les siennes bĂ©nĂ©diction, adoration, louange, action de grĂące, invocation, expiation, intercession. S'ils manquent de la catĂ©chĂšse opportune pour ce faire, les fidĂšles ne pourront pas bĂ©nĂ©ficier de la lymphe qui Ă©mane de la liturgie, regula fidei par l'intermĂ©diaire des signes demande de promouvoir l'attribution d'un temps et d'un espace pour l'adoration et la mĂ©ditation revient frĂ©quemment dans les rĂ©ponses. En effet, les hommes d'aujourd'hui, qui sont soumis au rythme frĂ©nĂ©tique de la vie moderne, ont besoin de s'arrĂȘter, de penser et de prier. DiffĂ©rentes religions, particuliĂšrement celles d'Orient, proposent la mĂ©ditation selon les caractĂ©ristiques de leur propre tradition religieuse. Aussi, devant ce dĂ©fi, les chrĂ©tiens sont-ils appelĂ©s Ă redĂ©couvrir la beautĂ© de l'adoration, de la priĂšre personnelle et communautaire, du silence et de la mĂ©ditation qui, dans le Christianisme, constituent une rencontre personnelle de l'homme avec Dieu, TrinitĂ© trĂšs Sainte, et avec JĂ©sus-Christ ressuscitĂ© prĂ©sent dans l'Eucharistie, par la puissance de l'Esprit Saint et pour la gloire de Dieu le demandes ont Ă©tĂ© avancĂ©es pour que soient prĂ©sentĂ©s Ă nouveau les motifs thĂ©ologiques et spirituels de l'Adoration, comprise comme prĂ©paration Ă la Sainte Messe, comme attitude de cĂ©lĂ©bration des Saints MystĂšres et comme action de grĂące pour le don de l'Eucharistie. Ă ce propos, il a Ă©tĂ© proposĂ© de faciliter la renaissance des confraternitĂ©s du TrĂšs-Saint-Sacrement, en les adaptant aux attentes et aux besoins de l'homme d'aujourd'hui dans sa recherche de Dieu. En outre, il est suggĂ©rĂ© d'encourager l'Adoration eucharistique parmi les prĂȘtres. Chaque paroisse pourrait organiser une journĂ©e d'exposition solennelle du TrĂšs Saint Sacrement de façon Ă ce que, dans les diocĂšses, en particulier ceux d'une certaine dimension, le Peuple de Dieu puisse adorer le Seigneur Eucharistie dans l'une ou l'autre des paroisses. RĂ©instaurer la BĂ©nĂ©diction du Saint-Sacrement, lĂ oĂč la pratique est abandonnĂ©e, en particulier le dimanche aprĂšs-midi, pourrait aider Ă renforcer la dĂ©votion eucharistique. Les vĂȘpres ou les laudes peuvent ĂȘtre rĂ©citĂ©es devant le Saint-Sacrement exposĂ©. LĂ oĂč plusieurs Messes sont cĂ©lĂ©brĂ©es, par exemple l'aprĂšs-midi dans certaines paroisses urbaines, le curĂ© pourrait introduire une heure d'Adoration entre l'une et l' faut en outre soutenir d'autres formes de dĂ©votion chrĂ©tienne, comme l'Adoration du Jeudi Saint, les processions du Saint Sacrement, surtout Ă l'occasion de la FĂȘte-Dieu, la Visite eucharistique, les Quarante-Heures et la priĂšre communautaire devant le Saint-Sacrement exposĂ©. Selon les indications du MagistĂšre, de telles initiatives introduisent les fidĂšles Ă la priĂšre de rĂ©paration pour les offenses, en particulier celles envers le Saint-Sacrement 92. Il conviendrait Ă©galement de valoriser dans une juste mesure les expressions de la piĂ©tĂ© populaire en rapport avec l'Eucharistie, comme les chants, les compositions de fleurs et les La priĂšre commence par le silence qui permet de prendre conscience d'ĂȘtre en prĂ©sence du Seigneur, Lui qui parle au coeur de l'homme et suscite une rĂ©ponse dans la grande priĂšre de la liturgie, ou dans l'Adoration eucharistique en dehors de celle-ci. Dans ce dialogue, on effectue des actes extĂ©rieurs qui sont des gestes religieux le signe de croix, le mouvement des mains, les gĂ©nuflexions, les inclinaisons, la position debout et celle assise, la procession, et d'autres encore 93. Nombreuses sont les rĂ©ponses aux Lineamenta qui exhortent Ă une catĂ©chĂšse sur de telles attitudes extĂ©rieures, rendues vraies par une plus grande conscience de leur prĂȘtres et les fidĂšles manifestent la foi et l'adoration par des attitudes corporelles conformes aux indications reportĂ©es dans les livres liturgiques ou selon la tradition. Suivant les cultures, des adaptations de ces gestes sont prĂ©vues, dans la mesure oĂč ils expriment la vĂ©nĂ©ration et l'amour envers le MystĂšre de l' JĂ©sus ressuscitĂ© est le Principe, Premier-nĂ© d'entre les morts »Col 1, 18. Ces mots de l'ApĂŽtre Paul expriment la vĂ©ritĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e, selon laquelle, pour le chrĂ©tien, la mort n'est pas la fin de toutes choses mais au contraire la porte introduisant dans une vie nouvelle et mystĂ©rieuse, caractĂ©risĂ©e par un rapport intime et direct avec le Seigneur, et donc par un bonheur qui dĂ©passe radicalement toute il ne faut pas oublier que certains facteurs culturels tendent Ă Ă©liminer toute perspective au-delĂ de la mort, tandis que la revendication de l'autonomie Ă©thique totale de l'homme rend dĂ©sormais inacceptable, ou du moins sans importance, toute idĂ©e de rĂ©compense ou de punition l'attendant aprĂšs la mort en fonction de ses comportements rĂ©ponses considĂšrent inadĂ©quate la catĂ©chĂšse actuelle sur la vĂ©ritĂ© eschatologique de l'Eucharistie. Dans sa deuxiĂšme partie, le CatĂ©chisme de l'Ăglise catholique y consacre un titre ayant pour thĂšme L'Eucharistie, gage de la gloire Ă venir » 94, anticipation du Banquet du Royaume de Dieu et manifestation de la communion des saints. Naturellement, cette anticipation n'est pas Ă©trangĂšre Ă la vie du monde, ainsi que le proclame la priĂšre suivante Que tes sacrements, Seigneur, achĂšvent de produire en nous ce qu'ils signifient, afin que nous entrions un jour en pleine possession du mystĂšre que nous cĂ©lĂ©brons dans ces rites » 95.69. La tension eschatologique peut ĂȘtre expliquĂ©e comme l'irruption, dans l'annĂ©e liturgique, de Celui qui est, qui Ă©tait et qui vient. Lui, le RessuscitĂ© et le Vivant, est toujours prĂ©sent. C'est pourquoi l'Eucharistie est le sacrement de la prĂ©sence de Celui qui a dit Je suis avec vous pour toujours jusqu'Ă la fin du monde » Mt 18, 20. Certaines rĂ©ponses aux Lineamenta reconnaissent que cet aspect n'est pas assez mis en Ă©vidence, si ce n'est dans la liturgie latine de la Messe des funĂ©railles et de celles du 1er et du 2 novembre, ou encore dans certaines priĂšres pour les dĂ©funts dans les textes de la sont conscients que l'Eucharistie est source de communion avec les dĂ©funts et avec les saints, mais pas qu'elle est l'anticipation du Banquet cĂ©leste. Aussi serait-il opportun d'avoir prĂ©sent Ă l'esprit que, mĂȘme si la communion des saints est fĂȘtĂ©e tout au long de l'annĂ©e liturgique, tout le mois de novembre constitue une excellente occasion pour la cĂ©lĂ©brer, avec une intercession pour les propos des noms des dĂ©funts Ă mentionner pendant la messe, et bien qu'il existe Ă ce sujet des normes spĂ©cifiques, un nombre consistant de rĂ©ponses mettent en lumiĂšre les abus allant du refus total de mention Ă la rĂ©pĂ©tition ce sont pourtant les mĂȘmes rĂ©ponses qui proposent aussi quelques orientations pour mettre davantage en Ă©vidence la dimension eschatologique du MystĂšre eucharistique la priĂšre tournĂ©e vers l'Orient lorsque cela est possible ; une prĂ©sentation appropriĂ©e du lien entre la prĂ©sence rĂ©elle du Christ dans l'Eucharistie et l'Adoration eucharistique, Ă travers laquelle nous prions de pouvoir jouir de la plĂ©nitude de sa prĂ©sence lorsqu'il nous fera une place au Banquet eschatologique Ă la fin des temps, selon les paroles de l'Anaphore dans l'attente de ta venue » et dans l'attente de ta venue dans la gloire » 96. L'Eucharistie est un remĂšde d'immortalitĂ© car, en agissant comme antidote pour prĂ©venir le pĂ©chĂ© et en libĂ©rant des pĂ©chĂ©s vĂ©niels, elle insuffle dans l'Ăąme la force de la grĂące qui sanctifie et prĂ©pare Ă la vie Ă©ternelle, Ă travers l'invocation adressĂ©e au Seigneur qui vient MaranĂ tha »1 Co 16, 22 ; cf. Ap 22, 20.70. Les rĂ©ponses invitent Ă accorder davantage d'attention Ă la cĂ©lĂ©bration de l'Eucharistie lors du Dies Domini, jour sacrĂ© pour la vie de l'Ăglise, pour la communautĂ© de foi et pour tous les croyants. C'est dans ce contexte que doit ĂȘtre soulignĂ©e l'importance de la communautĂ© qui se rĂ©unit pour la CĂ©lĂ©bration, puisque le Seigneur est parmi elle. Toutefois, sans la foi nous ne pourrions ni parler du Jour du Seigneur, ni vivre ce jour. Le dimanche nous aide Ă voir le monde Ă la lumiĂšre de l'Eucharistie. La messe est le sacrifice du Christ qui change le monde et demande Ă l'Ăglise de devenir offrande elle aussi, en s'ouvrant Ă est Ă©galement la source d'une culture du pardon, si difficile aujourd'hui. Pendant la CĂ©lĂ©bration eucharistique, la demande de pardon pour renouveler la vie est rĂ©citĂ©e Ă plusieurs reprises. Le Pape Jean-Paul II invitait en outre Ă voir comme consĂ©quence significative de cette tension eschatologique inhĂ©rente Ă l'Eucharistie » 97 le fait de faire naĂźtre un germe de vive espĂ©rance dans le dĂ©vouement quotidien, et de crĂ©er de nouveaux signes dans le monde pour pouvoir dire que l'Eucharistie est Jour du Seigneur est aussi le jour de la solidaritĂ© et du partage avec les pauvres, dans la mesure oĂč l'Eucharistie est lien de fraternitĂ© et source de communion. En effet, il rayonne de la messe dominicale une onde de charitĂ©, destinĂ©e Ă se diffuser dans toute la vie des fidĂšles, en commençant par animer aussi la façon de vivre le reste du dimanche » 98.71. En l'absence de la messe du dimanche, il est impossible d'alimenter la foi par la rencontre avec le Seigneur, d'Ă©couter la Parole de Dieu et de vivre la rĂ©alitĂ© communautaire de l'Ăglise. Pour nombre de personnes, leur seul contact avec l'Ăglise est celui de la messe dominicale et, de fait, leur foi est liĂ©e Ă ce moment particulier. Si le chrĂ©tien manque la messe du dimanche, peu Ă peu ce sera le Christ qui lui manquera. Il faut que tous les membres du Peuple de Dieu, en particulier le clergĂ©, les personnes consacrĂ©es, les catĂ©chistes et les membres des mouvements d'Ăglise soient engagĂ©s Ă promouvoir le respect du Jour du Seigneur. L'assemblĂ©e synodale devrait s'attacher Ă redĂ©couvrir le sens thĂ©ologique et spirituel profond du dimanche comme Jour du Seigneur, en en facilitant la cĂ©lĂ©bration. Ceci aura des consĂ©quences trĂšs positives pour les fidĂšles, pour leurs familles et pour la communautĂ© tout effet, s'il consacre de son temps au Seigneur chaque dimanche et jours de fĂȘte d'obligation, l'homme, en tant que personne et membre d'une famille, redĂ©couvre la hiĂ©rarchie des valeurs auxquelles conformer son existence en jouissant, en union avec Dieu, son CrĂ©ateur et RĂ©dempteur, du temps libre Ă consacrer Ă l'exercice de ses capacitĂ©s humaines et chrĂ©tiennes pour le bien de toute la sociĂ©tĂ©. C'est pour cette raison qu'il est important de sauvegarder le dimanche comme jour fĂ©riĂ©, en particulier dans les pays ayant des racines diverses rĂ©ponses aux Lineamenta, est exprimĂ© le souhait d'orientations pastorales aptes Ă motiver les fidĂšles Ă participer Ă l'Eucharistie, surtout celle du dimanche. Dans la cĂ©lĂ©bration du Jour du Seigneur, lorsque les fidĂšles, souvent troublĂ©s par nombre de problĂšmes personnels, familiaux et sociaux, se retrouvent au sein d'une assemblĂ©e accueillante, ils pourront puiser dans l'Eucharistie, source de lumiĂšre, de paix et de consolation spirituelle, la force nĂ©cessaire pour transformer leur vie et le monde selon les desseins de Dieu le PĂšre, par l'intermĂ©diaire de signale en mĂȘme temps la nĂ©cessitĂ© de garantir la cĂ©lĂ©bration de la messe au plus grand nombre possible de fidĂšles, de rĂ©affirmer les dispositions fondamentales pour recevoir dignement l'Eucharistie, Ă savoir l'Ă©tat de grĂące et le jeĂ»ne, et de suivre pastoralement ceux qui vivent dans des conditions morales qui ne leur permettent pas de prendre part Ă la Communion ce dernier contexte, il est proposĂ© de prĂ©senter briĂšvement la doctrine sur la Communion spirituelle ou de dĂ©sir, basĂ©e sur les privilĂšges accordĂ©s par le BaptĂȘme et qui est la seule forme de Communion Ă laquelle beaucoup peuvent accĂ©der, lorsque viennent Ă manquer, objectivement ou subjectivement, les conditions nĂ©cessaires Ă la Communion sacramentelle. Par exemple, la Communion spirituelle est toujours accessible aux personnes ĂągĂ©es et malades qui manifestent leur amour pour l'Eucharistie et participent Ă la communion des saints, en y trouvant un grand bĂ©nĂ©fice spirituel pour eux-mĂȘmes mais aussi pour l'Ăglise, enrichie de leurs souffrances offertes Ă Dieu. Se trouve ainsi comblĂ© ce qui manque Ă la passion de JĂ©sus-Christ pour son Corps, l'Ăglise cf. Col 1, 24 et l'Ăvangile de la souffrance » 99 est cĂ©lĂ©brĂ©, cet Ăvangile que le MaĂźtre a remis Ă ses disciples avec son sacrifice, et dont l'Eucharistie est le redĂ©couvrir le sens joyeux de la CĂ©lĂ©bration eucharistique du dimanche est un des nombreux dĂ©fis pastoraux que doit affronter l'Ăglise dans le monde d'aujourd'hui, toujours plus portĂ© Ă concevoir la fĂȘte uniquement comme un moment de divertissement superficiel et non comme un moment de communion et de cĂ©lĂ©bration. Un autre dĂ©fi tout aussi exigeant est celui de susciter l'intĂ©rĂȘt des familles Ă participer Ă la Sainte Messe. De la sorte, la famille, Ăglise domestique, Ă©largit ses horizons chrĂ©tiens et, dans la communion avec d'autres familles, elle se redĂ©couvre partie vivante de la grande famille de Dieu qu'est l'Ăglise la CĂ©lĂ©bration dominicale des catholiques devient pour eux un signe distinctif, en particulier dans les pays oĂč ils sont minoritaires. En priant ensemble et en transmettant ensuite cette attitude dans les oeuvres de charitĂ©, une contribution importante est fournie Ă l'amĂ©lioration de la sociĂ©tĂ©, surtout dans les nations oĂč, par tradition, prĂ©vaut un concept individualiste du rapport de l'homme avec la PARTIE L'EUCHARISTIE DANS LA MISSION DE L'ĂGLISE Demeurez en moi, comme moi en vous. De mĂȘme que le sarment ne peut de lui-mĂȘme porter du fruit s'il ne demeure pas sur la vigne, ainsi vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. » Jn 15, 472. La mĂ©taphore de l'Ăvangile de saint Jean qui se trouve insĂ©rĂ©e dans le discours de la CĂšne acquiert un sens non seulement ecclĂ©sial, mais aussi moral, puisque la vie de la grĂące reçue Ă travers l'Eucharistie devient la garantie de la vraie communion ecclĂ©siale, ainsi que d'une vie morale caractĂ©risĂ©e par les bonnes oeuvres et par la droiture des actions, typique des personnes unies au Christ de façon sont les rĂ©ponses aux Lineamenta qui insistent sur le sens personnel et ecclĂ©sial de l'Eucharistie par rapport Ă la vie morale, Ă la saintetĂ© et Ă la mission dans le monde. La prĂ©sence et l'action permanentes de l'Esprit Saint, don du Seigneur ressuscitĂ©, reçu dans la Communion, est la source du dynamisme de la vie spirituelle, de la saintetĂ© et du tĂ©moignage des l'Eucharistie et la vie morale sont insĂ©parables, parce que lorsqu'on se nourrit du Saint Sacrement on obtient la transformation intĂ©rieure, mais aussi parce que c'est vers JĂ©sus Eucharistie que tend l'homme nĂ© Ă nouveau dans le BaptĂȘme Ă la vie selon l'Esprit, une vie morale nouvelle, qui n'a aucun lien avec la chair. L'Eucharistie renforce vĂ©ritablement le sens chrĂ©tien de la vie, du fait que la cĂ©lĂ©bration est un service de Dieu et aux frĂšres et qu'elle conduit Ă un tĂ©moignage des valeurs Ă©vangĂ©liques dans le monde. Ainsi, les trois dimensions de la vie chrĂ©tienne, liturgia-martyria-diakonia, manifestent la continuitĂ© entre le Sacrement cĂ©lĂ©brĂ© et adorĂ©, l'engagement Ă tĂ©moigner le Christ au coeur des rĂ©alitĂ©s temporelles et la communion construite dans le service de la charitĂ©, en particulier en faveur des Plusieurs rĂ©ponses ont insistĂ© sur le rapport entre Eucharistie et vie morale, en mettant en Ă©vidence une forte conscience de l'importance de l'engagement moral, suite Ă la Communion eucharistique. Des mentions sont faites Ă©galement du fait que trop de fidĂšles reçoivent la Communion sans avoir suffisamment rĂ©flĂ©chi sur la moralitĂ© de leur vie 100. Certains communient mĂȘme s'ils nient les enseignements de l'Ăglise ou soutiennent publiquement des choix immoraux, comme l'avortement, sans penser qu'ils commettent un acte personnel profondĂ©ment malhonnĂȘte ni qu'ils sont source de scandale. Du reste, il existe des catholiques qui ne comprennent pas pourquoi ils commettent un pĂ©chĂ© lorsqu'ils soutiennent politiquement un candidat ouvertement en faveur de l'avortement ou d'autres actes graves contre la vie, la justice et la paix. Ă partir de cette attitude, on constate, entre autres, la crise sur le sens d'appartenance Ă l'Ăglise mais aussi le manque de clartĂ© dans la distinction entre pĂ©chĂ© vĂ©niel et pĂ©chĂ© bon nombre de rĂ©ponses font remarquer que certains catholiques ne se distinguent guĂšre des autres personnes qui succombent Ă la tentation de la corruption, sous ses diffĂ©rentes formes et Ă ses diffĂ©rents exigences spĂ©cifiques de la vie morale sont souvent sĂ©parĂ©es du rĂŽle de l'Ăglise en tant qu'Ă©ducatrice de vie, de sorte que ses enseignements sont considĂ©rĂ©s comme ayant besoin d'ĂȘtre filtrĂ©s par la conscience individuelle. Dans d'autres sphĂšres, les Pasteurs se sont engagĂ©s Ă clarifier pourquoi il est contradictoire d'invoquer la libertĂ© de conscience ou la libertĂ© religieuse en tant que critĂšre pour ignorer l'enseignement de l'Ăglise. L'accent est mis sur le devoir des fidĂšles de chercher la vĂ©ritĂ© et d'avoir une conscience toutefois, sont ceux qui s'efforcent d'insĂ©rer l'Eucharistie dans leur vie et de la considĂ©rer comme source d'Ă©nergie pour vaincre le pĂ©chĂ©. Cela se produit spĂ©cialement dans les paroisses avec une forte prĂ©sence de ministĂšres diffĂ©rents, d'organisations caritatives, de groupes de priĂšre et d'associations de Les rĂ©ponses aux Lineamenta mettent en Ă©vidence plusieurs suggestions pour dĂ©passer la dichotomie entre l'enseignement de l'Ăglise et l'attitude morale des fidĂšles. Tout d'abord, on trouve signalĂ©e l'opportunitĂ© d'accorder toujours plus d'importance Ă la nĂ©cessitĂ© de la sanctification et de la conversion personnelle, et d'insister encore davantage sur l'unitĂ© entre l'enseignement de l'Ăglise et la vie morale. En outre, les fidĂšles doivent ĂȘtre encouragĂ©s en permanence Ă prendre conscience que l'Eucharistie est la source de la force morale, de la saintetĂ© et de tout progrĂšs spirituel. Enfin, il apparaĂźt comme fondamentalement important de mettre en avant, dans la catĂ©chĂšse, le lien entre l'Eucharistie et la construction d'une sociĂ©tĂ© juste, Ă travers la responsabilitĂ© personnelle de chacun dans la participation active Ă la mission de l'Ăglise dans le monde. Dans ce sens, une responsabilitĂ© particuliĂšre revient aux catholiques qui occupent des postes importants en politique et dans diffĂ©rentes activitĂ©s nourrit une grande espĂ©rance dans ses jeunes, toujours plus intĂ©ressĂ©s Ă l'Eucharistie, ce trĂ©sor prĂ©cieux, source inĂ©puisable pour le renouvellement de la vie de l'Ăglise et pour l'espĂ©rance du monde. Aussi ne faut-il pas s'Ă©tonner de ce que le thĂšme choisi pour la JournĂ©e mondiale des Jeunes Ă Cologne, du 16 au 21 aoĂ»t 2005 nous sommes venus l'adorer » Mt 2, 2, soit riche d'un sens eucharistique profond. Une attention particuliĂšre doit ĂȘtre accordĂ©e Ă la contribution valable que cet important Ă©vĂ©nement offre Ă la rĂ©flexion synodale. Ă ce sujet, le Pape Jean-Paul II avait dĂ©clarĂ© L'Eucharistie est le centre vital autour duquel je dĂ©sire que les jeunes se rassemblent pour nourrir leur foi et leur enthousiasme » 101. C'est pourquoi il est suggĂ©rĂ©, avec raison, que dans les Ă©coles catholiques Ă©galement, une plus grande importance soit accordĂ©e Ă l'Ă©ducation des jeunes gĂ©nĂ©rations Ă la foi et, en particulier, Ă la spiritualitĂ© qui est PrĂ©sence de JĂ©sus-Christ ressuscitĂ©, conduit Ă la perfection et Ă la saintetĂ© dans la vie chrĂ©tienne. Pour rĂ©aliser un tel idĂ©al, sont nĂ©cessaires la grĂące de Dieu, une bonne disposition de la part des chrĂ©tiens et une catĂ©chĂšse permanente spĂ©cifique pour chaque catĂ©gories de L'Eucharistie prouve son efficacitĂ© Ă partir des fruits de vie nouvelle ici-bas, fruits de sanctification et de divinisation, c'est-Ă -dire de vie Ă©ternelle. Dans ce sens, l'Eucharistie se rĂ©vĂšle comme un Sacrement d'une grande grand nombre de rĂ©ponses prennent acte d'un dĂ©veloppement positif de la spiritualitĂ© eucharistique. En effet, dans maints endroits ces derniers temps, on a assistĂ© Ă une reprise de l'Adoration du Saint-Sacrement. Ă ce sujet, mention est faite d'une augmentation de la dĂ©votion eucharistique dans les Ă©glises paroissiales et rectorales, ainsi que le prouvent le temps consacrĂ© Ă l'Adoration eucharistique et l'institution de chapelles spĂ©cifiques dans ce but. La procession de la FĂȘte-Dieu continue d'ĂȘtre toujours profondĂ©ment ressentie, et la Liturgie des Heures devant le Sacrement exposĂ© est promue rĂ©guliĂšrement. Tout aussi importante, dans ce contexte, est la dĂ©votion imprimĂ©e par les nouveaux mouvements. LĂ oĂč existe une formation catĂ©chĂ©tique et liturgique rĂ©elle, les fidĂšles perçoivent clairement la diffĂ©rence entre la Messe et les autres cĂ©lĂ©brations liturgiques ou pratiques dĂ©votionnelles, et ils participent avec piĂ©tĂ© Ă toutes les initiatives eucharistiques que proposent leurs pasteurs. On peut dire, en gĂ©nĂ©ral, que toutes ces pratiques viennent alimenter la dĂ©votion, pouvant ĂȘtre perçue comme le don de soi au Seigneur, en esprit, Ăąme et certaines rĂ©ponses indiquent plusieurs aspects moins encourageants l'abandon de la pratique de la BĂ©nĂ©diction eucharistique ; la fermeture des Ă©glises pendant une grande partie de la journĂ©e, principalement par crainte des vols, ce qui empĂȘche les fidĂšles de venir adorer le Saint Sacrement ; l'emplacement du tabernacle dans des lieux isolĂ©s et mal valorisĂ©s, difficiles Ă identifier, en raison de quoi la plupart des fidĂšles qui entrent dans l'Ă©glise ne s'aperçoivent pas de la prĂ©sence du Saint Sacrement et renoncent Ă prier ; la diminution de l'habitude de venir devant le Saint Sacrement pour prier et mĂ©diter ; le manque d'une catĂ©chĂšse qui enseigne la distinction entre la Sainte Messe et les autres cĂ©lĂ©brations liturgiques ou pratiques dĂ©votionnelles ; une vision trop individualiste de la Messe qui empĂȘche d'apprĂ©cier dans sa juste mesure la dimension communautaire du sacrifice Plusieurs rĂ©ponses aux Lineamenta souhaitent une plus grande conscience de la dimension ecclĂ©siale de l'Eucharistie, dĂ©passant tout individualisme ; un renouveau de la spiritualitĂ© eucharistique qui prĂ©sente le Sacrement comme le dĂ©but de la rĂ©demption du monde, en intĂ©grant Ă©galement la dĂ©votion au Christ trouve exprimĂ©e la nĂ©cessitĂ© d'une promotion adĂ©quate de la connaissance de la vie des saints et des bienheureux qui ont Ă©tĂ© des modĂšles de spiritualitĂ© et de vie eucharistiques, se faisant l'Ă©cho de la suggestion de l'Encyclique Ecclesia de Eucharistia 102. Ils nous enseignent Ă centrer la vie chrĂ©tienne sur le MystĂšre de l'Eucharistie, Ă adorer la prĂ©sence du Seigneur dans le Saint Sacrement, Ă nous nourrir du Pain de Vie qui soutient notre pĂšlerinage vers la Patrie cĂ©leste. Pour tous les saints, l'Eucharistie est le centre et le creuset de la vie spirituelle mais nombreux aussi sont ceux qui ont dĂ©veloppĂ© une spiritualitĂ© uniquement eucharistique de saint Ignace d'Antioche Ă saint Tarcisius, de saint Jean Chrysostome Ă saint Augustin, de saint Antoine AbbĂ© Ă Saint BenoĂźt, de saint François d'Assise Ă saint Thomas d'Aquin, de sainte Catherine de Sienne Ă sainte Claire d'Assise, de saint Pascal Baylon Ă saint Pierre-Julien Eymard, de saint Alphonse de Liguori au VĂ©nĂ©rable Charles de Foucauld, de saint Jean-Marie Vianney au bienheureux Joseph Bilczewski, du bienheureux Ivan Mertz Ă la bienheureuse Teresa de Calcutta, pour ne citer que quelques noms parmi bien d'autres 103.77. Parmi tous les saints, la TrĂšs Sainte Vierge Marie resplendit comme modĂšle de saintetĂ© et de spiritualitĂ© eucharistique. Selon la tradition ecclĂ©siale vivante, son nom est repris avec vĂ©nĂ©ration dans tous les canons de la Sainte Messe, et avec un accent particulier dans les Ăglises orientales catholiques. Plusieurs rĂ©ponses suggĂšrent de mieux spĂ©cifier le rĂŽle de la Bienheureuse Vierge Marie dans la liturgie est liĂ©e au MystĂšre eucharistique au point que, dans l'Encyclique Ecclesia de Eucharistia 104, elle est appelĂ©e avec raison la Femme eucharistique ». Dans l'existence de Marie de Nazareth, on trouve exprimĂ©s, de façon sublime, non seulement le rapport exclusif entre la MĂšre et le Fils de Dieu, qui a pris Corps et Sang dans son corps et dans son sang, mais aussi la relation sublime qui unit l'Ăglise et l'Eucharistie, puisque la TrĂšs Sainte Vierge est modĂšle et figure de l'Ăglise, dont la vie et la mission ont leur source et leur sommet dans le Corps et le Sang du Seigneur eucharistique de Marie provient d'une attitude intĂ©rieure qui marque sa vie tout entiĂšre plus que de sa participation active au moment oĂč le sacrement est instituĂ©. Son existence, riche d'un profond sens ecclĂ©sial, assume aussi cette note eucharistique. Marie a vĂ©cu dans un esprit eucharistique dĂ©jĂ bien avant que le sacrement fĂ»t instituĂ©, par le fait qu'elle avait offert son sein virginal Ă l'incarnation du Verbe de Dieu. Pendant neuf mois, elle a Ă©tĂ© le tabernacle vivant de Dieu. Puis, en prĂ©sentant l'enfant JĂ©sus aux pasteurs, aux Rois Mages et au Grand PrĂȘtre du Temple, elle a accompli un geste eucharistique, puisque c'est le Fruit bĂ©ni de son sein qu'elle a offert au Peuple de Dieu et aux paĂŻens pour qu'ils l'adorent et le reconnaissent comme le Messie. Sa prĂ©sence et son intercession de demande Ă Cana fut un acte identique, Ă l'heure du premier signe rĂ©alisĂ© par le Fils en s'offrant dans un miracle. C'est un mĂȘme geste encore qu'accomplit la Vierge aux pieds de la Croix, en participant aux souffrances de son Fils et en accueillant ensuite son corps dans ses bras et en le dĂ©posant dans le tombeau, comme la semence secrĂšte de la rĂ©surrection et de la vie nouvelle pour le salut du monde. Et sa prĂ©sence lors de l'effusion de l'Esprit Saint, premier don du Seigneur ressuscitĂ© Ă l'Ăglise naissante, fut encore une offrande de nature eucharistique et Vierge Marie avait conscience d'avoir conçu le Christ pour le salut de tous les hommes. Cette conscience se fit plus Ă©vidente dans sa participation au MystĂšre pascal lorsqu'en prononçant les mots Femme, voici ton Fils » Jn 19, 26, son Fils, dans la personne de l'ApĂŽtre Jean, lui confia tous les fidĂšles. Comme la Vierge Marie, l'Ăglise aussi rend le Seigneur JĂ©sus prĂ©sent Ă travers la cĂ©lĂ©bration de l'Eucharistie, pour le donner Ă tous les hommes afin qu'ils aient la vie en abondance cf. Jn 10, 10. Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du PĂšre et du Fils et du Saint Esprit, et leur apprenant Ă observer tout ce que je vous ai prescrit. »Mt 28, 19-2078. L'envoi missionnaire Ă Ă©vangĂ©liser tous les peuples, que JĂ©sus a confiĂ©s Ă ses disciples, est fondĂ© sur le BaptĂȘme en tant que sacrement ouvrant le chemin Ă une vie nouvelle, marquĂ©e par le caractĂšre indĂ©lĂ©bile des fils de Dieu. Cet envoi comprend la formation des consciences Ă un style de vie Ă©vangĂ©lique centrĂ© sur l'annonce de la Bonne Nouvelle et sur le commandement nouveau de l'Amour, dont l'Eucharistie est le sommet et la source rĂ©ponses aux Lineamenta mettent en relief le fait qu'il existe partout l'attente d'un Ă©lan renouvelĂ© d'Ă©vangĂ©lisation, conformĂ©ment aux exigences des temps. Le nombre de BaptĂȘmes d'adultes et d'adhĂ©sion Ă l'Ăglise est en augmentation. Mais nombreux encore sont ceux qui doivent connaĂźtre le Christ et son Ăvangile, tout comme nombreux aussi sont ceux qui, bien que le connaissant, ont besoin de grandir dans la foi qu'ils professent. C'est Ă eux que s'adresse aujourd'hui l'engagement de la nouvelle Ă©vangĂ©lisation. Cette expression a Ă©tĂ© employĂ©e pour la premiĂšre fois par le Pape Jean-Paul II, qui en a expliquĂ© le sens en mĂȘme temps. En effet, il voulait dire que l'Ă©vangĂ©lisation devrait ĂȘtre nouvelle dans son ardeur, nouvelle dans ses mĂ©thodes et nouvelle dans son expression » 105. Ainsi, alors qu'avec cette dĂ©finition on faisait allusion Ă une nouveautĂ© du tĂ©moignage joyeux dans l'attitude des Ă©vangĂ©lisateurs, on affirmait en mĂȘme temps le contenu Ă©ternel et immuable de la Bonne Nouvelle qu'est JĂ©sus-Christ, prĂ©sentĂ© Ă nouveau Ă l'homme contemporain. Ce nouvel Ă©lan de l'Ă©vangĂ©lisation, qui peut ĂȘtre aussi appliquĂ© Ă la premiĂšre annonce de l'Ăvangile, se nourrit de l'Eucharistie qui, tout au long des Ă©vĂ©nements changeants de l'histoire, reste Ă©ternellement source et sommet de la vie et de la mission de l' a toujours Ă©tĂ© source d'Ă©nergie pour les choix et les comportements Ă©thiques et moraux des croyants, en Ă©tant reconnue favorablement par la philosophie, l'art, la littĂ©rature et mĂȘme les institutions civiles et les lois, en contribuant Ă modeler le visage de toute une civilisation dans la vie personnelle, familiale, culturelle, politique et sociale. L'Eucharistie encourage les chrĂ©tiens Ă s'engager en faveur de la justice dans le monde d'aujourd'hui. Pour une telle mission, l'Eucharistie ne procure pas seulement la force intĂ©rieure, mais aussi - en un sens - le projet. Elle est en effet une maniĂšre d'ĂȘtre qui, de JĂ©sus, passe chez le chrĂ©tien et, par le tĂ©moignage de ce dernier, vise Ă se rĂ©pandre dans la sociĂ©tĂ© et dans la culture. [...] Incarner le projet eucharistique dans la vie quotidienne, dans les milieux de travail et de vie - en famille, Ă l'Ă©cole, Ă l'usine, dans les conditions de vie les plus diverses - signifie, entre autre chose, tĂ©moigner que la rĂ©alitĂ© humaine ne se justifie pas sans la rĂ©fĂ©rence au CrĂ©ateur "La crĂ©ature sans son CrĂ©ateur s'Ă©vanouit" » 106. Tout cela est dĂ©fini comme attitude eucharistique », attitude qui doit encourager les chrĂ©tiens Ă tĂ©moigner plus intensĂ©ment la prĂ©sence de Dieu dans le monde, Ă ne pas avoir peur de parler de Dieu et de porter les signes de la foi la tĂȘte haute, dans le tĂ©moignage et dans le dialogue avec tous les autres hommes. Aussi, la consigne de l'AnnĂ©e eucharistique est-elle la culture de l'Eucharistie », qui doit ĂȘtre promue et diffusĂ©e 107.79. La Communion eucharistique a pour effet essentiel la charitĂ© qui doit pĂ©nĂ©trer la vie sociale. Le Concile Vatican II et le Pape Paul VI ont parlĂ© de la prĂ©sence multiforme du Christ 108 il faut aider les chrĂ©tiens Ă saisir ce que signifie, pour la foi, le lien entre le Christ dans l'Eucharistie et le Christ prĂ©sent dans leurs frĂšres et leurs soeurs, en particulier les pauvres et les marginaux de la seulement l'amour pour les pauvres et les marginaux a fait l'objet de la prĂ©dication de JĂ©sus, mais il a aussi donnĂ© un sens Ă sa vie tout entiĂšre. La solution des problĂšmes, grands et petits, de l'humanitĂ© rĂ©side dans l'amour, non pas l'amour faible et rhĂ©torique, mais l'amour que le Christ nous enseigne dans l'Eucharistie, l'amour qui est donnĂ©, diffusĂ©, l'amour qui se sacrifie. Il faut prier pour que le Christ soit vainqueur de nos rĂ©sistances humaines et fasse de chacun de nous un tĂ©moin crĂ©dible de son thĂšme du 48e CongrĂšs eucharistique international, L'Eucharistie, lumiĂšre et vie du nouveau millĂ©naire, a voulu affirmer que le Christ Ă©tant la lumiĂšre du monde, il doit, dans le nouveau millĂ©naire, l'Ă©clairer de la force d'une vie renouvelĂ©e selon la logique de l'Ăvangile. Dans le monde globalisĂ© d'aujourd'hui, et que l'on dit peu solidaire et conditionnĂ© par une technologie toujours plus raffinĂ©e, un monde marquĂ© par le terrorisme international et par d'autres formes de violence et d'exploitation, l'Eucharistie conserve son message actuel, nĂ©cessaire pour construire une sociĂ©tĂ© oĂč prĂ©valent la communion, la solidaritĂ©, la libertĂ©, le respect des personnes, l'espĂ©rance et la confiance en La foi devient culture et elle fait la culture. Nous connaissons tous le riche trĂ©sor culturel qui s'est accumulĂ© au long des siĂšcles dans la liturgie d'Orient et d'Occident les textes des priĂšres, la richesse des rites, les oeuvres de l'architecture, des arts plastiques et de la musique sacrĂ©e. Tout cela montre le lien entre religion et culture, ensemble de tout ce que l'humanitĂ© créé de bon et de significatif. La culture fournit Ă la foi les instruments adaptĂ©es pour exprimer la vĂ©ritĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e par Dieu et proclamĂ©e dans la est le processus qui a accompagnĂ© l'Ăglise dĂšs ses dĂ©buts. Il existe de nombreux et excellents exemples d'inculturation. Les Ăglises orientales catholiques, par exemple, en sont un tĂ©moignage authentique. Ă ce propos, il faut mentionner l'oeuvre des saints Cyrille et MĂ©thode, apĂŽtres des peuples slaves 109. Le processus d'inculturation est encore vivant dans les communautĂ©s ecclĂ©siales actuelles. Pour pouvoir le mettre en pratique de façon appropriĂ©e, il faut tenir compte de la nature purement gratuite de l'acte rĂ©dempteur de Dieu et de la maniĂšre dont il est compris et accueilli adĂ©quatement par l'homme, dans le cadre de la pleine responsabilitĂ© et de la rĂ©alitĂ© de celui-ci, au plan Ă la fois personnel et communautaire, et reflĂ©tĂ©es dans sa vie et sa principes gĂ©nĂ©raux de l'inculturation sont clairement exprimĂ©s dans le DĂ©cret conciliaire Ad gentes 110, dans l'Instruction Varietates legitimĂŠ sur la liturgie romaine et l'inculturation 111 et dans de nombreuses autres interventions du MagistĂšre sur le sujet 112. Le thĂšme de l'inculturation a aussi Ă©tĂ© traitĂ© dans les diffĂ©rentes AssemblĂ©es spĂ©ciales continentales et dans les Exhortations apostoliques post-synodales relatives 113.Toutefois, les difficultĂ©s ne manquent pas lorsqu'on s'efforce d'actualiser ces principes. Il existe deux risques principaux celui de tomber dans l'archaĂŻsme, et celui d'effectuer une recherche de la modernitĂ© Ă tout prix. Ce qu'il ne faut jamais oublier c'est l'objectif ultime de la mission de l'Ăglise Ă©vangĂ©liser tous les hommes dans le coeur de leurs cultures. Ainsi, l'inculturation n'est pas une simple adaptation, mais le rĂ©sultat vivant de la rencontre vĂ©cue entre la culture d'un certain milieu et celle engendrĂ©e par l'Ăvangile. C'est pourquoi, avant de dĂ©cider d'incorporer certains Ă©lĂ©ments d'une culture locale dans la liturgie, il est opportun que l'Ăvangile soit annoncĂ© et que soit rĂ©alisĂ© un grand effort d'Ă©ducation dans la foi, c'est-Ă -dire de catĂ©chĂšse et de formation Ă tous les niveaux, dans le but de faire naĂźtre une nouvelle culture Ă©vangĂ©lisĂ©e. C'est Ă ce point que les ConfĂ©rences Ă©piscopales et les autres organismes compĂ©tents devront juger si l'introduction, dans la liturgie, d'Ă©lĂ©ments ressortant des coutumes des populations, et bien que ceux-ci soient une partie vivante de ces cultures, peut enrichir l'action liturgique sans entraĂźner des consĂ©quences dĂ©favorables pour la foi et pour la piĂ©tĂ© des Des rĂ©ponses aux Lineamenta, il ressort que dans les diffĂ©rentes parties du monde occidental, l'inculturation concerne habituellement les groupes d'Ă©migrĂ©s et les paroisses ethniques ; les efforts rĂ©alisĂ©s dans ce domaine sont nombreux. Dans d'autres rĂ©gions gĂ©ographiques, la question est en train de devenir prioritaire au plan de la toutes façons, pour ce qui est du thĂšme de l'inculturation, il est nĂ©cessaire de respecter les normes des documents officiels de l'Ăglise, qui offrent les critĂšres pastoraux opportuns, en ayant toujours prĂ©sent Ă l'esprit qu'une grande fidĂ©litĂ© Ă l'Esprit Saint est exigĂ©e pour conserver limmuable dĂ©pĂŽt de la foi Ă travers la diversitĂ© considĂ©rable des priĂšres et des rites »114. C'est pour cette raison, justement, qu'il faut garder un Ă©quilibre profond entre la Tradition qui exprime une foi immuable dans l'Eucharistie, et l'adaptation aux nouvelles rĂ©ponses mentionnent des problĂšmes provenant des essais d'inculturation liturgique qui, tout en Ă©tant rĂ©alisĂ©s de bonne foi, peuvent projeter des ombres sur l'Eucharistie. Ă ce propos, il faut signaler que les Ă©lĂ©ments locaux, comme les chants, les gestes, les danses, les vĂȘtements, ne sont pas toujours soumis Ă une purification adĂ©quate pour pouvoir intĂ©grer ensuite dans la cĂ©lĂ©bration liturgique uniquement ce qui convient au Culte eucharistique. Il y a eu des cas d'adaptation liturgique promus en toute bonne foi, mais sans une connaissance appropriĂ©e de la culture locale, ce qui a provoquĂ© le scandale parmi les fidĂšles. Ceux-ci restent perplexes lorsqu'ils constatent que sont attribuĂ©s Ă l'Eucharistie des significations inappropriĂ©es, typiques de certains de leurs contre, plusieurs rĂ©ponses aux Lineamenta mettent en relief des aspects positifs en matiĂšre d'inculturation, surtout dans le domaine de la musique sacrĂ©e. De toutes façons, il est recommandĂ© de rĂ©aliser l'inculturation sous la responsabilitĂ© de l'Ordinaire diocĂ©sain, avec la supervision de la ConfĂ©rence Ă©piscopale et la recognitio du Saint-SiĂšge. En mĂȘme temps, l'application fidĂšle des normes communes dans la sphĂšre de l'inculturation et de l'innovation est demandĂ©e, afin d'Ă©viter que des changements inopportuns soient pratiquĂ©s au nom de l' est souhaitĂ© que l'usage du latin soit maintenu, surtout dans les cĂ©lĂ©brations de nature internationale, afin d'exprimer l'unitĂ© et l'universalitĂ© de l'Ăglise dans son lien avec le rite de l'Ăglise-mĂšre de Rome. Ă ce sujet, il serait bon que les chrĂ©tiens de tous le pays sachent prier et chanter en latin quelques-uns des textes fondamentaux de la liturgie, comme le Gloria, le Credo et le Notre Avant de distribuer la Sainte Communion, l'Ă©vĂȘque ou le prĂȘtre prient le Seigneur JĂ©sus-Christ ressuscitĂ©, lui qui a dit Ă ses disciples je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix » Jn 14, 27. Le cĂ©lĂ©brant supplie le Seigneur JĂ©sus de concĂ©der Ă l'Ăglise la paix et [...] l'unitĂ© [...] pour les siĂšcles des siĂšcles » 115.L'Eucharistie est le sacrement de la paix, rĂ©alisĂ©e dans sa plĂ©nitude aprĂšs la rĂ©conciliation avec Dieu et avec le prochain dans le sacrement de PĂ©nitence. Elle actualise la grĂące que le Seigneur ressuscitĂ© a exprimĂ©e en disant paix Ă vous » Jn 20, 19. En outre, le sacrement de l'Eucharistie offre aux croyants la grĂące nĂ©cessaire pour mettre en pratique l'esprit des BĂ©atitudes et, en particulier, la proclamation de JĂ©sus-Christ heureux les artisans de paix » Mt 5, 9. Par le sacrifice de la Croix, Il a accompli la victoire sur le pĂ©chĂ©, sur la mort et sur toutes les divisions et les haines. RessuscitĂ©, Il Ă©tend sa paix Ă ceux qui sont proches et Ă ceux qui sont Ă©loignĂ©s cf. Ep 2, 17.La paix des coeurs, celle des familles, des communautĂ©s et de l'Ăglise est le don du Seigneur ressuscitĂ©, prĂ©sent dans le sacrement de l'Eucharistie. Le fidĂšle qui vient communier doit dĂ©jĂ avoir en lui la paix de Dieu, Ă laquelle le pĂ©chĂ© fait obstacle. Tandis que l'acte pĂ©nitentiel au dĂ©but de la Sainte Messe purifie des pĂ©chĂ©s vĂ©niels, pour les pĂ©chĂ©s mortels il est nĂ©cessaire de recevoir l'absolution sacramentelle. Par elle-mĂȘme, l'Eucharistie renforce ce don de la paix et offre Ă tous ceux qui la reçoivent la grĂące de devenir eux aussi artisans de paix dans les lieux oĂč ils vivent et oĂč ils Il faut que les fidĂšles dĂ©couvrent Ă nouveau l'Eucharistie comme la force de rĂ©conciliation et de paix avec Dieu et parmi tous leurs frĂšres. Dans le monde d'aujourd'hui, oĂč les raisons de divisions et de diversification - mĂȘme lĂ©gitimes - ne manquent pas, il est opportun que les chrĂ©tiens rassemblĂ©es autour de l'autel du Seigneur redĂ©couvrent leurs racines communes, ces racines qui se trouvent en Lui. Dans la priĂšre, dans la rĂ©flexion et dans l'adoration, avec l'aide de la Parole de Dieu et de l'homĂ©lie du cĂ©lĂ©brant, les fidĂšles seront renforcĂ©s dans leur foi, dans la charitĂ© et dans l'espĂ©rance, afin de pouvoir s'engager toujours plus et toujours mieux dans la tĂąche difficile qui consiste Ă Ă©difier un monde meilleur, plus juste et pacifique. Ils respecteront les diffĂ©rentes options politiques et sociales, pourvu qu'elles ne soient pas en contradiction avec les normes fondamentales de l'Ăvangile, qui ont inspirĂ© la doctrine sociale de l' cette dimension de l'Eucharistie n'est pas toujours perçue ; les attitudes prolongĂ©es de conflit entre les personnes et les communautĂ©s deviennent alors des motifs de contradiction et de scandale. Nouvellement pacifiĂ©e dans ses fidĂšles, l'Ăglise cĂ©lĂšbre et adore l'Eucharistie comme le sacrement de la piĂ©tĂ©, le signe de l'unitĂ© et le lien de la charitĂ© 116.84. S'en remettant Ă la source inĂ©puisable de grĂące qu'est l'Eucharistie, l'Ăglise promeut la cause de la paix dans le monde bouleversĂ© par les conflits, les violences, le terrorisme et les guerres qui blessent la dignitĂ© des hommes et des peuples et constituent un obstacle Ă leur dĂ©veloppement, quel qu'il soit. L'Ăglise catholique ne se lasse jamais de proclamer l'Ăvangile de la paix cf. Ep 6, 15 et de promouvoir diffĂ©rentes initiatives dans le but de faire cesser toute guerre et, par le dialogue et la collaboration, encourager la construction de la paix dans le mĂ©morial du sacrifice de JĂ©sus, lui qui est notre paix, lui qui des deux peuples n'en a fait qu'un, dĂ©truisant la barriĂšre qui les sĂ©parait, supprimant en sa chair la haine » Ep 2, 14, oriente l'Ăglise dans cette mission urgente et difficile, en l'ouvrant Ă la collaboration avec les hommes de bonne volontĂ©. L'Eucharistie, sacrement des rĂ©conciliĂ©s avec Dieu et avec leurs frĂšres cf. Col 1, 22, devient aussi exhortation Ă l'exercice du ministĂšre de la rĂ©conciliation » 2 Co 5, 18. Sachant de la Parole de Dieu que tous ont pĂ©chĂ© cf. Rm 3, 23 et que, de ce fait, tous ont besoin du pardon, l'Ăglise propose aux hommes de sortir du cercle vicieux de la violence et de la haine en trouvant la force de demander pardon et de nom de l'Ăglise, le Saint-PĂšre et le Saint-SiĂšge sont prĂ©sents de façon active dans les forums internationaux, soutenant ardemment la cause de la paix, se prodiguant pour rĂ©duire les armements et promouvoir la mise au ban des armes de destruction massive. Dans cette oeuvre de priĂšre, de persuasion et d'Ă©ducation, les Messages du Pape Ă l'occasion de la JournĂ©e mondiale de la Paix jouent un rĂŽle que la vraie paix peut venir uniquement d'en haut cf. Jc 1, 17 ; Lc 2, 14, l'Ăglise continue d'implorer ce grand pardon, en oeuvrant pour qu'il puisse se rĂ©pandre le plus possible ici-bas, avant de briller pleinement dans l'Ă©ternitĂ©, oĂč le Dieu de la vie assure la paix, la bĂ©nĂ©diction, la lumiĂšre et la joie aux artisans de paix cf. Mt 5, 9.Eucharistie et unitĂ©85. Dans la PriĂšre Eucharistique, l'Ăglise supplie Dieu Tout-puissant de lui concĂ©der aussi le don de l'unitĂ©. Ce don regarde la nature mĂȘme de l'Ăglise voulue par JĂ©sus-Christ qui, justement, se traduit dans ses attributs essentiels comme une, sainte, catholique et d'accepter le sacrifice sur la croix, le Seigneur JĂ©sus a priĂ© pour l'unitĂ© de ses disciples PĂšre saint, garde-les dans ton nom que tu m'as donnĂ©, pour qu'ils soient un comme nous » Jn 17, 11. Dans cette priĂšre sacerdotale », tous les chrĂ©tiens de tous les temps sont prĂ©sents. En effet, JĂ©sus-Christ a priĂ© aussi bien pour l'unitĂ© des ApĂŽtres que pour ceux qui, grĂące Ă leur parole, croiraient en lui cf. Jn 17, 20. L'unitĂ© des disciples du Seigneur JĂ©sus-Christ provient de la nature mĂȘme de l'Ăglise. L'unitĂ© est, en outre, l'une des raisons qui fait qu'elle est crĂ©dible Comme toi, PĂšre, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient en nous, afin que le monde croie que tu m'as envoyĂ© » Jn 17, 21.HĂ©las, les pĂ©chĂ©s contre l'unitĂ© ont accompagnĂ© la vie terrestre de l'Ăglise. En plus du fils de la perdition cf. Jn 17, 12, la communautĂ© primitive a du faire les comptes avec les faux prophĂštes cf. 1 Jn 4, 4 et avec ceux qui ont abandonnĂ© la communautĂ© parce que, dans le fond, ils ne lui appartenaient pas sincĂšrement cf. 1 Jn 2, 19. Saint Paul a dĂ» mettre en garde contre les fauteurs de dissensions et de scandales contre l'enseignement [qu'ils ont] reçu » Rm 16, 17. Il dut lui-mĂȘme intervenir avec dĂ©cision dans la communautĂ© de Corinthe, pour aplanir les divisions cf. 1 Co 1, 12 provoquĂ©es par des ĂȘtres psychiques, qui n'ont pas d'esprit » Jude 19.Il faut dĂ©plorer que le scandale des divisions Ă diffĂ©rents niveaux existe encore dans l'Ăglise d'aujourd'hui. L'Eucharistie devrait reprĂ©senter pour tous les hommes un rappel fort Ă garder l'unitĂ© au sein des familles, des communautĂ©s paroissiales, des mouvements d'Ăglise, des Ordres religieux et des diocĂšses. En outre, l'Eucharistie offre la grĂące pour rĂ©tablir l'unitĂ© des chrĂ©tiens, membres du Corps du Christ Parce qu'il n'y a qu'un pain, Ă plusieurs nous ne sommes qu'un corps, car tous nous participons Ă ce pain unique » 1 Co 10, 17.La priĂšre sacerdotale » de JĂ©sus-Christ s'Ă©largit Ă tous ceux qui croient en lui cf. Jn 17, 20. Tout au long de l'histoire, hĂ©las, le Christianisme a connu de douloureuses divisions dans diffĂ©rentes Ăglises et CommunautĂ©s ecclĂ©siales. Devant un tel pĂ©chĂ©, source de scandale pour le monde, il faut prier et oeuvrer afin que soit recomposĂ©e l'unique tunique sans couture de JĂ©sus cf. Jn 19, 23-24 et que soit maintenu entier le filet des pĂȘcheurs d'hommes cf Mt 4, 19 ; Jn 21, 11. Il s'agit de l'oeuvre de Dieu, Ă la rĂ©alisation de laquelle tous les chrĂ©tiens sont appelĂ©s, chacun selon sa propre vocation et responsabilitĂ©. Cependant, tous ont le devoir de prier pour que s'accomplisse la parole de JĂ©sus-Christ J'ai encore des brebis qui ne sont pas de cet enclos ; celles-lĂ aussi, il faut que je les mĂšne ; elles Ă©couteront ma voix ; et il y aura un seul troupeau, un seul pasteur » Jn 10, 16. Ă cette parole du Seigneur fait Ă©cho la priĂšre de toute l'Ăglise qui, par la bouche de son Pasteur universel Ă©lĂšve sa supplique Seigneur, souviens-toi de ce que tu as promis. Fais que nous ne soyons qu'un seul Pasteur et un seul troupeau ! Ne permets pas que ton filet se dĂ©chire et aide-nous Ă ĂȘtre des serviteurs de l'unitĂ© ! » 117.86. L'oecumĂ©nisme est certainement un don de l'Esprit Saint et une voie que l'Ăglise ne peut Ă©viter. AprĂšs le Concile oecumĂ©nique Vatican II et le DĂ©cret sur l'oecumĂ©nisme Unitatis redintegratio, un chemin long et fructueux a Ă©tĂ© parcouru dans les rapports avec les Ăglises et les CommunautĂ©s ecclĂ©siales, suscitant des liens d'unitĂ© qui existent dĂ©jĂ Ă diffĂ©rents niveaux, dans la recherche de la pleine union, en vue de la cĂ©lĂ©bration commune de l'Eucharistie. Dans cette tĂąche urgente et incontournable, il existe des rapports particuliers avec les Ăglises orientales, auxquelles mĂȘme en l'absence d'une pleine communion, l'Ăglise catholique reconnaĂźt la validitĂ© du sacrement de l'Eucharistie. Les catholiques des Ăglises mentionnĂ©es peuvent donc communier Ă certaines conditions, tout comme les membres de ces Ăglises sont accueillis dans l'Ăglise catholique, Ă l'Autel du Seigneur, lorsque il leur manque un prĂȘtre validement rapports avec les CommunautĂ©s ecclĂ©siales issues de la RĂ©forme se sont aussi dĂ©veloppĂ©s favorablement. Ă ce sujet, l'expĂ©rience d'un chemin dĂ©licat et prometteur est marquĂ©e en grande partie par le rapport avec le sacrement de l'Eucharistie, comme l'indiquent opportunĂ©ment la lĂ©gislation canonique 118 et le Directoire sur l'oecumĂ©nisme 119.Dans les rĂ©ponses aux Lineamenta est soulignĂ© le fait que la liturgie doit ĂȘtre respectĂ©e comme manifestation cultuelle de l'Ăglise et non considĂ©rĂ©e comme une initiative sociale quelconque. Dans le sillage de l'enseignement du Concile Vatican II, le Pape Jean-Paul II a dĂ©clarĂ© dans sa premiĂšre Encyclique Et bien qu'il soit vrai que l'Eucharistie fut toujours et doit ĂȘtre encore la rĂ©vĂ©lation la plus profonde et la cĂ©lĂ©bration la meilleure de la fraternitĂ© humaine des disciples du Christ et de ceux qui lui rendent tĂ©moignage, elle ne peut pas ĂȘtre traitĂ©e seulement comme une occasion de manifester cette fraternitĂ©. Dans la cĂ©lĂ©bration du sacrement du Corps et du Sang du Seigneur, il faut respecter la pleine dimension du MystĂšre divin, le sens plĂ©nier de ce signe sacramentel dans lequel le Christ rĂ©ellement prĂ©sent est reçu, l'Ăąme est comblĂ©e de grĂące et le gage de la gloire future nous est donnĂ© » 120. Ă la lumiĂšre de cet enseignement, on peut comprendre l'affirmation selon laquelle l'Eucharistie prĂ©suppose la communion ecclĂ©siale 121. Aussi, dire que l'Eucharistie est le signe de l'unitĂ© de l'Ăglise, son Corps, ne se rĂ©fĂšre pas Ă la nature du sacrement mais Ă l'effet propre qui est le sien 122.Les rencontres oecumĂ©niques sont une occasion privilĂ©giĂ©e pour mieux faire connaĂźtre la doctrine de l'Ăglise Ă propos de l'Eucharistie et de l'unitĂ© des chrĂ©tiens. Bien qu'acceptant avec douleur les divisions, qui empĂȘchent une participation commune Ă la Table du Seigneur, l'Ăglise ne cesse d'encourager la priĂšre pour que reviennent les jours de l'unitĂ© entre les croyants dans le Christ 123. Certaines rĂ©ponses aux Lineamenta mentionnent toutefois que, dans de telles rencontres, il arrive parfois que la doctrine sur l'Eucharistie ne soit pas exposĂ©e avec clartĂ© de la part des catholiques. En outre, tandis que dans certains cas le sacrement est exclu de façon dĂ©libĂ©rĂ©e durant les cĂ©lĂ©brations respectives, dans d'autres il est inclus et tous les participants sont invitĂ©s sans distinction aucune Ă recevoir la Communion. On dĂ©plore aussi des problĂšmes surgis lĂ oĂč certaines CommunautĂ©s ecclĂ©siales issues de la RĂ©forme pratiquent le prosĂ©lytisme parmi les immigrĂ©s, en particulier ceux de langue espagnole, en diffusant des invitations Ă participer Ă leurs services religieux, auxquels est souvent donnĂ© le nom de Messe ».De toutes les façons, l'esprit avec lequel beaucoup de pasteurs, en adhĂ©sion Ă la doctrine de l'Ăglise en la matiĂšre, s'efforcent avec diligence et charitĂ© de contribuer Ă l'unitĂ© ecclĂ©siale dĂ©sirĂ©e, est trĂšs positif, sans oublier que l'Eucharistie reprĂ©sente le but ultime de l'engagement oecumĂ©nique orientĂ© vers la recherche de l'unitĂ© de la foi. Il est trĂšs clair qu'en tant que but de l'unitĂ©, la CĂ©lĂ©bration ne peut constituer l'instrument de l'unification. Elle ne peut pas ĂȘtre accomplie Ă l'avance tant que l'unitĂ© de la foi n'est pas rĂ©alisĂ©e. Seulement Ă la lumiĂšre de l'unitĂ©, prĂ©alablement supposĂ©e et confirmĂ©e par l'Eucharistie, il est possible de comprendre le sens de l' inter-communion ».87. La division entre les chrĂ©tiens est Ă l'origine d'une grande souffrance. Il est une urgence inĂ©vitable travailler pour rĂ©tablir la communion avec les frĂšres sĂ©parĂ©s, qui n'ont pas la mĂȘme comprĂ©hension de la foi en la prĂ©sence du Christ dans l'Eucharistie. Des normes canoniques prĂ©cises existent Ă ce propos, ainsi qu'un enseignement clair du MagistĂšre de l'Ăglise, qui encouragent Ă poursuivre cette recherche d'unitĂ©, tout en prĂ©sentant toujours avec clartĂ© les raisons qui empĂȘchent la pleine communion et rĂ©glementent la communication in sacris 124. De nombreux catholiques connaissent et apprĂ©cient cette discipline, car ils y voient un itinĂ©raire sĂ»r qui conduit Ă prier pour les frĂšres sĂ©parĂ©s, en attendant que l'union s' comme plusieurs rĂ©ponses aux Lineamenta y font allusion, il existe des cas d'Ă©galitarisme mal compris ayant conduit Ă des erreurs. En effet, beaucoup prĂ©tendent communier in sacris en l'absence d'une plus grande communion au niveau doctrinal et ecclĂ©sial. Une telle attitude est surprenante car il est incohĂ©rent de ne pas appartenir Ă la communautĂ© ecclĂ©siale mais de vouloir recevoir la Communion eucharistique qui en est le signe d'appartenance ; de refuser les Pasteurs et la Doctrine mais de vouloir prendre part aux sacrements qu'ils cĂ©lĂšbrent. Une telle façon de penser dĂ©rive sans doute d'un manque de clartĂ© Ă propos de la diffĂ©rence entre l'unitĂ© de l'Ăglise et l'unitĂ© du genre humain la premiĂšre est le signe et l'instrument de la seconde, encore Ă outre, Ă partir des rĂ©ponses, on constate que, dans certains cas, lorsque des personnes non catholiques participent Ă une cĂ©lĂ©bration eucharistique dans une Ă©glise catholique, le cĂ©lĂ©brant les invite parfois Ă s'approcher de l'autel pour recevoir une bĂ©nĂ©diction, et non la Communion. Une pratique qui ressemble Ă la distribution de l'antidoron dans le rite byzantin. Dans ces occasions, la doctrine catholique Ă propos de la Communion est prĂ©sentĂ©e sans aucun compromis, et observĂ©e. En outre, dans diffĂ©rentes Nations, les rencontres oecumĂ©niques se dĂ©roulent dans le contexte de cĂ©lĂ©brations de la Parole, en Ă©vitant tout malentendu relatif au sacrement de l'Eucharistie. Quoi qu'il en soit, si les non-catholiques ou les non-chrĂ©tiens devaient participer Ă la Sainte Messe, il serait trĂšs utile de leur distribuer un livret fournissant les explications essentielles de la cĂ©lĂ©bration, afin qu'ils puissent suivre son de nombreuses rĂ©ponses aux Lineamenta expriment la certitude qu'une observance fidĂšle des normes de l'Ăglise en matiĂšre d'inter-communion eucharistique est une expression authentique d'amour Ă l'Ă©gard de JĂ©sus-Christ dans le Saint-Sacrement, et des frĂšres d'autres confessions chrĂ©tiennes 125, de mĂȘme qu'un tĂ©moignage authentique de la vĂ©ritĂ©. Tandis que semble plutĂŽt large le consentement sur le fait que l'unitĂ© dans la profession de foi prĂ©cĂšde la communion de la CĂ©lĂ©bration eucharistique, il reste encore Ă prĂ©ciser la façon dont le MystĂšre eucharistique doit ĂȘtre prĂ©sentĂ© dans le dialogue oecumĂ©nique, afin d'Ă©viter deux risques opposĂ©s les fermetures dues aux prĂ©jugĂ©s, et le relativisme. Trouver la juste mesure est une condition essentielle si l'on veut conserver une ouverture saine et prĂ©server en mĂȘme temps la vĂ©ritĂ© et l'identitĂ© catholique Les mots qui concluent la cĂ©lĂ©bration de l'Eucharistie, Ite missa est, rappellent le mandat missionnaire du Seigneur ressuscitĂ© Ă ses disciples, avant son Ascension au ciel Allez donc, de toutes les nations faites des disciples » Mt 28, 19. En effet, la conclusion de toute sainte Messe est immĂ©diatement liĂ©e Ă l'envoi en mission. Celle-ci englobe tous les baptisĂ©s, chacun selon sa vocation propre au sein du Peuple de Dieu les Ă©vĂȘques, les prĂȘtres, les diacres, les membres de la vie consacrĂ©e et des mouvements d'Ăglise, les laĂŻcs. Le tĂ©moignage, premier devoir de tous les chrĂ©tiens envoyĂ©s dans le monde, est essentiel pour que se rĂ©alise cette mission. En effet, il n'y a pas de tĂ©moignage sans tĂ©moins, de mĂȘme qu'il n'y a pas de mission sans missionnaires » 126. Cette caractĂ©ristique de l'activitĂ© missionnaire dĂ©coule des paroles mĂȘmes de JĂ©sus Ă ceci tous reconnaĂźtront que vous ĂȘtes mes disciples si vous avez de l'amour les uns pour les autres » Jn 13, 35. La mission est exigeante et contraignante pour les capacitĂ©s humaines. Aussi, oĂč donc prendre la force si ce n'est dans l'Eucharistie, source inĂ©puisable de la mission, source authentique de communion et de solidaritĂ©, de rĂ©conciliation et de paix ?L'oeuvre Ă©vangĂ©lisatrice a pour but ultime la rencontre personnelle de tous les ĂȘtres humains avec JĂ©sus-Christ, vivant et prĂ©sent dans le Sacrement de son Corps et de son Sang, et que l'Ăglise offre comme Pain pour la vie du monde. Cette finalitĂ© eucharistique aussi de la mission a son fondement dans l'enseignement de JĂ©sus-Christ, qui invite Ă sa Table tous les hommes de bonne volontĂ©, sans aucune distinction ni prĂ©jugĂ© cf. Mt 22, 1-13 ; Lc 14, 16-24 et qui offre son Sacrifice pour le salut de tous cf. Mt 26, 26-29 ; Lc 22, 15-20 ; Mc 14, 22-25 ; 1 Co 11, 23-25. Par consĂ©quent, l'Eucharistie est le sommet vers lequel tend tout naturellement toute l'activitĂ© missionnaire de l'Ăglise, mĂȘme celle spĂ©cifiquement ad gentes. En effet, quel sens cela pourrait-il avoir d'annoncer l'Ăvangile, sinon pour conduire chaque homme Ă la communion avec le Christ et avec ses frĂšres, communion dont la Sainte Messe, anticipation du Banquet Ă©ternel, est l'expression liturgique sacramentelle la plus grande ?L'Eucharistie est donc le coeur palpitant de la mission, elle en est la source authentique et la fin ultime. La requĂȘte lĂ©gitime, relevĂ©e dans de nombreuses rĂ©ponses aux Lineamenta, de promouvoir avec un esprit renouvelĂ© l'Ă©lan missionnaire inscrit dans la nature de la CĂ©lĂ©bration eucharistique, naĂźt d'un regard apostolique et zĂ©lĂ© tournĂ© vers le monde en ce dĂ©but du troisiĂšme millĂ©naire, qui, plus que jamais, a besoin de paix, d'amour et de communion fraternelle que seul JĂ©sus-Christ peut C'est pourquoi les chrĂ©tiens doivent affirmer la dimension missionnaire de l'Eucharistie. Pour eux, il devient spontanĂ© d'annoncer aux hommes et au monde les merveilles de Dieu incarnĂ© et prĂ©sent sous les EspĂšces du Pain et du Vin, et qui, Ă travers la Communion, entre dans leur vie pour la transformer. Cela vaut pour les chrĂ©tiens qui vivent dans un monde sĂ©cularisĂ©, oĂč les personnes Ă©loignĂ©es de l'Ăglise, qui sont en majoritĂ©, connaissent un tourment spirituel constant Ă la recherche de Dieu, qui reste cependant toujours prĂšs d'eux. Ce zĂšle accompagne les missionnaires qui, poussĂ©s par l'amour de Dieu, proposent la premiĂšre annonce de la Bonne Nouvelle aux personnes qui ne connaissent pas encore l'Ăvangile de JĂ©sus-Christ, ou ne le connaissent pas en plĂ©nitude ou de façon appropriĂ©e. Le dialogue et le respect qui est dĂ» aux valeurs prĂ©sentes dans les rĂ©alitĂ©s que les chrĂ©tiens rencontrent ne peuvent les empĂȘcher d'offrir la proposition missionnaire aux hommes de bonne volontĂ©, en obĂ©issance au commandement du Seigneur Allez dans le monde entier, proclamez l'Ăvangile a toute la crĂ©ation » Mc 16, 15.Il s'agit lĂ d'une tĂąche Ă la fois exaltante et difficile, qui exige un dĂ©vouement total, allant mĂȘme jusqu'au martyre. Dans cette oeuvre essentielle pour l'Ăglise, les disciples du Seigneur sont soutenus par l'Eucharistie, dont la cĂ©lĂ©bration partout dans le monde, confirme la promesse Voici que je suis avec vous pour toujours jusqu'Ă la fin du monde » Mt 28, 20.90. Avec la cĂ©lĂ©bration de la XIe AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ordinaire du Synode des ĂvĂȘques se termine l'AnnĂ©e de l'Eucharistie, pendant laquelle l'Ăglise dans sa totalitĂ© a Ă©tĂ© appelĂ©e Ă tourner son regard vers le grand MystĂšre, qui cache la raison la plus profonde de son essence et de sa existence. En effet, l'Ăglise vit de l'Eucharistie » 127, parce que ce sacrement embrasse tout le mystĂšre de notre salut » 128. GrĂące Ă l'Eucharistie, l'Ăglise renaĂźt toujours de nouveau ! » 129. L'AnnĂ©e eucharistique ne pouvait donc pas se conclure sans une rencontre collĂ©giale du Successeur de Pierre avec les Ă©vĂȘques, du Chef avec les membres de l'Ordre Ă©piscopal, pour cĂ©lĂ©brer le grand don de l'Eucharistie, pour se nourrir du Pain de Vie, pour adorer la prĂ©sence du Seigneur dans le Saint-Sacrement et pour rĂ©flĂ©chir sur le prĂ©cieux trĂ©sor que le Christ a confiĂ© Ă son Ăglise. Il sera ainsi possible de faire progresser la mission de l'Ă©vangĂ©lisation, avec une ardeur apostolique renouvelĂ©e et des indications pastorales concrĂštes adaptĂ©es aux attentes de la communautĂ© chrĂ©tienne et aux dĂ©sirs les plus profonds de l'homme la Lettre apostolique Mane nobiscum Domine, le Pape exhortait les Pasteurs Ă s'engager pour que l'Eucharistie soit cĂ©lĂ©brĂ©e avec davantage de vitalitĂ© et de ferveur, mais surtout avec une profonde intĂ©rioritĂ© » 130. L'amour pour le Culte eucharistique passe par la re-dĂ©couverte de la beautĂ© de la cĂ©lĂ©bration du Sacrifice eucharistique dans la priĂšre d'adoration et d'action de grĂące. Mais l'accueil du Sacrement dans la piĂ©tĂ© s'ouvre Ă l'espĂ©rance vers les rĂ©alitĂ©s promises, au-delĂ des horizons limitĂ©s du quotidien, fortement rĂ©duits par une culture submergĂ©e par le matĂ©rialisme et le consumĂ©risme. L'Eucharistie devient ainsi une force de transformation des cultures, car elle est Ă©piphanie de communion, lieu de rencontre du Peuple de Dieu avec JĂ©sus-Christ, mort et ressuscitĂ©, source de vie et d'espĂ©rance. L'Eucharistie est semence d'un monde nouveau et Ă©cole authentique de dialogue, de rĂ©conciliation, d'amour, de solidaritĂ© et de Les ombres dans la cĂ©lĂ©bration de l'Eucharistie, qui ont Ă©tĂ© mentionnĂ©es dans le souci de prĂ©senter, avec rĂ©alisme, les donnĂ©es parvenues Ă travers les rĂ©ponses aux Lineamenta, disparaĂźtront dans la mesure oĂč la discussion synodale, et donc ecclĂ©siale, redĂ©couvrira une fois encore la beautĂ© et la grandeur du don du MystĂšre eucharistique, sans jamais dĂ©tourner l'attention de la finalitĂ© principale du Synode enquĂȘter en profondeur, Ă travers l'expĂ©rience de la collĂ©gialitĂ© Ă©piscopale, pour identifier les voies que l'Esprit Saint suscite dans l'Ăglise aujourd'hui afin que l'Eucharistie soit vĂ©ritablement source et sommet de sa vie et de sa mission, c'est-Ă -dire de la nouvelle Ă©vangĂ©lisation dont le monde a un besoin effet, la vie tout entiĂšre de l'Ăglise trouve dans le MystĂšre eucharistique - sacrifice, mĂ©morial et banquet - sa source inĂ©puisable de grĂące pour cĂ©lĂ©brer la re-prĂ©sentation sacramentelle de la passion, de la mort et de la rĂ©surrection du Christ, pour vivre l'expĂ©rience de la rencontre personnelle avec le Seigneur, pour Ă©difier la communion ecclĂ©siale sur la fondation solide de l'amour et pour goĂ»ter Ă l'avance la gloire future des noces de l'Agneau. Dans la vie de l'Ăglise, tout culmine dans le MystĂšre eucharistique, but ultime de toutes les activitĂ©s de la catĂ©chĂšse Ă la rĂ©ception des autres sacrements, de la dĂ©votion populaire Ă la CĂ©lĂ©bration de la Divine Liturgie, de la mĂ©ditation de la Parole de Dieu Ă la priĂšre personnelle et communautaire. L'Eucharistie est le coeur de la communion l'Ăglise est dans le Christ comme un sacrement, c'est-Ă -dire un signe et un instrument de l'union intime avec Dieu, et de l'unitĂ© de tout le genre humain 131, alors l'Eucharistie, prĂ©sence vivante du Seigneur, devient aussi la source de la mission universelle de l'Ăglise. C'est elle qui confĂšre la grĂące aux Ă©vĂȘques, aux prĂȘtres et aux diacres, pour qu'ils annoncent l'Ăvangile avec zĂšle dans le monde d'aujourd'hui ; c'est elle qui insuffle aux missionnaire le courage d'apporter la Bonne Nouvelle du Royaume jusqu'aux limites de la terre ; c'est elle qui donne aux membres de la vie consacrĂ©e la force pour vivre l'idĂ©al de la vie chrĂ©tienne dans la pauvretĂ©, l'obĂ©issance et la chastetĂ© ; c'est elle qui irradie lumiĂšre et Ă©nergie aux laĂŻcs pour transformer les rĂ©alitĂ©s temporelles selon le nouveau commandement de l'amour de Dieu et du prochain ; c'est elle enfin qui donne aux chrĂ©tiens persĂ©cutĂ©s le courage nĂ©cessaire pour ĂȘtre des tĂ©moins du Christ dans leur monde. La mission Ă©vangĂ©lisatrice de l'Ăglise a pour fin ultime que tous les hommes se rencontrent dĂ©jĂ ici-bas, sur cette terre, Ă travers le Christ, prĂ©sent dans le MystĂšre eucharistique, en vue de la rencontre dĂ©finitive lors du Banquet Ă©ternel. Alors, l'Eucharistie devient aussi le point culminant de tous les projets pastoraux, de toutes les activitĂ©s missionnaires et le noyau de l'Ă©vangĂ©lisation et de la promotion humaine. En effet, ceux qui communient au Pain de la vie et en annoncent au monde le MystĂšre, doivent Ă©galement dĂ©fendre la vie dans toutes ses manifestations, en mettant tout en oeuvre aussi en vue du respect dĂ» Ă la crĂ©ation. Les fidĂšles qui mangent le Pain descendu du ciel ressentent l'obligation de contribuer Ă construire un monde plus juste dans lequel soit faite la volontĂ© de Dieu et oĂč Ă chaque personne soit garanti le pain quotidien ».Dans leurs rĂ©flexions, les PĂšres synodaux compteront sur les priĂšres de toute l'Ăglise, mais aussi sur l'intercession des saints, interprĂštes compĂ©tents de la vĂ©ritable piĂ©tĂ© et de la thĂ©ologie eucharistiques, qui nous encouragent et nous soutiennent dans notre pĂšlerinage, au milieu des joies et des douleurs du monde ces saints, la MĂšre de Dieu resplendit ; depuis qu'elle a donnĂ© sa chair immaculĂ©e au Fils de Dieu - Ave, verum corpus, natum de Maria Virgine - elle a scellĂ© pour toujours un rapport exclusif avec le MystĂšre eucharistique. En Marie, la femme eucharistique par excellence, l'Ăglise contemple non seulement son modĂšle plus parfait, mais aussi la rĂ©alisation en avance des cieux nouveaux » et de la terre nouvelle », que toute la crĂ©ation attend avec une impatience fĂ©brile. En invoquant sa protection avec confiance et dĂ©votion, l'Ăglise trouvera un nouvel Ă©lan pour que l'Eucharistie soit la source et le sommet de toute sa vie et de sa mission pour la gloire de Dieu et pour le salut des hommes et du monde 132. 1Pierre 3:8-9. Enfin, soyez tous animĂ©s des mĂȘmes pensĂ©es et des mĂȘmes sentiments, pleins d'amour fraternel, de compassion, d'humilitĂ©. Ne rendez point mal pour mal, ou injure pour injure; bĂ©nissez, au contraire, car c'est Ă cela que vous avez Ă©tĂ© appelĂ©s, afin d'hĂ©riter la bĂ©nĂ©diction. 1 Pierre 4:8.
Chers frĂšres et sĆurs, bonne et sainte fĂȘte de PĂąques !Lâannonce de lâange aux femmes rĂ©sonne dans lâĂglise rĂ©pandue Ă travers le monde entier Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez JĂ©sus, le CrucifiĂ©. Il nâest pas ici, car il est ressuscité⊠venez voir lâendroit oĂč il reposait » Mt 28, 5-6.Voici le sommet de lâĂvangile, voici la Bonne Nouvelle par excellence JĂ©sus, le CrucifiĂ©, est ressuscitĂ© ! Cet Ă©vĂ©nement est Ă la base de notre foi et de notre espĂ©rance si le Christ nâĂ©tait pas ressuscitĂ©, le christianisme perdrait sa valeur ; toute la mission de lâĂglise serait vidĂ©e de son Ă©lan, parce que câest de lĂ quâil est parti et quâil repart toujours. Le message que les chrĂ©tiens apportent au monde, le voici JĂ©sus, lâamour incarnĂ©, est mort sur la croix pour nos pĂ©chĂ©s, mais Dieu le PĂšre lâa ressuscitĂ© et lâa fait Seigneur de la vie et de la mort. En JĂ©sus, lâamour lâa emportĂ© sur la haine, la misĂ©ricorde sur le pĂ©chĂ©, le bien sur le mal, la vĂ©ritĂ© sur le mensonge, la vie sur la pourquoi, nous disons Ă tous Venez et voyez ! » En chaque situation humaine, marquĂ©e par la fragilitĂ©, par le pĂ©chĂ© et par la mort, la Bonne Nouvelle nâest pas seulement une parole, mais câest un tĂ©moignage dâamour gratuit et fidĂšle câest sortir de soi pour aller Ă la rencontre de lâautre, câest se tenir proche de celui qui est blessĂ© par la vie, câest partager avec celui qui manque du nĂ©cessaire, câest rester aux cĂŽtĂ©s de celui qui est malade ou ĂągĂ© ou exclu⊠Venez et voyez ! » lâamour est plus fort, lâamour donne la vie, lâamour fait fleurir lâespĂ©rance dans le cette joyeuse certitude dans le cĆur, aujourdâhui nous nous adressons Ă toi, Seigneur ressuscitĂ© !Aide-nous Ă te chercher afin que tous nous puissions te rencontrer, savoir que nous avons un PĂšre et que nous ne nous sentions pas orphelins ; que nous puissions tâaimer et tâ Ă vaincre le flĂ©au de la faim, aggravĂ© par les conflits et par les immenses gaspillages dont nous sommes souvent capables de protĂ©ger les sans-dĂ©fense, surtout les enfants, les femmes et les personnes ĂągĂ©es, parfois transformĂ©s en objets dâexploitation et dâ que nous puissions soigner les frĂšres touchĂ©s par lâĂ©pidĂ©mie dâEbola en GuinĂ©e Conakry, en Sierra Leone et au Liberia, et ceux affectĂ©s par tant dâautres maladies, qui se diffusent aussi Ă cause de lâincurie et de la pauvretĂ© tous ceux qui aujourdâhui ne peuvent pas cĂ©lĂ©brer PĂąques avec leurs familles parce quâinjustement arrachĂ©es Ă leur affection, comme les nombreuses personnes, prĂȘtres et laĂŻcs, qui en diverses parties du monde, ont Ă©tĂ© ceux qui ont laissĂ© leur propre terre pour Ă©migrer vers des endroits oĂč ils puissent espĂ©rer un avenir meilleur, mener une vie digne et, souvent, professer librement leur tâen prions, JĂ©sus glorieux, fais cesser toute guerre, toute hostilitĂ© grande ou petite, ancienne ou rĂ©cente !Nous te supplions, en particulier, pour la Syrie, la Syrie bien-aimĂ©e, afin que tous ceux qui souffrent des consĂ©quences du conflit, puissent recevoir les aides humanitaires nĂ©cessaires et que les parties en cause nâutilisent plus la force pour semer la mort, surtout contre la population sans dĂ©fense, mais aient lâaudace de nĂ©gocier la paix, dĂ©sormais attendue depuis trop longtemps !JĂ©sus glorieux, nous te demandons de rĂ©conforter les victimes des violences fratricides en Iraq et de soutenir les espoirs suscitĂ©s par la reprise des nĂ©gociations entre IsraĂ©liens et tâimplorons, quâun terme soit mis aux affrontements en RĂ©publique centrafricaine et que sâarrĂȘtent les atroces attentats terroristes dans certaines zones du Nigeria ainsi que les violences au Soudan du te demandons que les esprits se tournent vers la rĂ©conciliation et la concorde fraternelle au ta rĂ©surrection, que nous cĂ©lĂ©brons cette annĂ©e ensemble avec les Ăglises qui suivent le calendrier julien, nous te prions dâĂ©clairer et dâinspirer des initiatives de pacification en Ukraine, pour que les parties intĂ©ressĂ©es, soutenues par la CommunautĂ© internationale, entreprennent tout effort pour empĂȘcher la violence et construire, dans un esprit dâunitĂ© et de dialogue, lâavenir du pays. Quâen tant que frĂšres, ils puissent aujourdâhui chanter Xphctoc BocÄžpec1.Pour tous les peuples de la terre, nous te prions, Seigneur toi qui as vaincu la mort, donne-nous ta vie, donne-nous ta paix ! Chers frĂšres et sĆurs, bonne fĂȘte de PĂąques !SalutChers frĂšres et sĆurs,je renouvelle mes vĆux de Bonne fĂȘte de PĂąques Ă vous tous rassemblĂ©s sur cette place de toutes les parties du monde. JâĂ©tends les vĆux de PĂąques Ă tous ceux qui, de diffĂ©rents pays, sont reliĂ©s Ă travers les moyens de communication sociale. Portez Ă vos familles et Ă vos communautĂ©s la joyeuse annonce que le Christ notre paix et notre espĂ©rance est ressuscitĂ© !Merci pour votre prĂ©sence, pour votre priĂšre et pour votre tĂ©moignage de foi. Une pensĂ©e particuliĂšre et reconnaissante pour le don des trĂšs belles fleurs, qui proviennent des Pays-Bas. Bonne fĂȘte de PĂąques Ă tous !
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